Nyctophilia - Ad Mortem et Tenebrae
Chronique
Nyctophilia Ad Mortem et Tenebrae
NYCTOPHILIA. Le one man’s band polonais est né il y a déjà 5 ans, mais il est tenu par un jeune homme encore tout frais, tout petiot. Il s’appelle Grief, il est né en 1996. Bah oui, c’est comme ça, il faut que les vieux comme moi s’y fassent, il y a maintenant des formations dont les membres sont nés après qu’on ait nous-mêmes découvert le black metal. Du coup ces « gamins » ont pu découvrir tous les styles de black d’un coup, ou dans le désordre, lorsque nous nous avons vécu les apparitions les unes après les autres des groupes et sous-genres majeurs. Quel gain de temps pour ces nouvelles générations, mais aussi quelle difficulté de devoir digérer plus de 25 ans de BM en un laps de temps court.
Le créateur de NYCTOPHILIA, lui, n’a apparemment pas trop tergiversé pour trouver sa voie. Il est tombé dans le black dépressif, dans le black lancinant, dans le black torturé. Pas nécessairement dans le black de fragile par contre. Il ne reproduit pas les dernières formes du BM, celles où il fallait pleurer dans son micro et user des trémolos à outrance. Il y en a, des trémolos, mais sans exagération. Il y a surtout beaucoup de passages rageurs, qui rappellent que le dépressif savait aussi montrer sa haine, faire ressortir des envies de meurtres. Ce n’était pas uniquement un mal-être personnel, mais bien une envie de faire disparaître l’humanité avant soi. C’est bien ce qui m’a le plus plu durant ces cinq pistes : la capacité à passer de passages plaintifs à d’autres plus agressifs.
Les noms des pistes me semblent bien représenter l’état d’esprit qui anime le géniteur de ces pièces de noirceur : « Untill Death», « With Hate Freezing my Veins », « Ad Mortem et Tenebrae », « When Stars Shine no More », « Through Fullmoon Forest ». Et elles font chacune entre 7 et 10 minutes, le temps pour passer par divers sentiments. C’est bien là aussi l’une des qualités des compositions, évoluer constamment. Elles ne tournent pas en rond mais évoluent à leur rythme et constamment.
C’est un très bon travail qui a été réalisé sur ces 41 minutes, et on peut carrément parler de surprise. Sauf si l’on était plus au faît que moi, et que l’on avait déjà eu l’occasion d’écouter la formation et l’un de ses trois albums précédents ! Un en 2016, deux en 2017. Eh oui, encore un dépressif de la veine traditionnelle qui est superactif, un peu comme VARDAN (26 albums en 6 ans) ou NO POINT IN LIVING (13 albums en deux ans)...
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