Tiens, deux années ont déjà passé depuis
This Suffocating Existence ! Il y a deux ans j’aurais été fort étonné, car à l’époque Sin Nanna sortait plusieurs albums par an. Ce rythme avait tenu de 2004 à 2009, et alors que même certains fans ressentaient une petite indigestion de lassitude,
STRIBORG s’était tu. Il avait bien sorti deux splits timides en 2010, dont l’un avec le groupe italien qui allait en quelque sorte prendre le relai :
VARDAN. Puis il y a bien eu plus de 4 années sans nouvelles. 2015 donc et ce
This Suffocating Existence qui avait su me convaincre que le retour, discret, valait qu’on s’y intéresse. Mais voilà, on ne savait pas si cela allait être une nouvelle période de suractivité ou un coup sans suite.
Finalement, Sin Nanna semble moins pressé, mais tout aussi spontané qu’à ses débuts. Et ce n’est plus par la quantité qu’il montre qu’il n’en fait qu’à sa tête, mais par les formats et concepts qu’il propose. Car il y a eu un album en 2016 également, sur lequel j’ai fait une impasse que je ne regrette toujours pas car ce Spiritual Deprivation est un album totalement instrumental d’ambient / power electronics... Il paraît qu’il s’est lancé dans un projet artistique... Ma curiosité a des limites... A suivi un album compilation qui là non plus n’a pas réussi à me donner envie de lui donner un chance, et enfin l’album dont on s’occupe aujourd’hui : A Procession of Lost Souls, qui est lui un véritable album du one man’s band australien.
Je précise parce que je sais que je vais oublier si je réserve l’info pour plus tard, qu’il existe une version normale de l’album, sur CD, mais aussi un Limited Edition Fan Pack, que je me suis offert avec joie et qui renferme comme la photo ci-dessous le décrit bien : Un t-shirt avec dvant le visuel de l’album et derrière Sin Nanna qui fait la pose, deux patches, un sac souple pour faire ses courses, son sport ou sa petite promenade en forêt, et bien entendu l’album en lui-même. Limité à 50 exemplaires, il faut aller très vite maintenant.
Musicalement, on en est où ? Et bien on constate que
STRIBORG n’a pas changé d’orientation. Il ne s’est pas éveillé subitement au solphège, n’a pas décidé de devenir le nouveau guitar hero de sa génération, et lâche au contraire tout pour les ambiances. Il fait appel à des instruments qui jouent généralement lentement, mais qui peuvent s’emballer, tout en retant toujours bruts. Dire que ce sont des instruments, c’est déjà quelque part dénaturer le groupe. Ces 6 pistes sont des manifestations. Oui, pas de la musique jouée par un homme, mais des manifestations naturelles et parfois surnaturelles de l’environnement d’un homme qui en est devenu le porte-parole malgré lui. Sin Ninna est bien possédé. Par des esprits de la forêt. D’où ces titres : « A Procession of Lost Souls », « A Ghost Wandering the Forest at Night », « Hermetical Desolation », « Dead Inside » et « Through the Eyes of Night Vision ». 5 pistes hantées par les grognements lointains de leur géniteur. Il sait encore se mettre en retrait, et laisse beaucoup d’espaces pour la musique en elle-même. C’est à nouveau tout aussi hypnotique que contemplateur.
Oui, il y a bien une sixième piste, mais elle est à part. D’abord parce que c’est une reprise de Siouxie and the Banshees, le groupe anglais qui a marqué sa génération avant de splitter en 1996. Le titre est Eve White / Eve Black, morceau déjà très torturé à la base. Cadeau :
Le choix de
STRIBORG n’est pas très surprenant. On y trouve sa haine, son désespoir, sa déception et sa colère. Par contre, Sin Nanna a choisi de laisser une femme au chant : la sienne. C’est bien Phaedra qui a posé sa voix, elle qui avait plutôt pour habitude de s’appliquer sur les livrets. Le résultat ? Ça va... Ça va... On ne va pas être exigeant sur la technique avec elle si on l’est pas avec monsieur... Elle arrive à coller à l’ambiance du titre revu sauce
STRIBORG, mais ce n’est pas pour ce morceau qu’on achètera l’album. Pour les autres, oui. Parce qu’ils sont toujours aussi emprunts de mystères, d’ombres, de puanteur, de brûmes qui cachent des âmes perdues, de misanthropie exacerbée. En partie grâce à de légères nappes de claviers qui ne dénaturent en rien les atmosphères, mais au contraire les renforcent.
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STRIBORG.
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