The Generals - Blood For Blood
Chronique
The Generals Blood For Blood
L’inconvénient d’être un chroniqueur tout terrain est qu’à force d’être submergé de promos, par la force des choses, on en vient à délaisser certaines chapelles et sous genre musicaux. Heureusement, en matière de suédoiseries, l’ami Korbendallas est toujours là pour battre le rappel des troupes (fan de death old school Finlandais, allez donc faire un tour sur son tout nouveau label south-from-here-records). Et concernant THE GENERALS, le moins que l’on puisse dire, c’est qu’on sait où on s’aventure dès les premières mesures de « Blood For Blood ». Casquette vissée sur le crâne pas encore dégarni, vestes à patches décousus et baskets délacées traînant dans la boue, l’appel du mid-tempo brise-nuque n’attend pas : attiré par les effluves du Sunlight studio (une dépendance ici, tenue par Rikard « VOMITORY » Löfgren) popularisé par maître Skoksberg, les gloutons du death n’ roll s’en pourlèchent déjà les babines. Plus fort qu’Halloween 20 ans après, voici donc venir le rejeton du « Wolverine Blues » de qui vous savez.
Avec son deuxième méfait après « Stand Up Straight » (2009), le combo de Karlstad ne mettra pas en avant l’originalité de son propos pour se vendre. L’affaire est très vite entendue, on a donc affaire à un de ces groupes revisitant un album précis d’une légende du genre. Rien de mal en soit, ça peut même donner du très bon, comme en témoigne le jouissif « Tube Of The Resinated » de CANNABIS CORPSE. Chez THE GENERALS, en dehors de quelques bons vieux blasts disséminés ça (« Where It Rains ») et là, la copie est certifiée conforme à l’original, avec un growler singeant parfois à merveille LG Petrov (« Shotgun Serenade »). Et si l’on craint très vite l’essoufflement d’une machine programmée en mode semi-rapide (entre le tchouka tchouka de mon confrère Keyser et le toupa toupa du tennisman Suédois, choisit ta terminologie camarade), THE GENERALS a la bonne idée d’agrémenter la revisite du monument de 1993 de quelques adjuvants mélodico-lugubres empruntés à « Clandestine » (« Hunger »). Mid tempo rampant, leads filant la chair de poule (« Evil Transcends », à deux doigts du pastiche) avant un sévère changement de braquet pour réchauffer les cervicales ; tous les gimmicks attendus (espérés ?) sont réunis ici, jusqu’aux quelques notes de piano (« Hell Sweet Hell ») dont Uffe Cederlund avait pris l’habitude de se fendre sur certains titres. Pas à dire, l’exercice de style est suffisamment maîtrisé pour qu’on balance entre admiration non feinte et plaisir coupable. Tout juste regrettera-t-on la faible proportion de soli pour éclairer les compos mais au fond, c’est broutille.
Quelque part, en choisissant de se situer entre ces deux classiques d’ENTOMBED, les imitateurs (et les auditeurs) y trouveront l’essentiel, à savoir une certaine légitimité. Au vu de la carrière en dent de scie des patrons du genre - Lars Goran Petrov en mode rip-off chez ENTOMBED A.D., pendant que Alex et Uffe orchestrent une version sympho de ce qui reste de la formation originale - on ne se plaindra pas d’avoir à se mettre sous la dent un épisode 2.5 manquant quelque peu au tableau de chasse des Suédois. Qui n’a pas rêvé de se réveiller un matin en comptant un ou deux albums de plus dans la période death des ex-NIHILIST ? Pour toutes ces raisons, additionnées à l’indéniable efficacité de la galette, « Blood For Blood » se pose en digne complément de la disco du patron. Faites tourner!
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