La carrière d'ENTOMBED, c'est quand même une sacrée chaîne de montagnes russes, une partie constante de roulette avec plus de balles dans le chargeur que les ex-NIHILIST n'ont usé de genres dans la sphère metal, qu'ils soient death
(« Clandestine »), thrash
(« Morning Star »), hardcore
(« Same Difference ») ou plus posément rock
(« To Ride, Shoot Straight And Speak The Truth »). Analysé furtivement, le parcours des suédois pourrait se résumer à un démarrage en fanfare –
le sans faute de trois premiers full lengths devenus des classiques absolus – suivi d'un hiatus de quatre années difficilement compréhensible pour des fans avides de s'envoyer le successeur de
« Wolverine Blues » et une déception logique au regard d'un « To Ride » honnête mais bien trop sage pour combler les attentes. Merci Earache donc qui, en tardant à libérer son poulain, a largement contribué à flinguer la carrière d'un ENTOMBED souffrant depuis lors d'un désintérêt croissant au fil d'œuvres loin d'être toujours mémorables, il est vrai.
Comme pas mal de groupes débarrassés de toute pression commerciale, les géniteurs du death n' roll ont alors validé l'option
back to the roots au carrefour des années 2000 en provoquant SLAYER sur son propre terrain (à ce titre,
« Morning Star » est un petit bijou de hargne et de vélocité) avant de revenir aux racines death de la première heure sur
« Serpent Saints », pas exactement l'idée que je me fais d'un album incontournable malgré l'abattage de Lars Goran-Petrov. Et coincé entre ces deux chaises musicales old school, l'oublié de la nation death n' roll « Inferno », dernier album en date enregistré avant le départ de l'historique Uffe Cederlund. Le sort réservé à ce huitième full length frôlerait-il l'injustice ? Réponse en deux temps. Quoique souffrant d'un sérieux manque de reconnaissance, « Inferno », qui mérite le détour, est déjà recommandable pour les fans de longue date, qu'on imagine habitués à subir les baisses de régime récurrentes du combo suédois. Car bien que moins redoutable que
« Morning Star » sur ce terrain, « Inferno » compte quelques bons moments thrashy en son sein, que ce soit sur une « Incinerator » brise nuque complètement démente en live, sur une « The Fix Is In » qui renoue enfin avec l'héritage de
« Wolverine Blues » ou encore sur la spéciale
bouillies de cervicales spécialement servie à l'attention de notre maître nageur maison : de très loin le plus sauvage et le meilleur extrait du lot, « Young & Dead », qui reprend le tempo hystérique de « Ensemble Of The Restless » en lui adjoignant une large couche de gras supplémentaire, tannera le cuir des brutes les épaisses avec la grâce d'un Leatherface en rupture de touristes égarés sur les routes du Texas. Un titre exceptionnel qui surgit au détour d'une réminiscence elle aussi plutôt inattendue, « Intermission » donnant une suite à mon sens supérieure à « DCLXVI », l'interlude au piano présente sur
« To Ride, Shoot Straight And Speak The Truth ». Quelques instants de douce mélancolie avant le pugilat de l'album, un sommet qui n'en appelera pas d'autres par la suite sinon le temps d'un « Descent Into Inferno » doomy –
les guitares lead lugubres à souhait collent la chair de poule - jouant la carte de la lourdeur, à l'instar de l'opening track « Retaliation » et de la rampante « Children Of The Underworld », la plus grosse réussite du groupe dans ce registre.
« Inferno », qui compte plus de bons titres que de mauvais, ne fera donc pas tache dans votre thrashotèque personnelle mais si un skeud d'ENTOMBED doit se rappeler à votre bon souvenir, soyons clairs, il y a peu de chances pour que celui-ci vous vienne immédiatement à l'esprit ! La faute à une production qui, si elle conserve le grain de guitare caractéristique du groupe, manque singulièrement de tranchant et sonne trop chaleureusement pour booster les compos, l'interprétation somme toute pépère du tandem Cederlund/Hellid n'arrangeant rien à l'affaire (mais Peter Stjärnvind et LG Petrov se chargent de maintenir la pression). La faute surtout à l'aspect fourre tout d'un album dénué de toute ligne directrice et qui se contente d'aligner des titres à géométrie variable, tantôt rock, tantôt extrêmes voire carrément crust sur une « Public Burning » qui sonne comme du … DISFEAR, un groupe qu'a rejoint Uffe Cederlund sur « Live The Storm ». Comme par hasard ! La faute enfin à une dernière partie de programme guère folichonne, les trois derniers titres –
et en particulier la lourdingue « Night For Day » - faisant presque regretter « Nobodaddy » et « That's When I Became A Satanist », pourtant tout sauf des incontournables. Inégal mais parfois réjouissant, « Inferno » souffre donc d'un certain manque de personnalité au regard des autres productions du groupe, ce qui n'empêche pas de se resservir une bonne rasade de death groovy aux relents rock toujours appréciables.
6 COMMENTAIRE(S)
14/04/2011 01:44
Belle auto-promotion.
13/04/2011 17:55
13/04/2011 07:36
12/04/2011 19:50
"« To Ride » honnête mais bien trop sage"
je
il
glp
argl
je m'étouffe
02/04/2010 19:06
Moi j'aurais mis l'inverse!
Allez pour 30 euros, je veux bien inverser mon descriptif si ça te tient à coeur
02/04/2010 07:04
Moi j'aurais mis l'inverse!