Les deux premiers albums d’Entombed sont irrémédiablement liés et à part du reste de leur discographie. Précurseurs avec leurs confrères de Dismember d’une certaine idée du Death Suédois (avant qu’il ne devienne outrageusement mélodique),
« Left Hand Path » et « Clandestine » sont des pierres angulaires de la discographie du groupe, et des albums indispensables à la culture de tout fan de Death qui se respecte.
Juste avant qu’Entombed n’embraye vers le Death n’ Roll de
« Wolverine Blues », la légende des Sunlight Studios et de leur son si caractéristique se devait d’être perpétué sur un second album, qui corrigerait les erreurs de jeunesse d’un trop spontané
« Left Hand Path ». « Clandestine » en est donc la suite logique, mais avec la concision qui manquait à son précurseur, accompagné d’arrangements bien plus travaillés et de titres foncièrement plus accrocheurs.
« Left Hand Path » était quasi monolithique dans sa succession de titres, « Clandestine » est pour sa part beaucoup plus varié, alternant logiquement les tempos rapides (« Living Dead », « Chaos Breed », « Severe Burns ») et les titres mid tempos aux riffs headbanguants (« Sinners Bleed », « Stranger Aeons », « Evylin »). Aussi bien techniquement que musicalement, les musiciens se sont grandement améliorés, ne serait que le jeu de batterie de Nicke Andersson qui ressort ici au grand jour : ses roulements incessants et son omniprésence sur toutes les structures en fait une partie essentielle de la rythmique rouleau compresseur d’Entombed. Les riffs et solos Slayeresques de Hedlund et de Cederlund sont beaucoup plus accrocheurs que dans le passé, rejoignant cette idée de proposer un album plus varié et assimilable que son prédécesseur. « Stranger Aeon » est à ce titre la référence absolue de l’album, notamment de par son refrain terrible et ses riffs simples mais si efficacement exécutés. Mention très bien adjugée également à « Crawl », avec ce riff d’intro si basique qui débute dans les aigues avant de se « convertir » en power chords pour un début de couplet outrageusement headbanguant : pour un peu, je le rapprocherais même des titres du futur
« Wolverine Blues », auquel il emprunte ce même groove caractéristique.
Outre les tempos et la qualité des riffs, « Clandestine » est indéniablement aussi beaucoup plus riche au niveau des arrangements et des ambiances proposés : ainsi quelques samples (issus de divers films d’horreur) font leur apparition sur « Sinners Bleed » ou « Evilyn », de même que quelques discrètes touches de claviers (« Living Dead », la fin de « Crawl »). « Through the Colonnades » débute même par un arpège angoissant en son clair que n’aurait pas renié Metallica sur un instrumental composé entre 84 et 86, pour vous dire le niveau…
Le chant death est ici assuré exceptionnellement par Nicke Andersson, le batteur qui remplaçait au pied levé LG Petrov parti le temps d’un album, et si certains considèrent sa prestation comme le point faible de l’album je n’ai pour ma part rien à lui reprocher, excepté peut être un excès de réverb sur certains passages. Pour le reste il s’en tire aussi bien sinon mieux que LG sur
« Left Hand Path », mais je préfère le retour de ce dernier sur
« Wolverine Blues », sans qui cet album n’aurait pas eu le même impact destructeur au niveau vocal.
Non, clairement si vous ne devez avoir qu’un seul témoignage de l’age d’or du Death old school à la Suédoise dans votre discothèque, bien avant que Bloodbath, Blood Red Throne et consorts ne sortent des classes préparatoires, c’est ce « Clandestine » qu’il vous faut. Tout aussi dévastateur qu’accrocheur et superbe témoignage d’une époque révolue, il satisfera aussi bien les bourrins de la première heure que les curieux désireux de découvrir un album pilier du genre.
6 COMMENTAIRE(S)
10/03/2007 01:02
14/04/2006 17:57
14/04/2006 9:45
13/04/2006 23:17
13/04/2006 22:12
Les kros de Dismember devraient suivre.
13/04/2006 21:46