De la bande des 4 mousquetaires (bah ouais : et d'Artagnan alors ?) pionniers de la 1ere vague du Death Metal made in Sweden (aussi connue sous le nom de « école de Stockholm » ou « Sunlight Studios boyz bands Academy»), Grave a toujours été le vilain petit canard qu'on oublie dans les listes de remerciements. Pour les hordes d'amateurs s'extasiant devant la violence d'un
Dismember, l'excellence d'un
Entombed, ou les hymnes vickings d'un
Unleashed, combien de convertis par le Death Metal lugubrement groovy d'un Grave ? D'ailleurs, pas besoin d'aller plus loin que les pages de cet auguste webzine pour vérifier cet état de fait: 7 chros pour
Entombed, 8 pour
Unleashed, 8 pour
Dismember et … 3 pour Grave – 2 d'entre elles ayant été récemment ajoutées par le zigoto qui vous parle actuellement (enfin qui vous écrit … ah au fait, le prend pas mal : je te vouvoie pas hein, c'est juste que je parle aussi à ton pote, là, juste derrière !)
Bon, il doit bien y avoir des raisons qui expliquent le pourquoi de cette reconnaissance en demi-teinte, non ? OK, même si ça pourrait se discuter, on peut dire que Grave n'a peut-être pas autant de « tubes » à son actif que ses grands cousins. Qui plus est, il est vrai qu'il peut être assez ardu de rentrer dans le « son » Grave: en effet, c'est un véritable mur compact de grattes lestées au plomb et au titane à haute densité que se prend en pleine poire l'auditeur non averti. Rarement groupe de cette scène aura été aussi jusqu'au-boutiste dans le concept dit de l' « accordage des guitares dans les chaussettes ». C'est bien simple: la bouillie sonore à base de bourdonnements grésillants résultant des réglages adoptés par le groupe amènerait presque à se demander si nos gaillards n'utilisent pas purement et simplement que des basses en lieu et place des habituelles guitares !
Malgré ces quelques « difficultés » d'approche, il serait dommage de passer à côté de ce groupe qui a su trouver sa propre voie, développant à coups de mid-tempos et de plans plus lourds des ambiances de fond de caveau poussiéreux, et agrémentant son fond de commerce « made in Stockholm » d'un je ne sais quoi inquiétant et poisseux à la Autopsy. Par dessus tout, Grave sait doser habilement les alternances de rythmes - injectant aux moments opportuns des accélérations bien senties – et développer un groove de tous les instants, ceci à base de riffs relativement simples, de tempos restant raisonnables, et de ce son si gras, et finalement si chaleureux.
Sur « You'll never see » (on n'y arrive que maintenant ? Putain de préambule hein …), Grave développe sa formule sur 8 titres, certes légèrement plus travaillés que ceux figurant sur
« Into the grave », leur 1er opus, mais restant néanmoins dans la parfaite lignée de ce qui avait fait leur renommée. En cela, c'est le « 2e album »-type, avec juste ce qu'il faut de progression mais sans grosse révolution, celle-ci étant gardée au chaud pour le 3e album - le classique « album de la maturité », parfaitement implémenté en un « Soulless » des familles dont il faudra que je vous cause un de ces jours (non mais tu vas arrêter avec tes digressions dis ?). De « You'll never see », on retiendra tout particulièrement le morceau éponyme, titre qui illustre parfaitement l'évolution du groupe vers une plus grande sophistication (ouais enfin on est loin de
Spawn of Possession quand même). A noter également de superbes exemples en matière d'alternances judicieuses entre tempos lents et rapides: « Obsessed » - où se succèdent en début de morceau (0:19) une même mélodie jouée sur un rythme écrasant, puis moyen, puis fonceur -, « Severing Flesh » - qui alterne passage plombé dévastateur et explosion véloce sur son refrain même -, ou encore « Brutally Deceased » - sur lequel le groupe place à intervalles réguliers (0:41, 1:18, 3:04) un break bien rock'n'roll dans l'esprit, d'abord posé, puis fonceur.
Il est vrai que si l'album sortait aujourd'hui, il est peu probable qu'il réussirait à soulever les foules d'enthousiasme, ce qu'un
« Clandestine » ou un
« Like an ever flowing stream » pourraient sans doute encore réaliser. Il n'en reste pas moins que cet album a contribué à l'essor de toute une scène et tout un style, et qu'il renferme suffisamment de groove et de bon matos pour botter plus d'un derrière endormi sur les derniers
Six Feet Under ou
Entombed.
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