The Lurking Fear - Death, Madness, Horror, Decay
Chronique
The Lurking Fear Death, Madness, Horror, Decay
Créé en 2016 comme un simple projet alternatif THE LURKING FEAR (dont le nom provient de la nouvelle signée H.P. Lovecraft) a tout de suite retenu l’attention des labels comme de la presse spécialisée, car après avoir signé chez les Allemands de Century Media le quintet Suédois a enchaîné directement avec un premier opus (« Out Of The Voiceless Grave ») fort bien reçu de la part du public comme de la critique, qui faisait preuve d’une vraie maturité musicale tout en restant très classique dans son exécution. En effet vu le pedigree de chacun des membres il ne faut pas s’attendre à une révolution stylistique majeure tant ceux-ci viennent de formations aux genres assez similaires, vu qu’on y retrouve du personnel évoluant ou ayant évolué au sein notamment de THE CROWN, AT THE GATES, THE HAUNTED, EDGE OF SANITY, GOD MACABRE et tant d’autres. Autant dire qu’on n’est pas en présence de branquignols et qu’on part donc confiant dans ce second volet de leurs aventures qui aura mis néanmoins quatre ans à voir le jour, principalement de par leurs plannings respectifs particulièrement chargés. Néanmoins cela n’a pas eu d’impact sur leur musique tant les deux inédits dévoilés cette année ont rassuré sur la capacité des mecs à se recentrer sur ce nouvel album, même s’il faut bien avouer qu’on aurait bien aimé retrouver ceux-ci sur ce long-format (d’ailleurs ça devient franchement pénible cette mode du titre au format digital – petit coup de gueule qui fait du bien).
Cependant le quintet a bien fait les choses car durant quarante minutes on ne va pratiquement pas s’ennuyer un seul instant, celui-ci jouant comme sur son prédécesseur entre titres ultra-courts et menés tambour battant et d’autres plus longs et rampants propices à un sentiment d’étouffement généralisé. Du coup histoire de mettre les points sur les i d’entrée le combo nous gratifie d’une doublette hyper violente et primitive (« Abyssal Smile », « Death Reborn »), qui montre sa facette la plus radicale et dépouillée où la vitesse est présente quasiment en continu sans jamais relâcher sa pression, prouvant qu’il est bien énervé et qu’il a envie d’en découdre. Mais à l’instar de cette écriture déjà entendue par le passé si tout cela est bien fait et agressif ça montre aussi assez rapidement ses limites tant ça reste standard et balisé, heureusement la courte durée de l’ensemble permet de faire passer la pilule sans lassitude avant une longue série de morceaux plus denses où l’attrait global va grimper en flèche. En effet outre une qualité qui ne va cesser d’augmenter ceux-ci vont être portés par la production puissante et légèrement granuleuse qui renforce ainsi l’écrasement général, et met en avant chacun des instruments qui se met ainsi au diapason. Preuve en est via l’orageux « Cosmic Macabre » qui gronde sur toute sa durée tout en conservant sa vitesse de pointe, même si l’on se rend compte qu’au niveau du riffing et de l’ambiance tout cela est plus épais et conséquent, ce qui va être plus poussé à partir de « Funeral Abyss ». En effet ici outre un groove imposant c’est l’absence de passages express qui va marquer les esprits en offrant une lenteur suffocante, portée par une ambiance glaciale et obscure comme ces arpèges froids joués dans le néant qui font office de break, avant que la machine ne reparte comme un bon vieux tank prêt à redémarrer. D’ailleurs ce mode rouleau-compresseur toutes chenilles dehors va encore s’accentuer sur le quasi-doomesque « Death, Madness, Horror, Decay » qui toussote à quelques reprises avant de revenir en mode escargot qui lui sied à ravir et propulse le son des nordiques plus loin encore vers un océan d’obscurité où la densité ne cesse de grossir, celle-ci trouvant son point d’orgue dans la foulée sur l’infernal « Architects Of Madness ». Lorgnant sans vergogne vers BOLT THROWER et HAIL OF BULLETS (le chant de Thomas Lindberg se rapprochant fortement de celui de Martin Van Drunen), l’ensemble ici pulvérise l’auditeur de tout son poids tel une invasion de chars sur le front des Ardennes et reste calé sur un faux-rythme bien lourd et jouissif, aidé par la puissance sonore dégagée et qui compense totalement le manque d’explosivité, qui prouve que c’est définitivement dans cette veine que les gars de Gothenburg sont les plus redoutables. Et même si ceux-ci retrouvent avec succès le chemin du défouloir via le Punk et épique « In A Thousand Horrors Crowned » la suite va être un peu moins enthousiaste, à cause d’une certaine redondance et d’une prise de risques minimale.
En effet à partir de l’interlude quelconque et inutile (« Kaleidoscopic Mutations ») l’intérêt va légèrement retomber malgré les classiques et agréables « Ageless Evil » et « One In Flesh » qui tournent un peu en roue-libre et font nettement penser à une redite de la doublette entendue au tout début de la galette. Mais cela passe encore facilement à l’écoute malgré ce sentiment légitime de répétition, au contraire du décevant « Restless Death » (aux effets synthétiques pas vraiment du meilleur goût) et surtout du trop long « Leech Of The Aeons » qui se contente de répéter ce qui a été déjà proposé. Si cet opus a donc du mal à se terminer il reste néanmoins d’un niveau plus que convenable porté par quelques plages imparables et qui nul doute feront un carton sur scène, permettant ainsi à ce projet annexe de grimper dans la hiérarchie internationale où il reste trop peu cité à l’heure actuelle. Faisant le métier avec sérieux et détermination il ne changera pas la donne ni ne marquera cette fin d’année de son empreinte, mais possède en son sein suffisamment d’éléments positifs et qualitatifs pour qu’on y prenne un plaisir non-dissimulé à le réécouter de temps à autre quand l’envie de revenir aux sources se fera sentir, vu qu’on passe un bon moment général sans prise de tête même s’il est sûr que ça ne deviendra jamais un incontournable ni aujourd’hui ni plus tard.
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