En 15 ans
SHINING a sorti neuf albums.
SHINING... Ou disons plutôt Niklas Kvarforth puisque c’est le seul membre d’origine a être encore là et que tout tourne autour de lui. Les autres sont des exécutants, avec plus ou moins de marge dans le processus de création, mais il est rare qu’ils s’éternisent dans la formation. Vingt personnes ont déjà fait partie du groupe, parmi lesquels Hellhammer (
MAYHEM,
ARCTURUS...), Uruz (
URGEHAL,
SO MUCH FOR NOTHING), Ludwig Witt (
GRAND MAGUS,
SPIRITUAL BEGGARS) ou encore Andreas Classen (
BETHLEHEM,
DARKENED NOCTURN SLAUGHTERCULT). La stabilité n’a jamais été facile dans le groupe suédois, et c’est pour cela que l’on félicite encore plus le guitariste Peter Huss (
APOSTASY) qui y est toujours chargé des guitares depuis 2005. 10 ans dans
SHINING, bon anniversaire. Les autres membres actuels sont Christian Larsson, bassiste avec lequel Niklas avait travaillé lors du premier album de
LIVSNEKAD, groupe devenu depuis
ACACIA, Euge Valovirta, guitariste finlandais amateur de Stoner (
GODSPLAGUE,
BLAKE) et enfin Rainer Tuomikanto, également d’origine finlandaise et batteur professionnel qui pourra vous donner un cours puisqu’il est de plus professeur.
Voici donc les membres, ou plutôt les locataires de la maison
SHINING 2015, tenue d’une belle main de maître(sse de maison) par Niklas. Je dis « locataire » car les opus du groupe me font toujours penser à une demeure, qui évolue.
SHINING n’a cessé de construire sa maison musicale, l’agrandissant à chaque album, nous faisant découvrir des pièces qui n’étaient pas là avant. Nous retrouvons à chaque fois le même lieu, mais agrandi. A ses débuts le groupe vivait dans une cave sombre, inquiétante, où l’on pouvait entendre des sanglots amers résonner. Puis peu à peu sont apparus un escalier, une chambre, une fenêtre, un salon... des toilettes aussi, car
SHINING avait aussi ses parties chiantes... Personnellement c’est
VII - Född förlorare (2011) qui m’a fait douter de certains goûts du propriétaire. Mais voilà, ce qui est certain avec
SHINING c’est que lorsque quelque chose ne vous plaît pas, ce même quelque chose pourra plaire à un autre. C’est extrêmement subjectif, et c’est ce qui explique que certains, dont Keyser, se sont plaints plus fort de l’album suivant,
Redefining Darkness (2012) alors qu’il est pour moi dans le top 3 du groupe... C’est simple, la seule chose que je lui reproche c’est de ne pas avoir poursuivi la tradition des albums titrés en suédois et devancés de chiffres romains. Il était censé s’appeler VIII - Omdefiniera Mörker ! Niklas a d’ailleurs fait un petit retour en arrière sur ce point-là, et ce dès sa compilation de 2013 qu’il avait nommé
8 ½ - Feberdrömmar i vaket tillstånd. Pas de chiffre romain, mais tout de même un « 8 » et un titre en suédois !
Le nouvel album par contre a été baptisé
IX - Everyone, Everything, Everywhere, Ends. Chiffres romains... Titre anglais... Mais ouf, une autre tradition a été respectée, le nombre de pistes : six. Et le fait que l’album soit encore une fois plus court, pour descendre pour la première fois en dessous des 40 minutes : 39:33. Et si l’on reprend notre comparaison immobilière, on dira que la maison
SHINING n’a pas vraiment été agrandie cette fois-ci et qu’aucune nouvelle pièce ne nous est présentée, mais qu’un petit jardin fleuri a été installé devant l’entrée. Une introduction instrumentale particulièrement claire, de 4 minutes, nous accueille tendrement. Un jardinet qui fait un peu niais, mais qui était apparemment nécessaire pour obtenir les 6 pistes habituelles ? En tous cas, il dépare énormément de l’intérieur de la maison qui est toujours aussi mal éclairée et qui empeste encore la torture et la souffrance. Une fois entré, on reconnaît les lieux et les repères reviennent tout de suite, d’autant que le long corridor qui nous accueille n’a pas changé, « Vilja & dröm » aurait pu se trouver sur n’importe quel album du groupe. Puis on reconnaît tout autant chaque endroit qu’il nous indique, la terreur qui plane, des hurlements raclés qui se transforment parfois en chant de crooner, des cris soudainement stridents, des breaks qui imposent la sérénité dans un désert de souffrance, des guitares acoustiques emplis de peine...
Au bout d’un moment, on a envie de demander à Niklas pourquoi il nous a invité s’il n’a rien de neuf à nous montrer. Ce serait un autre groupe encore... on est habitué à être appelé juste pour passer un moment ensemble à parler pour la énième fois du même sujet assis sur le même canapé usé, mais Niklas n’est pas comme ça normalement... C’est là qu’il anticipe la question et nous dit : « Tu as remarqué que j’ai mis des petites fantaisies dans la déco ? Regarde «Framtidsutsikter », j’ai mis des riffs hard rock / heavy » sur la fin ». « Ah ouais, ça fait un peu comme un poster de
GUNS’N ROSES période « You could be mine ! ». « Tu trouves ? Boarf, venant de toi qui a comparé
GLACIATION à
KYO, je ne sais pas trop quoi en penser... Et sinon, là, sur « Inga broar kvar att bränna », j’ai ajouté un instrument surprenant, écoute ! ». « Ah oui, ça j’avais vu. On dirait un banjo, non ? J'aime bien ce genre d'ajout tu sais, mais... tu l’as piqué à
TAAKE ? ». « Raaah, rien à voir, mais alors rien à voir du tout ! ».
Et la visite se termine un peu après. On se quitte et on est contents de s’être revus. J'ai passé un bon moment chez mon ami. Je rentre chez moi et j’explique à mon chat que Niklas a installé un petit jardin, acheté quelques babioles qui égaient bien sa maison mais qu’il ne s’est pas débarrassé de ses bonnes vieilles odeurs qui font que chez lui, c'est toujours chez lui...
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