Quelle déception… Quel mauvais choix… J’en ai carrément envie de pleurer… « Mais de quoi il parle, le Sakrifiss ? » ? Il va falloir attendre un peu, c’est pas grand-chose, et ça ne mérite pas d’être cité tout de suite… J’en reparlerai plus bas, d’autant que ce n’est pas au sujet de la musique. La note est d’ailleurs suffisamment révélatrice comme ça, ce 11ème album des Suédois m’a beaucoup plu.
On ne va pas faire l’affront de présenter
SHINING, tout le monde le connaît et sait qu’il est principalement tenu par un joyeux mais génial drille, Niklas Kvarforth. L’homme est l’un des plus connus de notre scène black metal depuis de longues années, et l’un des plus actifs aussi. Car lorsqu’il n’est pas en concert, lorsqu’il n’est pas en train de composer de nouveaux titres, il est au micro d’autres formations. Il nous fait le coup depuis longtemps et on a pu l’entendre par le passé auprès de
SIGH,
OFERMOD,
MANES ou
URGEHAL… Et en 2023 ce n’est pas la sortie de son nouvel album avec
SHINING, 5 ans après
X: Varg utan flock, qui lui a fait ralentir le rythme ! On se souvient déjà avoir commencé l’année avec le très bon projet
HØSTSOL et l’album
Länge leve döden. Il a ensuite posé sa voix sur un morceau des jeunes Grecs de
WOTHROSCH, passé un peu plus inaperçu, puis il est apparu aux côtés du Français
MAX ENIX pour cet album événement qui rassemblait également Stéphan Forté, Dan Swanö, Tom Englund et beaucoup d’autres encore… N’oublions pas non plus l’apparition de Niklas sur des titres de notre Français
K.F.R, d’autant que c’est l’homme qui en est derrière, Max Taccardi, qui signe la pochette du nouveau
SHINING… Oui, ça se remarque, c’est bien sa touche, et c’est toujours fait avec son sang…
Evidemment Niklas n’est pas seul à bord, et pour cette nouvelle cuvée, il a à nouveau opéré de nouveaux changements. Il n’y a plus que le guitariste Peter Huss qui est toujours à son poste, fidèle depuis
V : Halmstad (2007). Tous les autres viennent d’intégrer la troupe. Celui qui saute tout de suite aux yeux, et aux oreilles, c’est le batteur Nicholas Barker. L’Anglais continue de faire sa collection de formations cultes et il intègre
SHINING après avoir été entendu chez
CRADLE OF FILTH,
LOCK UP,
OLD MAN’S CHILD,
DIMMU BORGIR et
ANCIENT. Le bassiste aussi est nouveau, c’est Alexander Friberg, ancien de
NECROPHOBIC et
FIRESPAWN, et du côté du deuxième guitariste, nous remarquons l’arrivée d’un personnage lui aussi expérimenté et reconnu en la personne de Charles Hedger (
CRADLE OF FILTH,
MAYHEM…). Et enfin, pour compléter le line-up, le Finlandais Tuomas Tahvanainen s’est vu confier quelques claviers.
Beaucoup. Beaucoup de changement dans le line-up, mais sans impact sur les compositions. Il y en a un évidemment sur la forme grâce aux compétences que chacun apporte, et c’est difficile de ne pas féliciter, entre autres, les frappes de Barker. Mais honnêtement, ce n’est que la peinture sur une œuvre qui est pensée, maîtrisée et conduite par Niklas Kvarforth. Et ce qui est certain, c’est que ceux qui n’écoutent
SHINING que d’une oreille ne trouveront pas que cet album apporte grand-chose à la discographie déjà bien remplie du Suédois. Ces 6 morceaux reprennent effectivement tous ces éléments qui ont fait sa renommée. La structure des compositions, les variations dans les vocaux, les changements soudains mais naturels de rythme, la noirceur douloureuse qui se teinte tantôt de gris d’espoir, tantôt de lumière salvatrice…
C’est sûr, c’est un album de
SHINING. Un autre. Un de trop ? Non. Non parce qu’en fait, l’album synthétise parfaitement les qualités du groupe et en propose de très efficaces variantes. Celui qui estime que
SHINING tournait en rond continuera sans doute à le penser, mais celui qui n’attend plus de « nouveautés » mais souhaite juste de bons titres réussis devrait y trouver son compte. Ça a été mon cas. Alors que
IX: Everyone, Everything, Everywhere, Ends m’avait semblé terriblement redondant et sans véritable raison d’être, j’ai été happé par ces 6 morceaux. Ils contiennent ce que j’aime du groupe, et finalement il y a bien des détails qui leur confèrent de petites touches d’originalité, aussi légères soient-elles. Je pense avant tout au côté martial dans « Avsändare okänd », mais il y a aussi l’intervention à la guitare d’Andy La Rocque sur « Fidelis ad Mortem ». Le musicien légendaire de
KING DIAMOND ne se contente pas de ce featuring, il est aussi au mixing et au mastering de tout l’album. Et puis il y a un autre Français que Maxime Taccardi qui est à l’honneur de
Shining : Erik Satie ! Le compositeur maudit est repris sur le titre « Åttahundratjugo », version sonate tristoune. Là aussi, ce n’est pas une nouveauté pour Niklas d’enrober un album de la sorte puisque
X: Varg utan flock contenait un hommage à Frédéric Chopin…
Aucun doute, j’ai beaucoup apprécié cet album et c’est en réécoutant les anciens albums que j’ai pris la décision de ma note. Je le trouve meilleur que IX (7.5/10) et X (8/10), mais cependant en dessous de
V: Halmstad (9.5/10). 8.5/10 est donc un résultat parfait, ne serait-ce que pour rester logique et bien le situer dans mon classement…
Mais alors de quoi me plaignais-je au début de cette chronique ? Tout simplement du titre de cet album ! «
Shining »… Non mais oh ! C’est le 11ème opus de la formation suédoise et la plupart des sorties précédentes étaient présentées par un chiffre romain. J’aurais aimé que la tradition continue, et que l’on ajoute au moins un
XI devant «
Shining »… Là, cela casse notre succession, cela brise la continuité… Volontairement ? Pour repartir à I après 10 albums et marquer un renouveau ? Oui, mais alors dans ce cas-là il n’y a bien que ce nom d’album qui fasse dans le « redémarrage », car finalement ces compositions n’ont rien de neuf à proprement parler…
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