Même si personnellement je reste très touché par ce que font les Suédois, il faut se rendre à l’évidence que beaucoup estiment que
SHINING est devenu inintéressant depuis quelque temps et plus précisément depuis 2009 et un
VI – Klagopsalmer qui n’était pas au niveau de l’immense et désormais culte
V – Halmstad. Par la suite, le style du groupe a évolué et les apports se sont faits plus nombreux, décevant certains puristes. Eh bien que tous les grincheux approchent tout de même puisque cette nouvelle sortie pourrait bien les intriguer. Car comme son nom le laisse bien présager, il ne s’agit pas d’un album « normal », pas d’une réelle suite à
Redefining Darkness en tout cas.
8½ ! Un titre dont on peut déjà conclure trois points avant même d’aller plus loin. Tout d’abord le « demi » laisse présager qu’il ne s’agit pas d’un réel nouvel album. Ensuite on imagine bien un retour en arrière puisque c’est le retour des chiffres après un
Redefining Darkness qui rompait avec la tradition commencée avec
III - Angst - Självdestruktivitetens emissarie. Enfin on se doute qu’il y a également une évolution car si les chiffres sont de retour, ils ne sont pas en écriture romaine mais arabe ! Le titre est ainsi excellement choisi puisqu’il fait comprendre ce que l’écoute va confirmer : ce faux nouvel album propose un contenu tiré du passé mais avec une vision plus actuelle !
Et c’est bien de cela qu’il s’agit ! Ces 6 titres ont été écrits aux débuts du groupe, aux alentours des 2ème et 3ème albums mais afin de leur redonner de l’intérêt ils ont été remaniés. Avant tout, ils sont habillés de claviers légers, qui ne tirent pas la couverture vers eux mais sont employés pour apporter un côté atmosphérique à la
LUNAR AURORA. Elégant ! Mais surtout chaque morceau est interprété par un chanteur différent. Et il y a du gros gibier, à commencer par notre Famine national, le leader de
PESTE NOIRE, qui n’a pas pris sa tâche à la légère et s’époumonne en français sur un « Terre des Anonymes » qui ouvre l’album. Sa voix est tellement reconnaissable qu’il est difficile de trouver les touches
SHINING. Pourtant en se concentrant on retrouve un mid-tempo traître brouillé par des guitares saturées en fond. C’est léger et du coup, on a plus l’impression d’être devant un nouveau groupe de Famine. Le résultat est tout de même intéressant puisque l’on se retrouve durant 10 minutes dans une zone inédite et hypnotique, perdue entre les deux univers des protagonistes.
Par contre
SHINING se reconnaît bien plus aisément lorsque les chanteurs sont moins « grossiers ». Et force est de constater qu’Attila Csihar, Pehr Larsson (
VINTERLAND), Gaahl et Maniac ont des timbres qui se fondent parfaitement aux compositions. Kvarforth, qui interprète tout de même un titre ici, peut prendre sa retraite, on lui a trouvé d’éventuels remplaçants ! Et les compositions de ces 5 titres ont des saveurs très proches de notre vieux
SHINING, avec juste l’ajout de claviers oniriques, fins, planants au dessus des autres instruments sans jouer le rôle principal. Ils apportent à la musique toujours sombre des nuances intéressantes, carrément cosmiques sur « Szabadulj Meg Önmagatol » ou « Black Industrial Misery », faisant parfois penser à
DARKSPACE. Malgré ces apports, ces titres manquent un peu d’efficacité, mais s’écoutent sans heurts. Sur « Ett liv utan mening » et « Selvdestruktivitetens Emissarie » par contre, la musique vient nous rappeler que
SHINING est un groupe qui a toujours su émouvoir en flirtant avec le dépressif, notamment
FORGOTTEN TOMB, n’hésitant pas à inclure de la guitare sèche. C’est alors un régal, surtout sur le deuxième cité qui nous tient en haleine durant 8 minutes. Par contre, le petit dernier, « Through Corridors of Oppression » et ses accents
BURZUMiens n’arrive pas à convaincre et fait figure de pâle conclusion de 4 minutes...
Cette sortie est intéressante, mais ne vaut pas les meilleurs albums du groupe. C’est vraiment un petit apéritif en attendant le nouvel opus. Il a son originalité et ses petites touches personnelles et c’était une bonne idée d’inviter des grands noms, mais le résultat aurait été sûrement plus jouissif pour les fans comme moi si ces invités ne s’étaient pas accaparés les titres mais les avaient partagés avec Kvarforth. Des échanges entre les deux vocalistes auraient donné un meilleur cachet et aurait encore plus donné l’impression d’écouter un album « de »
SHINING plutôt qu’un album « par »
SHINING. Ce faux album est donc destiné aux fans purs et durs ainsi qu'aux anciens fans qui pourraient retrouver quelques sensations.
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