K.F.R. - Nihilist
Chronique
K.F.R. Nihilist
Il était une fois... toi. Toi qui alors que tu étais censé t’être couché comme toujours dans ton lit, dans ta chambre rassurante, tu t’étais réveillé dans une pièce sombre et glaciale. C’est une pièce nue, mais tu n’as pu le constater qu’après avoir tatonné dans le vide, puisque l’obscurité ne te permettait pas de voir que ce soit. Tu connais cette sensation désagréable de devenir aveugle et de craindre de buter conre un objet invisible. Il suffit même d’un simple son, d’un simple bruit pour te demander s’il n’y a pas quelqu’un dans les parages, qui lui pourrait t’observer. Cette sensation désagréable ne t’envahira que sur les moments les moins malsains de ce nouvel album de K.F.R. Le Français est sur une lancée créatrice inquiétante, sachant déverser l’effroi, la peur et l’anxiété humaine à chaque sortie.
Lorsqu’il est moins malsain, il te conserve donc dans la pièce en question. Mais il est malsain la majeure partie du temps de ces 9 titres. Une heure qui joue avec tes nerfs. Car ces passages te font voir dans les Ténèbres les rais d’une lumière rouge qui dessine les contours d’une porte que tu n’avais pas remarqué au début. Et ils te font même entendre des râles, des cris de douleur qui gémissent de l’autre côté. Tu n’es ni fou, ni bête, donc tu n’as aucune envie de savoir ce qu’il y a derrière cette porte. Tu sais pertinemment que tu devrais rester à distance, aussi sombre, aussi froide soit cette pièce dans laquelle tu te trouves. Mais tu t’en approches finalement assez rapidement. La curiosité humaine a toujours été plus forte que la prudence ou la logique.
C’est vrai, tu n’ouvres pas la porte. Mais en remarquant le trou de la serrure, de laquelle s’évacue là aussi la petite lumière rouge, tu sais qu’il te faut y jeter un œil. Tu n’es ni fou, ni bête, et pourtant tu t’agenouilles et c’est d’abord d’un bon mètre que tu essaies de distinguer quelque chose à travers le minuscule orifice. Infructueusement. Et tu t’en rapproches, encore, et encore, jusqu’à ce que finalement ton visage soit complètement accolé à la porte. Tu n’es ni fou, ni bète. Et enfin tu aperçois ce que ton imprudence voulait absolument découvrir. La couleur, les cris, et maintenant que tu es assez proche, une odeur. Tu découvres la raison aussi horrifique qu’épouvantable de la pièce voisine.
Et là, toi qui n’es ni fou, ni bête, tu es pris d’un rire nerveux et incontrolable. Cet œil passé par la serrure ne cligne plus et une larme s’en écoule, sans que toi-même tu ne saches s’il s’agit d’une larme due à l’horreur de ce que tu vois ou parce que ton œil souffre de rester ouvert. Tu ne peux plus bouger, tu ne peux plus que continuer d’observer, et toi qui n’étais ni fou, ni bête, sombre dans la folie interne et silencieuse...
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