Forgotten Winter - Vinda

Non, FORGOTTEN WINTER n’est pas un clone de SUMMONING comme vous pourrez le lire à droite ou à gauche. Ce n’est pas un clone pour la simple raison que cela mettrait les deux groupes sur le même piédestal. Or, SUMMONING est inégalable. « Inégalable jusqu’à lors ! » pensez-vous ? Non, « Inégalable » tout court. Parce que les Autrichiens sont des créateurs d’ambiances et de rêves impressionnants, des monstres d’alchimie. Et ils durent en plus depuis 20 ans, au même niveau malgré leur évolution progressive. Alors non, aucune formation ne mérite d'être accolé à SUMMONING en terme de mérite. Même CALADAN BROOD. Car ce groupe est effectivement parvenu à se faire une place dans le monde du black épique, mais son unique album, aussi bon soit-il, ne peut pas rivaliser avec la grosse discographie de SUMMONING.

Les Portugais de FORGOTTEN WINTER, eux, en sont à leur troisième album, mais c’est la première fois qu’ils viennent jouer aussi près des terres de SUMMONING. On retrouve les mêmes ingrédients, parfois copiés au poil de cul de Silenius et Protector près. Ne serait-ce que les instruments, on retrouve exactement les mêmes sons de claviers et de programmations. Mis en avant, ils guident les compositions, lâchant des mélodies hypnotiques, répétées à l’envi mais sans créer de lassitude, car il y a toujours un moment où le changement arrive. Des guitares viennent se greffer dessus sporadiquement, et évitent aux titres de s'enfoncer dans un ambiant gnangnan. Ces éléments mis ensemble parviennent à instaurer une sérénité, un apaisement, une zénitude des plus jouissifs. C'est ça, FORGOTTEN WINTER est le tranquillisant idéal.

Sans être mou non plus. Grâce à des vocaux eux aussi dans la veine de SUMMONING. Ils sont graves mais prononcés lentement, trainant sur chaque syllabe. Ils ajoutent juste ce qu'il faut comme dose de noirceur. La recette est la même sur chacun des 5 titres mais ils ont tout de même chacun un goût différent, une saveur qui varie grâce à des ajouts de chœurs qui ne se répètent pas. Ce serait exagéré de faire une comparaison avec THERION, mais on sent une véritable envie de faire appel à des textures de vocaux annexes très larges. Entre les chœurs masculins de groupe style "armée rouge", la voix masculine qui déclame et fait baver toutes ses hormones et quelques chants aigus, on trouve une palette très agréable de timbres. Rien n'est en trop, rien n'est mal employé, tout se fond parfaitement dans la musique.

La maîtrise le long de cette heure de jeu est claire. FORGOTTEN WINTER a tout compris au black épique serein. Il parvient à créer des paysages, des ambiances, des sentiments. Ce n'est certes pas aussi bien dosé que chez SUMMONING et chaque titre aurait pu être légèrement moins long - ils dépassent tous les 10 minutes - mais il y a de quoi oublier un instant que nos Autrichiens préférés ne risquent pas de revenir avant encore quelques années.

Ensuite on ressent toujours la même sensation gênante devant un copieur. C'est un peu comme suivre les aventures du fils de Conan le Barbare. Les aventures peuvent être les mêmes, le monde le même, le héros n'est pas celui qu'on attend... Il y a donc une certaine frustration à l'écoute de ce Vinda.

DONNEZ VOTRE AVIS