Orkan - Livlaus

ORKAN est la nouvelle sensation annoncée par le label norvégien de Dark Essence Records. Et si c’est Dark Essence qui vous le dit, c’est qu’il y a un potentiel intéressant derrière le groupe. L’écurie est habituellement exigeante et ne s’aventure pas à signer un groupe voué à rester en seconde zone. C’est pour cela qu’elle s’occupe soit de formations ayant déjà fait leurs preuves comme TAAKE et HELHEIM, récupérés il y a une dizaine d’années, soit de nouveaux venus très prometteurs ou déjà actifs dans d’autres formations comme TYRANN, THE 3RD ATTEMPT ou SLEGEST qui contiennent des membres de 1349, CARPATHIAN FOREST, TSJUDER, VREID... La logique du label est donc plus de s’entourer de formations vouées au succès que de respecter une orientation musicale unique. C’est ce qui explique qu’il ratisse large et s’est occupé aussi bien de metal avant-gardiste (VULTURE INDUSTRIES) que de stoner (KRAKOW).

Bon, il conserve tout de même une petite préférence pour le black qui défonce et ça tombe bien puisque c’est le genre pratiqué par ORKAN. Le groupe s’est formé en 2008 autour de quatre membres qui jouaient déjà ensemble depuis 2000 pour ENCHANTING DARKNESS, projet qui n’a sorti que deux démos en tout et pour tout jusqu’à maintenant. Mais ce qui leur a ouvert les portes de Dark Essence, c’est plutôt le fait que deux d’entre eux ont été membre de session ou joker concert de TAAKE. Voilà de quoi attirer les oreilles. Mais avec ORKAN, ils se montrent bien plus crus, agressifs et percutants. Le nom même du groupe était un indice puisqu’il signifie « Ouragan » en norvégien. Et il détruit tout sur son passage, montrant autant les dents que ses confrères de TSJUDER et TYRANN, complètement investi dans le black metal qui ratatine. Puissants, des titres tels que « Fanden på veggen », « Livlaus del 1: Evig », « Livlaus del 2: Dødens dal » et « Skodde » déchirent les tympans. Sans devenir du black brutal ou du war metal. Ce n’est pas la barbarie, l’égorgement auditif qui prime. On reste accroché à des mélodies et à un groupe au visage encore humain. Cela ne veut pas dire qu’il est « tout public », mais plutôt qu’il a une approche à la 1349. Méchant, mais toujours entrainant.

Par contre ORKAN a encore un pied dans les origines du black et montre un gros intérêt pour les riffs thrash. « Brende bruer, svart metall », « Livlaus del 3: Tusen sjeler » et « Uforgjengeleg » thrashouillent chacun à des degrés divers. Certains vont s’en féliciter, personnellement c’est un style qui me laisse de glace. Je suis hermétique... En tout cas, ORKAN ne faiblit jamais durant 42 minutes, ou presque, enfilant juste un break calme sur une piste et de légers chœurs sur une autre.

Les Norvégiens sortent un deuxième album qui a effectivement tout ce qu’il faut pour satisfaire les amateurs de sensations fortes. Par contre, ils ne se hissent pas au rang des meilleurs du genre, l’efficacité ne fait pas toujours tout, et il leur manque un poil de charisme et une dose de personnalité pour atteindre le palier supérieur.

Une dernière évidence à l’écoute de ces 7 morceaux, ORKAN doit dépoter en live. Ils sont d’ailleurs déjà attendus en France en compagnie de TAAKE et de KRAKOW à Nice le 4 octobre, avec TAAKE et DOMINANZ à Rennes le 7 octobre, et avec TAAKE, THE 3RD ATTEMPT et DOMINANZ à Paris le lendemain. Si je vous rappelle que THE 3RD ATTEMPT est le nouveau groupe avec Blood Pervertor et Tchort de CARPATHIAN FOREST, je suis persuadé que vous allez tout de suite filer acheter votre ticket !

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