Rimfrost - Rimfrost

Tous les malins y ont pensé, RIMFROST a un nom qui fait penser aux céréales. C’est un peu leur point commun avec KOLDBRANN. Presque le seul d’ailleurs car ces Suédois n’ont pas vraiment suivi la même branche du black.

Après cette introduction indispensable, destinée à alléger le texte qui arrive, place à la présentation du groupe. RIMFROST s’est formé en 2002 et n’avait sorti jusqu’à maintenant que deux albums, A Frozen World Unknown en 2006 et Veraldar Nagli en 2009. Il avait réussi à convaincre des labels reconnus, No Colours Records pour le premier, Season of Mist pour le second. Mais leur succès a été assez mitigé et 7 ans plus tard - 7 ans de vide artistique complet - c’est avec un line-up remanié que nos grimés sont de retour sur un nouveau label, Non Serviam Records, maison qui s’enrichit peu à peu depuis sa création en 2010. Un line-up remanié mais dans lequel il reste tout de même deux membres originels, Throllv Väeshiin à la batterie et Hravn Decmiester aux guitares et aux cris. Le bassiste est quant à lui arrivé récemment, c’est le mystérieux B.C., qui a donc succombé à cette mode des initiales en guise de metal name.

Oui, je sais, je construis toujours mes chros de la même manière avec une petite biographie du groupe. Donc vous le savez, on passe maintenant à la présentation globale du style du groupe avant de rentrer dans l’album en détail… Donc ! Certains avaient peut-être déjà écouté du RIMFROST, le premier album - 10 ans déjà - montrait un groupe dynamique et sûr de lui particulièrement influencé par IMMORTAL. La ressemblance était flagrante, dans les riffs, les mélodies, et parfois même les vocaux. Un peu gênant vu que l’ensemble tournait plus à un hommage qu’à une relève à proprement parler. Il y avait tout de même assez de mélodies sympas pour y revenir de temps en temps.

Dix ans après le groupe n’a pas énormément évolué. Les influences sont toujours là, et ne serait-ce qu’avec les vocaux il sera difficile de ne pas penser à Abbath (ou Dagon d’INQUISITION). Surtout sur « As the Silver Curtain Closes » où l’on pourrait croire à l’intervention de l’une de ces figures du black. Ce morceau qui ouvre l’album est d’ailleurs l’un des plus efficaces des huit. Le black metal y lorgne vers le heavy avec un tout petit poil de fion de thrash. Il a surtout le bon goût de contenir sur sa deuxième partie deux breaks épiques. Les oreilles sont bien sollicitées et restent attentives tout le long des 8 minutes. Et lorsque le deuxième titre commence on se dit que l’on va avoir un album assez travaillé et varié, puisque l’intro de « Saga North » fait place à 40 secondes de riffs bien blizzardeuses. Mais finalement le morceau redevient vite assez prévisible.

Et le problème va se répéter sur la piste suivante, et la suivante, et ainsi de suite presque jusqu’à la fin de l’album. L’hommage à IMMORTAL est encore une fois bien maîtrisé mais le niveau serait plus comparable à celui de All Shall Fall ou d’ABBATH. On pourrait même préférer RIMFROST pour le coup, "Ragnarök" est terriblement plus pourfendeur que les papas du style ! Mais si l’ont fait la fine bouche et que l’on compare avec la grande période As the Heart of Winter et compagnie, on rigolera doucement. Les tripes ne sont pas remuées de la même manière, on ne sent pas pousser l’envie de courir tête haute dans une tempête de neige.

Redit simplement, cet album est un petit frère envieux de son aîné norvégien. Il se cherche mais ne se trouve pas et agit en fonction de. Ce qui n’empêche pas les titres de demeurer attrayants, distrayants, sympathiques. C'est pour ça que je ne serai pas trop dur dans la note. Les défauts sautent au visage mais ne doivent pas effacer l'efficacité certaine des titres.

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