Malevolentia - Répvblique
Chronique
Malevolentia Répvblique
Le retour de MALEVOLENTIA, ça se fête. Tout d’abord parce que le groupe français est un acteur rare de la scène, ensuite parce qu’il joue un style qui n’a pas la côte et qu’il fait bon retrouver à l’occasion.
Il avait fallu attendre 6 ans entre le premier album de 2005 et celui de 2011. 5 auront suffi pour découvrir Répvblique. Ce serait exagéré de dire qu’on était aussi impatient qu’avec un nouveau SUMMONING, mais la curiosité était belle et bien là. C’est que le groupe avait toujours été atypique. Le premier méfait Contes et nouvelles macabres avait réussi à attirer l’intention avec son black metal sympho original et sincère, sorti en autoproduction à une époque où déjà plus personne ne voulait jouer ce style. Seuls les pestiférés et abrutis qui se foutaient des modes cherchaient encore des claviers et vocaux féminins dans leur black ! Je remercie encore Prince de Lu de VS Webzine qui en avait fait la chro à l’époque et m’avait donné envie de tenter. Il souffrait cependant d’un défaut majeur, en l’occurrence une BAR immonde, souci qui n’existait plus sur Ex Oblivion, signé chez Epictural Production. Ce deuxième opus était plus mature et mieux maîtrisé, mais avait également perdu de son charisme. Le visuel et les thèmes abordés avaient aussi pris un tournant plus malheureux. Un côté death s’invitait à mon grand dam, rappelant le « syndrome CRADLE OF FILTH » qui consiste à se perdre en riffs inutiles écrabouillant les passages envoûtants. Honnêtement c’était une petite déception, sauvée par les passages sympho toujours aussi peu fréquentables selon les codes du monde metal en 2011...
On découvre donc Répvblique, à nouveau chez le même label, après quelques années qui ont permis de faire du ménage et de continuer à changer d’image et de son tout en gardant le style de base. C’est donc ce qui rend MALEVOLENTIA intéressant, sa capacité à rester fidèle à lui-même tout en se réinventant. Le ménage concerne déjà le line-up, quelques chamboulements sont à noter et le groupe est désormais composé de Spleen au chant, Dies aux orchestrations et guitares, Raido aux guitares également, Robin à la basse et JC Reiss à la batterie. Auxquels s’ajoutent des invités chargés de chant lyrique, contrebasse ou autres orchestrations. Du monde, beaucoup de monde derrière ces 14 titres ! Et des ambiances encore plus variées, piquant à droite à gauche ce que les grands noms du black à clavier ont pu créer jusqu’à maintenant. Les riffs death qui faisaient penser à l’orientation de CRADLE OF FILTH apparaissent à nouveau mais MALEVOLENTIA essaie de récupérer ces ambiances qui lui faisaient défaut. Grosses envies de sa part de faire dans le cinématographique, avec de nombreuses envolées théâtrales et tragiques qui inspirent la bande son d’un film d’aventures. Cela se traduit par des breaks à tout va, des claviers généreux, mais aussi beaucoup de chœurs – féminins ou masculins - employés comme sur Abrahadabra de DIMMU BORGIR et comme chez le groupe culte du genre de ces 10 dernières années, CARACH ANGREN. Ces envies de bourrer de l’action et encore de l’action au lieu de jsute planter un décor se retrouve d’ailleurs dès l’introduction. On imagine très bien « Protogonos » utilisé sur la page menu de la prochaine saison d’Engrenages ou de Braquo. Gros côté tragique et noir.
Des groupes français pourront aussi venir à l’esprit. CRYSTALIUM et ANOREXIA NERVOSA pour les parties plus agressives surmontées de clavier. ANOREXIA NERVOSA devrait d'ailleurs être très cité parmi ceux qui jetteront une oreille aux extraits, également pour les nombreux ajouts de vocaux crachés subitement, là encore masculins ou féminins. Ils viennent aider la vocaliste principale (oui c'est une femme, je me suis bien fait avoir, on ne le remarque absolument pas !!!), qui elle est plus perfectible. Elle a opté pour des cris qui couinent et qui ont du mal à transmettre des émotions. Elle y parvient ponctuellement mais lasse trop souvent.
Pour essayer de remettre tout cela dans l’ordre, cet album de MALEVOLENTIA est agressif et violent, constamment soutenu par des éléments symphoniques tendus. Il est à la croisée de ANOREXIA NERVOSA et DIMMU BORGIR avec l’envie de parler des choses à la manière de CARACH ANGREN. Et il parle de la religion, de l’histoire, et de la France. En français. Et les textes sont tous dans le livret, pour lequel on lèvera le pouce en l’air tant il est bien présenté.
Vous aurez remarqué que je n’émets pas vraiment d’opinion sur la qualité des compositions. Principalement parce qu’il suffit d’apprécier le style pour apprécier l’album, ou de ne pas supporter le genre pour ne pas supporter le groupe. Noter cet album c'est noter le black orchestral et sympho... Tout est bien mis en place, le travail est évident, mais le résultat un poil longuet. Car même si l’album ne dépasse pas l’heure de jeu, il manque de passages marquants pour donner envie d’être écouté autant que ses références. Contrairement à tous les grands groupes cités ci-dessus, on ne se dit pas assez souvent : « Ah, ça arrive, le moment du titre qui tue arrive !!! ». Ces morceaux ne dépassent donc pas le stade du « sympa ! », « bien !!! », « bim ! ». Suffisant, mais peut aller plus haut en quelque sorte !
Un dernier mot à propos du dernier morceau. « Eschatos » est interprété avec un chant clair, les instruments sont bien plus calmes et menés par des notes de piano, un solo enchanteur à la guitare se lancent dans des atmosphères planantes à la fin... L’ambiance est totalement différente et donne à ce titre ovni un charme véritable. Est-ce une voie que tente le groupe ? C’est peut-être à creuser, mais ce serait alors un tournant encore plus important.
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