Il était une fois, loin, très loin, dans une forêt nommée Bouläk Meïtal, une multitude de petits personnages plus ou moins horribles. Certains faisaient peur à voir tant ils avaient les crocs acérés, d’autres inquiétaient à cause de leur minois déformé. Mais certains étaient étonnamment adorables, colorés, sympathiques, accueillants même.
I. Les débuts
Parmi ces derniers, il y avait Gloumi le lapin, un petit animal qui gesticulait d’une manière tellement différente des autres, et tellement drôle, que tous les habitants de la forêt riaient à son passage. Oui, tous se moquaient de lui sans même se cacher. Surtout ils ne parvenaient pas à se retenir de pouffer encore plus lorsqu’ils croisaient le regard ahuri de Gloumi, et l’entendaient rétorquer naïvement :
« Ma foi, quel plaisir de vivre dans cette forêt où tous les habitants ont un sourire aussi agréable. Merci à tous chers amis colocataires ! Je suis bien ravi de vous voir aussi heureux à chacun de mes passages. ».
Et il repartait en sautillant, ayant conscience de son originalité mais pas des railleries dont il était victime. Cela dura quelques années, jusqu’à ce jour où tout lui fut rapporté par Holy, le renard faux ami de longue date :
« Si tout le monde rit lorsque tu traverses la forêt, c’est parce que tu es la risée de tous ! Ta façon de te déplacer te fait passer pour un vulgaire débile ! »
Le choc fut des plus rudes.
« Comment ? Ne suis-je pas au contraire adoré pour mes spécificités ? ».
II. Le changement
La déception de Gloumi fut telle qu’il entreprit de grands changements. Il allait changer. Se déplacer en faisant moins de grands gestes, en rentrant la tête dans ses épaules, en faisant disparaître l’air niais qu’arborait sa figure pour tenter le regard noir des cadors de la forêt ! Il s’entraina longtemps pour gommer tous ses défauts et une fois qu’il se sentit prêt, il décida d’aller montrer comme il avait progressé. Bien entendu, il était fort anxieux et s’inquiétait de la nouvelle réaction des anciens rieurs.
« Vont-ils encore se moquer de moi ? Vont-ils me féliciter ? Parviendrais-je à gagner la réputation des plus grands ? ».
Il s’engagea alors sur la route habituelle et vit que tout le monde l’attendait, le sourire déjà aux lèvres. Il avança précautionneusement, traversa toute la forêt calmement, marchant bien comme il le souhaitait et comme il pensait que les autres le souhaitaient aussi. Il fit tous les efforts possibles et parvint de l’autre côté des bois. Là, il releva la tête, persuadé d’être acclamé. Le nouveau Gloumi avait dû les convaincre ! Mais les commentaires qui parvenaient à ses oreilles le surprirent :
« Gloumi n’était pas très drôle aujourd’hui, vous êtes sûrs que c’était lui ? »
« Il est nul celui-là, notre petit agité me manque »
« Sa marche était d’un banal éprouvant, que c’était insipide ».
Plus personne ne se moquait à coups de rires gras, mais personne ne le félicitait non plus. Au contraire tous regrettaient l’ancien lui, qui leur apportait une petite joie dans leurs journées plus identiques les unes que les autres.
III. Le doute
Gloumi commença alors à être envahi par le doute.
« Mais alors, que dois-je faire ? Être moi même tout en étant la risée de tous ou être comme les autres et devenir invisible ? ».
Le choix n’était pas simple et il réfléchit des jours, des mois, des années avant de se décider à reprendre finalement ses folles courses d’antan.
« Je dois me libérer et ne pas avoir peur d’afficher ce que je suis véritablement ! ».
IV. Le retour
Sûr de lui, il sortit de sa cachette et tenta de courir comme il le faisait auparavant.
« Coucou, commença-t-il à hurler, je suis de retour. C’est moi le guignol ! Regardez comme je suis marrant ! ».
Les habitants de la forêt s’approchèrent et reconnurent effectivement l’allure qui les avaient bien fait rire autrefois. Mais ils n’esquissèrent qu’un léger sourire avant de hausser les épaules et s’éloigner.
« Mais pourquoi ? Pourquoi ne rient-ils plus comme par le passé ? » se lamenta notre héros tout aussi déchu que déçu.
« Pour trois raisons bien simples, répondit Holy, tout d’abord parce que nos amis ont trouvé des remplaçants, des têtes de turc dont ils se moquent encore plus fort. Ensuite parce que la mémoire joue des tours et que l’on a toujours l’impression que c’était mieux avant. Et enfin parce que tu as beau essayer de retrouver l’attitude et la fraicheur de ta jeunesse, celles-ci se sont enfuies. En essayant de les retrouver tu ne deviens qu’une parodie de ce que tu fus. »
« Mais toi, tu m’aimes bien quand même, hein Holy ! On est toujours les meilleurs copains de la forêt ».
« Je ne crois pas non. Et d’ailleurs nous ne l’avons jamais été. Mais comme tu me fais un peu pitié je te présente Satanath. Il est russe. Il a un peu une tête et une démarche de clodo, mais tu verras, il est habitué à s’occuper des petits gars comme toi... Courage Gloumi »
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Voilà les enfants. Cette histoire c’est en fait celle de
GLOOMY GRIM. Et s’il faut être plus clair, voilà la traduction :
1. Les débuts
Les deux premiers albums du groupe ont été critiqué, le horror metal pouvait porter effectivement à rire. Mais les ambiances de
Blood, Monsters, Darkness et
Life? étaient particulières. Il y avait une certaine naïveté qui rendait les titres touchants. Et finalement ce black metal "horrifique aux claviers cheap" a marqué son époque.
2. Le changement
Puis dès
Written in Blood, la bande à Agathon s’est trop prise au sérieux, a voulu apparemment se professionnaliser, pour finalement perdre peu à peu ses spécificités. Le groupe courait après une reconnaissance qu’il perdait petit à petit. Le 5ème album,
Under the Spell of the Unlight (2008) touchait le fond, n’ayant plus rien des charmes des débuts.
3. Le doute
Une période qui a duré près de 6 ans. Manque de passion ? Perte de motivation ? Agathon avait-il dessoulé ? Il aura fallu 2014 pour que
GLOOMY GRIM revienne avec une demo :
Grimoire, chroniquée dans ces pages.
4. Le retour
Et deux ans de plus pour que l’album sorte enfin. La demo de 2014 comportait 4 pistes. Elles sont toutes au rendez-vous ici : « Rise of the Great Beast », « The Mist », « Beyond the Hate » et « Trapped in Eternal Darkness ». On y retrouve plus de claviers, plus de sons « flippants » comme une espèce de scie sauteuse ou de violons maltraités par les mâchoires d’un foldingue.
GLOOMY GRIM fait un véritable effort de nostalgie, tentant de retrouver son originalité passée, mais la flamme brûle moins puissamment et les compositions manquent de force. L’envie de retrouver les anciennes ambiances est réelle et l’arrière-goût est bien le même, mais la machine est légèrement rouillée. Quelques sensations se retrouvent, des sursauts nous rappellent à qui nous avons affaire, mais pas en quantité suffisante. Apparemment il ne suffit pas de « vouloir pour pouvoir »... C'est mieux que les dernières sorties mais loin du but encore...
Deux extraits à votre droite, deux morceaux très différents, le pire pour moi étant "Germination", le meilleur "A Lady in White"...
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