chargement...

haut de page
Remontez pour accéder au menu
90 visiteurs :: Invité  » se connecter  » s'enregistrer

Dystopia - Human = Garbage

Chronique

Dystopia Human = Garbage (Compil.)
I am so tired.
Sometimes I feel so tired
I can’t eat, I can’t sleep. So tired.
The pressure builds and builds.
It seems like there’s no release.
The things I see go unnoticed by some, fill my eyes with horror.
Anger and guilt and frustration and depression make waking up every day harder and harder.
I work my fingers to the bone just to survive.
I got to get money so I can have a home.
So I can breathe, eat and live in this society.
I don’t even like money, and I got to work everyday just to feed myself.
God, it makes me sick.
I just wanna curl up into a hole and die, because this isn’t worth it.
I need a raise, man!
I can’t survive on this pay anymore.
I can’t live on this.
I’m hungry, and I’m frustrated, and I can’t eat, daddy.
God, I look for you to help, and I have seen no help.
I’ve seen no thoughts, no looks, no praise.
You don’t care. You don’t love me. I only love myself.
No one will love me.
Like I love me.


C'est par ces paroles que débute « Stress Builds Character ». Je ne vais pas m'éterniser dessus... mais un peu quand même. Car on tient là ce qui est pour moi LE titre de sludge ultime, celui qui contient tout ce que je recherche dans le genre, celui qui fonce dans le misérable, donne la vision d'un corps et d'un esprit en bout de course, peint aussi bien un univers social criant de réalisme en quelques lignes qu'une abîme dans laquelle s'effondrer. Écoutez ce morceau. Écoutez cette basse, mélodique, avachie, sortie du meilleur album de cold wave jamais paru. Écoutez cette voix plaintive, ce screamo de personne qui a tout abandonné, jusqu'à ses rêves. Écoutez ces guitares rugissantes, frappant à l'aveugle en toute fin, comme un dernier sursaut. Vous avez ici la composition la plus dégoûtée d'un groupe qui personnifie le dégoût. Jusqu'à son nom transpirant l'ironie – l'humour des impuissants, paraît-il –, « Stress Builds Character » ne laisse aucune échappatoire, aucun plaisir autre que se molester pour ressentir quelque chose, parce qu'au moins « on a choisi ça ». Il est possible qu'un jour je n'aime plus les musiques extrêmes, que je change d'avis, que j'ai une carrière, une existence ronflante, une propriété en ville, un ou deux enfants et des colères nettement plus saines que celles que j'ai actuellement, comme m'énerver sur les impôts ou cette nouvelle tondeuse à gazon qui ne fonctionne plus une fois la garantie passée. Mais je retournerai toujours vers « Stress Builds Character », pour me rappeler. C'est tout.

… Sinon, pour parler des onze autres titres de cette compilation (plus une piste cachée comme c'est le cas sur The Aftermath), ils sont comme on peut l'attendre d'un groupe comme Dystopia. J'ai déjà formulé ce qui rend pour moi la formation nécessaire à toute personne en recherche d'émotions négatives dans ma chronique de The Aftermath. Cela vaut également pour cet assortiment de morceaux couvrant les débuts des Ricains, de 1992 à 1994. Issus de splits avec Grief et Embittered ainsi que de l'EP Human = Garbage (enregistré trois heures après la sortie de prison du bassiste Todd Kiesling), ils tiennent parfaitement la mesure avec ce qu'a produit le trio par la suite malgré un chant et une production différents, plus raw, à partir de « Slaved Chains », la compilation avançant à rebours dans les œuvres de Dystopia et se concluant sur des débuts menés par la voix de Dan Kaufman (Mindrot) qui quittera la bande plus tard. Ces éléments mis de côté, les Californiens possédaient déjà ce style à-part et pourtant iconique d'une certaine frange des années 90, faite de sludge, crust, mélodies difformes et atmosphère schizophrénique fleurant la vie en squat, la drogue et la révolte.

Mais cela ne veut pas dire que Human = Garbage est à oublier pour quiconque possède The Aftermath. Les différences, certes minimes, sont bien présentes, à commencer par une ambiance plus propice à l'écroulement. The Aftermath est affublé d'une pochette marquée par une présence humaine lançant un air vengeur : Human = Garbage, lui, croule sous une ferraille rendant rapidement l'air irrespirable, alternant entre riffs brutalisant l'auditeur et passages hallucinés, des voix proches d'incantations pouvant s'entendre sur « The Middle » ou la version de « Sleep » présente ici, nettement plus aliénée, malade, que celle de The Aftermath. Un psychédélisme qui pointe le bout de son nez derrière la rage générale, de façon éparse mais néanmoins assez continue pour avoir l'impression de tenir ici un équivalent pouilleux à certaines œuvres issues de la même période, à commencer par Souls at Zero et Enemy of the Sun de Neurosis ou encore, si on m'autorise un bond de quelques années, Rise and Fall de Damad.

Certes, Human = Garbage ne possède pas le côté « manifeste » de The Aftermath. Plus éclaté, il ne s'écoute pas comme un album mais bien comme une compilation couvrant différents moments de la vie de Dystopia. Cependant, « Stress Builds Character », son étrangeté ainsi que son style déjà dévastateur font de lui un disque tout aussi indispensable, au sein d'une discographie décidément trop petite.

DONNEZ VOTRE AVIS

Vous devez être enregistré(e) et connecté(e) pour participer.

AJOUTER UN COMMENTAIRE

 
Vous devez être enregistré(e) et connecté(e) pour participer.
Dystopia
Sludge / Crust / Punk
1994 - Life Is Abuse Records
notes
Chroniqueur : 4.5/5
Lecteurs : (3)  4.17/5
Webzines : (3)  4.83/5

plus d'infos sur
Dystopia
Dystopia
Sludge / Crust / Punk - 1991 † 2008 - Etats-Unis
  

tracklist
01.   Stress Builds Character  (05:50)
02.   Hands That Mold  (06:12)
03.   Sanctity  (06:09)
04.   Ignorance Of Pride  (03:25)
05.   Love / Hate  (05:01)
06.   The Middle  (01:41)
07.   Slaved Chains  (02:37)
08.   Ruptured Silence  (04:20)
09.   Green Destroyed  (02:28)
10.   Broken Shell  (03:02)
11.   Weed Of Wisdom  (04:27)
12.   Sleep  (06:12)

Durée : 51:24

line up
voir aussi
Dystopia
Dystopia
The Aftermath... (Compil.)

1999 - Life Is Abuse Records
  
Dystopia
Dystopia
Dystopia

2008 - Life Is Abuse Records
  

Pestilence
Obsideo
Lire la chronique
Reavers
Violator (EP)
Lire la chronique
Forbidden
Twisted Into Form
Lire la chronique
European Assault 2024
Diocletian + Hexekration Ri...
Lire le live report
Darkest Hour
Perpetual | Terminal
Lire la chronique
Terravore
Spiral of Downfall
Lire la chronique
Diabolus In Musica - Exposition Philharmonie de Paris
Lire le dossier
Forbidden
Forbidden Evil
Lire la chronique
Brodequin
Harbinger Of Woe
Lire la chronique
Invocator
Excursion Demise
Lire la chronique
Necromanteum EU/UK Tour 2024
Aborted + Carnifex + Revoca...
Lire le live report
Headless Hunter
The Undertaker
Lire la chronique
Exa
Left in Shards
Lire la chronique
Master
Saints Dispelled
Lire la chronique
Cryptosis + Cynic + Obscura
Lire le live report
Deliver the Suffering
Unleash the Chaos (EP)
Lire la chronique
Dissimulator
Lower Form Resistance
Lire la chronique
The Focus of a Valediction European Tour 2024
Cryptosis + Cynic + Obscura
Lire le live report
No Mercy
Widespread Bloodshed... Lov...
Lire la chronique
Nuclear Eric 50th anniversary show
Blackened + Funeral Desekra...
Lire le live report
No Return
Self Mutilation
Lire la chronique
Campaign for Musical Destruction Tour 2024
Master + Napalm Death + Pri...
Lire le live report
Monolyth + Përl + Nemost
Lire le live report
Electrocutioner
False Idols
Lire la chronique
Kaos 696 Winter War 2024
Helldrifter + Impiety + Nihilo
Lire le live report
Acid Force
World Targets In Megadeaths
Lire la chronique
Eradikated
Descendants
Lire la chronique
Bilan 2023
Lire le bilan
The Bleeding
Monokrator
Lire la chronique
Les Sakrif'or BLACK METAL 2023
Lire le podcast
Endless
Hand of God
Lire la chronique