Inthyflesh - The Flaming Death
Chronique
Inthyflesh The Flaming Death
Un jour, j’ai fait l’erreur de dire à quelqu’un que j’adorais l’anguille. Quel délice avec une bonne sauce caramélisée. Et bien une semaine plus tard, il m’offrait un énorme bento avec de l’anguille pour quatre personnes. Sauf que je ne suis pas quatre personnes. Je suis une seule personne. C’était trop. Je me suis forcé. Je n’ai plus mangé beaucoup d’anguille depuis…
L’avantage quand on chronique un album, c’est qu’on peut faire toutes les comparaisons qu’on souhaite, et qui nous arrangent selon la situation. Ce que je veux dire, c’est que là, je peux sortir mon anecdote sur l’anguille pour parler du quatrième album d’INTHYFLESH, sous-entendant que ce dernier est laborieux par sa longueur, alors que celui qui ne considère pas la longueur comme un défaut aurait plutôt fait un parallèle avec la littérature. Il aurait dit : « Un jour j’ai dit à un ami que j’avais lu un poème de Victor Hugo. Et bien une semaine après il m’a offert un de ses recueils ».
Bref. La musique n’est ni un plat, ni un genre littéraire, donc tout rapprochement sera bien évidemment objectif. Et objectivement, les albums longs ne sont pas évident à apprécier pleinement. Ce que j’ai malheureusement à nouveau constaté avec The Flaming Death. Vous allez vite comprendre…
INTHYFLESH, groupe portugais qui méritait l’attention à la sortie du fort sympathique Claustrophobia en 2011, s’est totalement laissé aller sur son 4ème album. Le premier de 2004 faisait 42 minutes, le deuxième de 2007 avait été allongé jusqu’à 49 minutes avant que le troisième de 2011 batte le record en avoisinant l’heure de jeu. Le nouveau fait… 114 minutes ! Oui ! 1 heure et 54 minutes. C’est un double album, il contient 18 titres, et ils sont tous nouveaux. Woaw ! La bande à Sataere a voulu rattraper tout le retard accumulé depuis 5 ans ? Il voulait prouver que pendant ce faux silence (il y a eu des splits entre les albums), il ne se roulait pas les pouces ? « Ça faisait 5 ans que vous ne nous aviez plus vus, mais regardez, on avait continué à composer hein ! ».
Oui, alors merci INTHYFLESH, mais quand je ressors ma chronique de l’album précédent, je me rappelle avoir précisé la chose suivante :
« C'est vraiment un album de qualité qui mérite l'attention (…). Pour une meilleure note, il faudrait juste un peu moins de répétition et une touche émotionnelle un peu plus forte (…). Les compos font souvent mouche et leur seul inconvénient est de parfois se répéter d'un titre à l'autre. C'est un peu inévitable quand on propose 9 titres pour une heure de jeu dans un style précis. »
Alors vous imaginez bien ma déconvenue avec un nouvel album qui est deux fois plus long, avec le même style et donc le même inconvénient, la lassitude…
Attention, le groupe garde pourtant son talent. Il est extrêmement doué pour jouer du black metal mélodique underground, à classer aux côtés de SAD dont nous parlions il y a quelques semaines. Il fait aussi penser à ces formations hexagonales qui savent doser et mêler les cris stridents intenses avec des riffs envolés plus lumineux. Je pense à CELESTIA avant tout, à certains projets de Toulon ensuite. Et les titres d’INTHYFLESH tuent véritablement lorsqu’ils sont pris chacun indépendamment, avec des petites nuances de rythme, et des petites incursions vers d'autres genres. On pourra trouver une petit arrière goût punk (« Beyond What Eyes Can See »), et des petits soli qui font de l'œil à DISSECTION. En tous cas soyez sûrs que les Portugais ont composé sur ce coup-ci tout ce qu'il pouvait être fait avec le genre. C’est l’Encyclopédie du Black Metal Mélodique Sauce INTHYFLESH. Toutes les nuances sont là, il ne manque absolument rien, vous avez eu du mid tempo, de l'énervé, de l'héroïque, du touchant... Par contre, vous êtes en train d’agoniser dans le caniveau à cause de la surdose. Car au bout de 4 titres écoutés d’affilée, on se sent endolori, on trouve que c'est répétitif...
Encore plus qu’avec tout autre album, il va donc falloir écouter par à-coups. Vous vous forcez à n’écouter que 4 ou 5 pistes, vous les faites tourner une semaine et ensuite vous passez aux suivantes et répétez l’opération. Cet album va vous prendre au moins un mois avant d’être écouté et compris dans son ensemble, mais c’est le seul moyen de l’apprécier à sa juste valeur…
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