Feral - From The Mortuary
Chronique
Feral From The Mortuary (EP)
Non le Swedeath n’est pas mort, du moins pas encore car il continue de résister au temps qui passe et aux modes éphémères, et heureusement d’ailleurs vu la qualité actuelle de ses sorties grâce à une foule de jeunes formations prêtes à perpétuer cet héritage qui a tant apporté il y’a une vingtaine d’années. Pourtant si elle vit toujours ça n’est principalement que grâce à la bonne volonté de jeunes loups aux dents longues, qui pour la plupart n’ont pas connu l’extraordinaire vivier de la grande époque et les groupes phares qui la composait. Depuis DISMEMBER a arrêté, UNLEASHED n’intéresse plus grand-monde, ENTOMBED outre ses déboires internes n’en finit plus de s’enfoncer dans la médiocrité et il ne reste finalement que GRAVE parmi les anciens qui continue de proposer de très bons disques. Pourtant la Suède continue d’être une véritable pouponnière de jeunes talents, car dans le style on a vu apparaître depuis quelques temps MIASMAL, SMOTHERED ou encore FERAL, ces derniers d’ailleurs sont sans aucun doute une des plus belles réussites. Car bien qu’étant encore peu connu le combo a tout de même commencé en 2003 sous le nom de VALMER & HOOK, avant de prendre sa dénomination actuelle en 2007 et de faire parler de lui progressivement, notamment via le très bon « Dragged To The Altar » qui sera suivi par l’excellent « Where Dead Dreams Dwell » l’an dernier. Si entre les deux il y’avait eu du changement de personnel et un virage musical plus affirmé, il n’en est rien cette fois-ci puisque l’on prend les mêmes et l’on recommence pour continuer sur ce qui a été fait dernièrement, puisque l’on retrouve toujours le même son bien lourd et gras produit par Petter Nilsson, et Costin Chioreanu pour l’artwork.
En proposant ici quatre nouveaux titres, plus un ancien réenregistré pour l’occasion ainsi qu’une reprise, le groupe confirme tout le bien que l’on pensait de lui et cette sortie servira d’amuse-gueule en attendant une suite plus longue et que l’on espère rapide. Car on va en prendre plein les oreilles durant une bonne vingtaine de minutes, avec d’abord « The Hand Of The Devil », où on est directement plongé dans l’univers des Scandinaves car l’ensemble débute sur les chapeaux de roue via une vitesse élevée et un son plus calorique que l’ensemble des repas de « Super Size Me ». Mais après une première partie jouée à fond le break central va faire le juge de paix pour la seconde moitié, du coup cette dernière se fait plus lourde et massive, avec en prime de gros passages où l’on a envie de remuer la tête et la nuque. Après cette excellente réussite « Reborn In The Morgue » continue sur sa lancée en nous assénant une série de courts solos, des passages de double bien présents et quelques blasts pour parachever cette tornade musicale et radicale qui ne laissera pas indifférent, tout comme « The Cult Of The Dead » qui en à peine plus de deux minutes nous balance tout ce que les mecs ont sur la cœur. Car le tempo s’affole complètement et se montre ultra-rapide pratiquement du long, tout en n’oubliant pas de varier un peu le propos en faisant entendre des moments un peu plus lents, avant ensuite de repartir de plus belle, tout comme pour le très bon « The Rite » qui est sans surprises et d’une grande variété tout en gardant ses bases classiques.
En décidant de ressortir « Necrofilthiac » les gars ont eu une excellente idée, tout d’abord parce que celui-ci est une vraie rareté, vu qu’il n’est sorti que sur la compilation « Afterparty Massacre Soundtrack » en 2011, et qu’ensuite il montre que le quatuor sait être tout aussi bon quand il alourdit sa musique au maximum. Car ici on a la compo la plus lourde de cet EP où se mêlent des parties mid-tempo renforcées par de la double en quantité, ainsi qu’un riffing angoissant et des parties plus techniques et différentes du reste, sans oublier un court moment de vitesse entre tout cela. Du coup on ne peut que saluer leur démarche qui est réussie haut-la-main et ne fait pas tâche par rapport aux nouveautés, tout comme le très gras et alléchant « Relentless » de PENTAGRAM qui est repris avec autorité et se montre parfaitement adapté qui clôturer les débats.
Tout en faisant dans la continuité (et en ne renouvelant pas le genre) les Suédois confirment qu’ils sont désormais un groupe sur qui il faut compter car ils arrivent à étoffer leur musique et à lui donner une vraie consistance sur la durée. On ne peut qu’être déjà impatient à ce qu’ils nous donnent une suite, mais en attendant ces six titres sauront combler l’amateur de ce style, plus exigeant qu’il n’y parait, et qui montre encore une fois la bonne qualité générale des signatures de chez Cyclone Empire.
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