Death Blood - Osteonecrovore
Chronique
Death Blood Osteonecrovore (EP)
Si le Swedeath connaît un net regain de popularité en dehors de son pays natal il a en revanche plus de mal à s’implanter en France, en effet rares sont ici les formations à s’y essayer et l’on ne peut que le regretter tant la scène hexagonale regorge de musiciens talentueux. Pourtant il faut croire que la Lorraine est en train de devenir un vivier pour le genre car après DISFUNERAL c’est au tour de DEATH BLOOD de faire parler la poudre avec des promesses à n’en plus finir, vu qu’il nous propose un ragoût de graisse particulièrement raffiné et intéressant à suivre. Nous livrant ici son premier Ep le trio (où l’on trouve notamment le guitariste de LOKURAH et le chanteur de STABWOUND – dont le premier album va prochainement sortir) offre un hommage sincère aux grands ténors de la Suède sans chercher à se défaire de ce qui a fait leur renommée, vu que tout est fait pour nous rappeler la contribution éternelle des ENTOMBED, DISMEMBER et consorts. En effet à l’instar de ces grands noms ça ne va pas s’encombrer d’excédents techniques ni d’effets sonores synthétiques et de mauvais goût, vu que tout ici pue l’authenticité... et ce malgré une boîte à rythmes qui en fera tiquer certains (dont votre serviteur), mais qui s’avère quand même très bien programmée (et ainsi accentuer le côté déshumanisé et clinique) et qui ne va pas dépareiller avec les moments humains joués par les trois compères.
En effet après la lugubre introduction où un piano désaccordé côtoie une cloche triste ainsi que le vent glacial et humide, tout va monter progressivement en pression jusqu’à l’arrivée du brutal et débridé « Claws Of Death » qui va filer à toute allure et montrer une des facettes les plus énergique du combo, qui a décidé d’offrir directement son penchant le plus radical histoire de prendre l’auditeur à la gorge. Si ça n’en oublie pas de ralentir l’allure (afin d’offrir une vision plus froide et angoissante où la graisse déborde des amplis) cette première plage reste malgré tout basée en priorité sur la vitesse, sans pour autant mettre le dynamisme de côté. C’est en effet un des gros points forts de ce disque que cette envie permanente de secouer la tête comme d’aller au combat en explosant tout sur son passage, et tout cela va rester présent jusqu’à l’ultime seconde comme pour dire à l’auditoire de ne rien lâcher jusqu’au bout, tant la suite va continuer à grimper autant du côté de l’agressivité que de la densité… qui va d’ailleurs atteindre progressivement des sommets. Si « Awaiting Release » va rester sur cette même voie avec la même virtuosité (tout en mettant au jour un soupçon d’alternance supplémentaire), l’énorme « Never Say Die! » va pousser ce disque encore plus loin tant ici tout est monté à son paroxysme du côté des deux facettes les plus extrêmes. Si la noirceur et la froideur en sortent renforcées on va surtout être happé par ce long solo mélodique magnifique, tout comme par les nappes de claviers à la fois brumeuses, discrètes mais impeccables (merci au passage le clin d’œil musical au génial « Left Hand Path »), dévoilant ici que les mecs arrivent à être aussi forts dans la violence que la tristesse. D’ailleurs ce ressenti où la faucheuse n’est jamais très loin va revenir en force sur le remuant et rampant « Ending A Life Part » à la rythmique enlevée, et où blasts et mid-tempo peuvent largement s’exprimer sur fond de guitares toujours granuleuses et de leads implacables (d’ailleurs il faut saluer l’excellent boulot du soliste qui se lâche littéralement sans dénaturer l’ensemble de cet enregistrement). Jouant sur les visages classiques de la variété entre rapidité et lourdeur « Cold Cell » et « Reboot Human Form » ne vont nullement dépareiller et offrir un rendu ultra-efficace ponctué par une énergie là-encore débordante et quelques parties tribales du plus bel effet, qui trouvent ici parfaitement leur place au milieu des déferlantes de neige et de pluie.
En un peu moins d’une demi-heure l’entité livre ici un premier jet redoutable et hyper prometteur pour la suite, qui comblera sans peine les amateurs de gros son typiquement Boss HM-2 avec ces plages sobres et réussies qui ne s’étirent jamais inutilement sur la durée et portées par toute l’expérience de leurs créateurs qui livrent une prestation sans fautes de goût. Ne tombant jamais dans la facilité et jouant aisément les montagnes russes émotionnelles comme cadencées cette galette groovesque et granuleuse (à la production totalement raccord) - où radicalité et mélancolie se marient à merveille, place ses géniteurs parmi les rejetons à suivre en France et nul doute qu’avec un vrai marteleur à la batterie le résultat n’en sera encore que meilleur. Autant dire qu’il faudrait vraiment faire la fine bouche pour ne pas se pencher là-dessus… et quand on sait comment il a été difficile pour cette galette de voir le jour on ne peut qu’être admiratif de la persévérance et du résultat final, qui a tout pour plaire au plus grand nombre. Tout cela prouve donc que malgré un sentiment légitime de redite le style si caractéristique du royaume dirigé par Carl XVI Gustaf a encore des choses à dire, preuve de son côté immortel et intergénérationnel où tout le monde s’y retrouve avec un plaisir non-dissimulé.
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