Carnal Savagery - Scent Of Death
Chronique
Carnal Savagery Scent Of Death
S’il lui a fallu un peu de temps après sa création pour passer par la case studio cette étape a servi de détonateur au quatuor qui revient aujourd’hui avec déjà son troisième album en à peine deux ans, et qui fait suite à un
« Fiendish » décevant et pantouflard (plombé notamment par des grosses longueurs et une certaine répétition des idées). Il était donc important pour le combo de se refaire une santé au risque pour lui de ne rester qu’un éternel outsider du genre, et aussi de prouver qu’on peut être efficace en enchaînant rapidement les sorties les unes après les autres. En tout cas celui-ci a tenu compte des critiques concernant la durée générale de ces deux premiers opus, vu que ce nouveau cru est le plus court jamais sorti par ses soins et cela va être largement bénéfique tant comme d’habitude les compositions vont dévoiler une écriture très simple et prévisible, mais dont l’impact va être néanmoins supérieure du fait que tout cela ne va pas s’éterniser dans le temps.
Car dépassant à peine les quatre minutes pour la plage la plus longue le rendu va être condensé, direct et efficace mais sans y perdre en accroche, et l’on va de suite s’en apercevoir avec l’entraînant et remuant « Deformed Bodies » qui montre d’entrée tout le panel rythmique en jouant autant sur la vitesse endiablée que les passages lents et sombres (le tout étant mis en scène de façon équilibrée créant ainsi les conditions au headbanging le plus redoutable). D’ailleurs cet équilibre des forces en présence va continuer à gagner en densité avec le massif et impeccable « A Vacant Casket », et surtout la redoutable doublette « Rotten Immortals » / « Scent Of Death » qui va alourdir son propos de façon plus flagrante, en ralentissant nettement l’allure et voyant de fait l’éclosion de passages quasiment Doom suffocants à la froideur et noirceur extrême. Si ici tout se mélange avec brio on s’aperçoit aussi que les gars réussissent à conserver une vraie attractivité même quand ils alourdissent leur propos, un constat partagé juste après sur le dégoulinant et opaque « Impaled Tortured And Left For Dead » où l’on trouve encore moins de vitesse que précédemment, créant ainsi une noirceur intense et pénétrante où l’humidité et le froid ne relâchent jamais leur étreinte. Néanmoins après ces débuts particulièrement intéressant et sans fausses notes cette galette va connaître un petit passage à vide, la faute à une reprise trop flagrante d’éléments entendus auparavant, qui créent de fait une monotonie laborieuse. Cela est le cas sur les répétitifs et monotones « Leeches » et « Mortuary Of The Unblessed » assez redondants et à l’écriture moins inspirée, mais qui heureusement vont être les seules baisses de régime de ce disque qui va retrouver de l’intérêt notamment avec le groovy « Cranial Sodomy » au grand-écart imposant et réussi qui donne envie de bouger du début à la fin, ou encore via l’expéditif et énergique « To Moulder In A Grave » qui voit le retour à une musique frontale et rapide de bout en bout.
Sans être parfait ce nouveau chapitre des nordiques est clairement le meilleur jamais sorti par leurs soins, tant les imperfections et erreurs des volets précédents ont été en partie gommées et c’est tant mieux. Si tout cela reste encore interchangeable et qu’on aura du mal à faire ressortir une composition plus qu’une autre il y’a quand même plus de diversité et de variations rythmiques, sans pour autant faire autre chose que de la redite à l’ancienne. Malgré son côté passe-partout et sans prise de risques on passera quand même un bon petit moment à se vider la tête avec un cerveau en repos total, tant tout cela ne nécessite aucune attention particulière et défoulant comme il se doit tout en ne prétendant rien réinventer. Joué avec envie et bénéficiant d’une production massive et granuleuse ce long-format de seconde division ne grimpera jamais plus haut que là où il se trouve actuellement (étant trop générique pour captiver au-delà d’un cercle de puristes et d’initiés), mais est parfaitement exécuté sans excès techniques inutiles et privilégiant l’accroche globale. Cependant il est certain qu’une fois arrivé au bout de l’écoute on retournera rapidement écouter les œuvres immortelles des grands anciens de Stockholm et Göteborg qui offrent beaucoup plus d’émotions et de souvenirs, même s’il y’en a ici aussi sur cette œuvre bien qu’elle soit plus rare et discrète.
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