Carnal Savagery - Worm Eaten
Chronique
Carnal Savagery Worm Eaten
Si on avait déjà remarqué que le quatuor n’était pas du genre à faire traîner les choses lors de chacune de ses sorties il s’est cette fois-ci franchement surpassé, vu qu’à peine sept mois se sont écoulés depuis la sortie de
« Scent Of Death » et à peine plus d’un an et demi si on prend en compte le prédécesseur de celui-ci
(« Fiendish »), pour compter désormais quatre albums enregistrés en moins de trois années… une frénésie musicale qui va finir sans doute par lui être préjudiciable (à l’instar de WOMBBATH ?!). Car depuis ses débuts le combo nous offre la même recette avec sans cesse les mêmes bons et mauvais points, à savoir des disques dans la plus pure tradition Suédoise mais trop déséquilibrés et souffrants de longueurs évitables qui finissent par faire somnoler l’auditeur comme lui donner envie de revenir auprès des incontournables. Du coup on pouvait franchement se demander si ça n’allait pas être le cas encore une fois et si le dicton de confondre vitesse et précipitation serait ici de rigueur, chose qui leur a déjà été signifié auparavant et ce même si la dernière livraison en date voyait apparaître un léger mieux et de fait émerger un certain espoir avec ce nouveau chapitre.
Désormais réduit à un binôme (le batteur s’occupant également de la guitare et de la basse) le groupe n’a rien perdu au niveau de son style comme de son rendu général, et celui-ci va être mitigé au départ avec les massifs mais redondants « Masticating Maggots » et « Baptized In Mutilated Innards » qui jouent trop sur la lenteur et le mid-tempo balourd et bridé, donnant ainsi vite l’impression de se répéter et de ne jamais vraiment décoller. Pourtant après ce démarrage franchement poussif et qui ne présageait rien de génial la suite va progressivement s’améliorer, et en premier lieu sur le dynamique et agréable « Edible Cranium » avant que les gars ne se lâchent sur l’excellent « Disemboweled » où la vitesse est enfin présente et aidée par un groove intense qui fait bien mal aux cervicales et qu’on apprécie écouter. Si évidemment tout cela sent la resucée ça n’en reste pas moins très efficace et varié et ce constat va s’appliquer sur les tout aussi réussis « Return Of The Rotten Dead » et « Worm Eaten » qui jouent majoritairement sur une rythmique pachydermique et rampante, mais particulièrement remuante et attractive où la noirceur se voit renforcée à l’instar de la froideur constante et pénétrante où ça dégouline de graisse de partout. Et puis comme les bonnes choses sont souvent faites pour durer le duo nous balance juste après cette doublette le rutilant et débridé « Revel In Madness » qui sent le Punk par tous les bouts (notamment sa durée très courte) et qui ne débande pas une seconde en misant tout sur la rapidité et la simplicité, vu que l’écriture s’y montre plus primitive encore pour un rendu excellentissime et qu’on aurait aimé entendre plus souvent.
D’ailleurs cette seconde moitié de galette va se révéler être hyper plaisante et sans faiblesses notables (hormis peut-être le quelconque « Inhuman Sacrifice »), en terminant les hostilités par les groovesques et entêtants « Perpetual Suffering » et « Miasma Of Putrid Decay » où tempos médium et enlevés ne cessent de se côtoyer et se mélanger avec une vraie fluidité (provoquant ainsi un headbanging furieux et contagieux), et ce bien que ce soit très calibré et sonne déjà énormément entendu par le passé. Du coup même si évidemment ça ne fera pas avancer le style d’un pouce l’ensemble se montre relativement convaincant, à défaut de d’être incontournable et de marquer l’année de son empreinte (à l’instar de ses prédécesseurs). Poursuivant les bonnes choses entrevues en avril cette bonne petite livraison réalisée avec soin sans tambours ni trompettes confirme le statut de ses géniteurs dans la deuxième division du genre, même s’ils semblent avoir appris de leurs erreurs pour offrir un long-format sérieux et le meilleur jamais réalisés par leurs soins, et ce même s’il leur manque encore un truc pour vraiment décoller et devenir incontournable (notamment à cause de l’absence de compositions vraiment mémorables et qui se démarquent du reste). Néanmoins tout cela a des arguments à faire valoir histoire de passer un bon moment sans prétention ni prise de tête, même si on restera loin des GRAVE, ENTOMBED, DISMEMBER et consorts… mais ça n’est pas ce qu’on demande au duo finalement et c’est amplement suffisant vu que leur mission est quand même dans l’ensemble relativement accomplie.
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