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Toxaemia - Rejected Souls Of Kerberus
Chronique
Toxaemia Rejected Souls Of Kerberus
Après être revenu sur le devant de la scène il y a quatre ans avec le très sympathique
« Where Paths Divide » il était temps pour le combo d’enregistrer son nouvel album, histoire de confirmer les bonnes choses entrevues sur son prédécesseur qui sans être extraordinaire comportait de bons moments de Death Suédois typique, et idéal donc pour se faire du bien et se vider la tête sans se poser de questions. Si l’entité est toujours signée chez Emanzipation Productions en revanche elle a vu du mouvement en interne avec le retour du batteur originel Emil Norrman et l’arrivée au poste de soliste d’Anton Petrović, ce qui va être bénéfique vu que ceux-ci vont lui permettre de conserver le niveau atteint précédemment... et même de l’augmenter légèrement. Car s’il ne révolutionne rien et va rester totalement dans les clous ce second chapitre des Nordiques va néanmoins procurer ce qu’il faut pour être efficace, sans jamais voir poindre un instant de l’ennui ou de la lassitude. En effet grâce à toute leur expérience accumulée à travers les années les mecs vont subtilement mélanger de la puissance bien grassouillette avec des harmonies éthérées, où l’apport du nouveau soliste se fait ressentir de la meilleure des façons.
Car sans jamais trop en faire ce dernier va permettre de densifier une musique sobre et impeccable tout du long d’un disque homogène où l’on ne s’ennuie jamais, et si le démarrage intitulé « Rejected Souls Of Kerberus » va projeter l’entité dans sa facette la plus simple et prévisible (alternance classique entre tabassage et vitesse incessante ponctuée de ralentissements imposants) le rendu va se montrer impeccable et entraînant, avant que les choses ne montent progressivement en tension comme en intensité. La preuve dans la foulée avec l’excellent « M.A.O.D » au grand-écart affirmé et assumé où la brutalité côtoie aisément une noirceur plus marquée de par ses passages rampants et suffocants, où l’orage n’est jamais très loin d’une imminente tempête neigeuse. Et si on dit souvent qu’après la pluie vient le beau temps cela va se confirmer sur le très bon « Hunger » où le nouveau venu va pouvoir plus largement exprimer son talent, car ici on a droit à un lead aérien qui se mêle à merveille aux ambiances plus brutales et typiquement HM-2 sans dépareiller outre mesure et servant ainsi de maître-étalon pour le reste à venir. Car si les choses vont retrouver un certain classicisme avec le simple et équilibré « Beyond The Realm » celles-ci vont encore grimper en attractivité avec le pachydermique « Ex Odio », où ici nulle trace d’explosivité n’apparaît pour mieux mettre en valeur les relents Doomesques de l’entité. Bénéficiant en plus d’une durée assez courte et idéale pour ne pas lasser ou tomber dans la redondance, cette plage offre une obscurité impressionnante conjuguée à une pression de tous les instants où l’on s’aperçoit que les gars même dans cette facette de bridage maîtrisent aisément leur sujet, prenant en tenaille l’auditeur et les éventuels fuyards récalcitrants.
Du coup après ce tour de force réussi la formation va lâcher les chevaux afin d’éviter toute répétition inutile, et elle y parvient aisément vu que la doublette « Blood Red » / « Dawn Of The Enslaved » va parfaitement faire son œuvre diabolique et glaciale tant on est embarqué illico dans cet hiver interminable à vive allure, vu que l’ensemble se montre remuant et groovesque à mort avec en prime une irrépressible envie de secouer la tête comme un damné. Un constat que « Temple Of Venom » va conforter en laissant plus de temps au mid-tempo redoutable de se mettre en avant avec efficacité, et finir ainsi de convaincre les derniers sceptiques que les Nordiques sont en grand forme et qu’ils ne sont pas là pour faire acte de présence. Et terminant les hostilités par les très efficaces « Follow The Leader » / « Tragedies Through Centuries » l’entité va faire plaisir une fois encore aux auditeurs, qui vont apprécier cette dernière rasade où l’ensemble des tempos est proposé avec fluidité et sérieux... tout ça avant qu’une fidèle reprise du « I Saw Them Die » de DISMEMBER ne vienne retentir pour finir de laminer les derniers résistants et râleurs, qui n’auraient pas été encore convaincus par l’homogénéité et la qualité de ce long-format.
Car malgré son côté prévisible et interchangeable tout cela reste quand même de la bonne deuxième division locale qu’on appréciera se réécouter de façon éparse et en dilettante, tant son côté défouloir et accessible va mettre le cerveau en veille permettant ainsi d’apprécier cette excellente surprise de façon très correcte. Avec son écriture au cordeau et affûtée ainsi que son exécution sans failles où les divers sentiments noirs comme blancs se font entendre il serait dommage de ne pas se laisser tenter par cette œuvre authentique et sincère, qui à défaut d’être un futur classique a suffisamment de bonnes choses pour qu’on prenne la peine de se pencher dessus attentivement. Si la valeur n’attend pas le nombre des années la bande prouve en tout cas qu’on peut aussi se bonifier sur le tard, sans que l’on soit redevable de quoi que ce soit... et c’est exactement le cas ici, et il est désormais indéniable qu’on suivra avec encore plus d’intérêt leur prochaine livraison... sous quelque format que ce soit. En effet on sent que les gars n’ont pas encore tout dit et c’est tant mieux, car le Swedeath malgré ses hauts et ses bas reste une valeur sûre et un incontournable du Metal qui fait toujours du bien dans les écoutilles qui se font ainsi décrasser en profondeur... et qui surtout en redemanderont pour leur plus grand bonheur.
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