Befouled - Denying Pulse
Chronique
Befouled Denying Pulse
Depuis la sortie du sympathique
« Refuse To Rot » on avait fini par perdre de vue le combo Norvégien qui s’était fait relativement discret depuis au point que ce nouvel opus a failli passer inaperçu, la faute à une sortie en catimini via le cercle de l’autoproduction et aussi à un grand changement en interne du point de vue du personnel. Car évoluant désormais sous la forme d’un duo formé par le chanteur Fredrik W. Aas et le multi-instrumentiste Henning Haugen (qui ne s’occupait auparavant que de la batterie) BEFOULED ne s’est pas laissé aller, et a préféré continuer en binôme plutôt que de perdre encore plus de temps à recruter de nouveaux membres. Il a d’ailleurs bien fait de choisir cette formule car on aurait sans doute fini par complètement oublier son existence s’il était resté silencieux encore quelques années supplémentaires, mais au lieu de cela il livre un deuxième album dans la droite du ligne du précédent qui sent toujours le bon vieux Swedeath des familles avec groove incandescent et constant. Cependant si le bon son local est de la partie les deux compères ont aussi élargi leur registre musical en n’hésitant pas à y intégrer des accents Hardcore et aussi du gros Death typiquement Américain, afin de densifier un peu plus leur écriture et offrir un disque certes imparfait mais quand même très agréable.
Pourtant au départ cela va être un peu laborieux vu que « Chapel Of Bones » va vite se montrer redondant, du fait d’une durée clairement excessive et aussi de l’utilisation abusive des parties rampantes qui ont du mal à faire ressortir toute la puissance de l’entité. On avait déjà aperçu cela sur la précédente livraison et ici c’est toujours aussi flagrant tant les plans bridés se font linéaires et poussifs (ceci trouvant son point d’orgue sur le pataud et ennuyeux « Apocalypse Comes »), et on regrette que les gars ne lâchent pas plus souvent les chevaux. Car dans ce domaine c’est tout de suite d’un autre niveau et cela est particulièrement visible sur le furieux et impeccable « Symphony Of Torture » qui outre posséder un groove impressionnant et constant pue le CANNIBAL CORPSE à plein nez, tant on y retrouve les riffs typiques du quintet et cette manière de faire mal à la nuque comme il faut avec ces parties remuantes sur un mid-tempo contagieux. D’ailleurs ces accents groovesques vont émerger à plusieurs reprises sur différentes compos, histoire d’aérer au maximum chacune d’entre elles et de surprendre aussi un auditoire qui aurait pu penser qu’on resterait sur un terrain très balisé. Tout cela va s’entendre sur « Legacy (Of Blood) » qui là-encore lorgne du côté d’Alex Webster et ses comparses… mais avec toujours ce son grassouillet si reconnaissable et entêtant, et au rendu implacable. Et quand ça n’est pas la violence des vétérans qui est mise à l’honneur ce sont de gros plans de Coreux bien massifs et écrasants qui font leur apparition, notamment sur le pachydermique « Baptised In Hate » qui joue sur l’alternance rythmique continue mais sans pour autant remettre de la rapidité constante. D’ailleurs on va s’apercevoir que les Norvégiens vont continuer dans cette voie suffocante avec le très Doomesque « Mummified Alive » particulièrement noir et oppressant, où la pression reste contenue et maîtrisée mais sans jamais arriver à l’explosion finale faisant ainsi un mélange intéressant des genres qui ne souffre pas de répétitions en boucle.
Si l’on retrouve cette lourdeur sur le mitigé « Y.O.D.O » en revanche ce long-format se clôt de très bonne façon avec le très agréable « Bow For None » joué de façon classique, et qui mise sur les variations rythmiques en continu de façon très efficace et sans surprises majeures. Alors oui tout cela ne marquera pas l’année de son empreinte et la bande restera toujours pour le moment un honnête candidat de deuxième division, mais il serait néanmoins dommage de ne pas se pencher sur cette galette qui offre près de quarante minutes de gros son sans prétention et qui permet de mettre le cerveau en veille et de se faire plaisir, malgré les quelques baisses de régime. Sentant l’authenticité et le vécu de ses membres ce second opus passera facilement le cap des écoutes et a des arguments à faire valoir, et ce même si ça sonne très quelconque et passe-partout (auquel s’ajoute un manque de titres mémorables) qui font qu’il est certain qu’on n’y reviendra pas fréquemment, même si l’on appréciera le ressortir de sa boîte de façon éparse.
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