The Obsessed - Sacred
Chronique
The Obsessed Sacred
Toi l’amateur de doom, tu connais forcément les ricains de The Obsessed, des vieux de la vieille qui ont planté leur tente dès 1980 et qui, depuis, n’ont quasiment jamais cessé de partir en chasse sur le chemin des ancêtres, creusant année après année le sillon d’un style usé jusqu’à la corde depuis Black Sabbath, Saint Vitus et consorts. Sauf une pause de 10 ans aux détours des années 2000, la bande à Wino s’est toujours inscrite dans la droite ligne des canons du genre, en ne pondant toutefois que 4 albums, leur préférence allant plutôt au format bancal du single. Sacred, leur dernier bébé, ne déroge pas à la règle.
12 titres pour 43 minutes, le doom de the Obsessed privilégie le format bref et les envolées heavy, gorgées de feeling, de groove, de gros rock, d’alcool fort et de dope bon marché. Car le doom ici proposé n’est en fait qu’un alibi ; un leitmotiv pour jouer du rock sudiste pleinement goudronné (Sodden Jackal ; It’s only money, reprise assez pauvre de Thin Lizzy… ; Be the night) que la voix chaude et enfumée de Wino embarque pour une traversée du désert (Haywire). Parsemés de soli heavy ou hard rock (Sacred ; Haywire), selon les moments, les titres évoluent gentiment, dans des schémas très accessibles, très purs finalement (Perseverance of Futility ; Be the night), mais aussi parfois à la limite du FM (Punk Crusher). La légende Lynyrd Skynyrd n’est jamais très loin (Sacred ; On so long), les mauvais relents Bon Jovi non plus hélas.
Cet album partage. L’impression de facilité qui en ressort, la paresse de certains soli, de certaines structures renvoient une image assez lascive du The Obsessed nouveau cru. Comme si Wino, sur des rails, avait décidé de ne plus s’emmerder la vie avec le grand cirque rock. On pourra le regretter tant les morceaux passent finalement assez bien l’épreuve du temps, les écoutes successives laissant apparaître un feeling de « saloon » plaisant, certes toujours facile (Razor Wire ; My Daughter my sons), mais néanmoins suffisamment rempli de testostérone et de moments forts pour satisfaire ton petit cœur de rebelle (les beaux soli sur Sacred, qui servent de pont, de relance dynamique et qui finissent, sur la fin du titre, par remplir tout l’espace sonore dans un rythme élevé ; le départ agressif de Haywire, hard rock survitaminé ; le départ lourd et un brin mystique de Stranger Things, très beau).
Sacred doit, à mon sens, s’apprécier comme une série Z, une envie de légèreté, un truc dont tu sais pertinemment qu’il ne révolutionne rien du tout, qu’il ne va pas enrichir ta culture mais avec lequel tu vas passer un bon moment, tranquille, un bon verre à la main, près d’un barbecue (l’instru Cold blood ; My Daughter my sons ; Crossroader). Ce n’est déjà pas si mal.
| Raziel 22 Avril 2018 - 1269 lectures |
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