Siege Of Power - Warning Blast
Chronique
Siege Of Power Warning Blast
Alors que la scène Death néerlandaise semble avoir du mal à se renouveler il faut encore et toujours que ses vétérans s’activent pour continuer à la maintenir en vie, c’est le cas avec ce projet que l’on croyait mort et enterré et qui refait surface après plusieurs années d’arrêt total. Créé à la base comme un simple passe-temps en 2013 sous le nom de FIRST CLASS ELITE par Paul Baayens et Bob Bagchus, ceux-ci furent rejoints ensuite par Theo Van Eekelen afin de compléter un line-up qui a de l’allure vu le pedigree de chacun des membres que l’on a pu entendre dans ASPHYX, THANATOS, SOULBURN, HOUWITSER, GRAND SUPREME BLOOD COURT et HAIL OF BULLETS. Après la sortie d’un unique Split le chanteur décida de mettre les voiles et le trio restant reparti du coup dans ses formations respectives, et c’est finalement la dissolution de ce dernier combo en 2017 qui relança la machine histoire de s’occuper et de se faire plaisir, mais sous un nouveau nom et avec une nouvelle voix. Désormais rebaptisés SIEGE OF POWER les trois rescapés originels ont décidé de faire appel à Chris Reifert d’AUTOPSY pour tenir le micro. S’il a délaissé provisoirement sa batterie il s’intègre cependant parfaitement avec ces nouveaux acolytes, tant sa voix facilement reconnaissable permet de renforcer le côté brut et old-school voulu par la bande qui n’a pas d’autre prétention que de balancer du vieux Metal de la mort agrémenté d’influences Doom et Punk, tout en ne se faisant pas traîner les choses. Ce sentiment d’urgence est en effet présent sans discontinuer de la première à la dernière seconde sur cet album qui s’écoute sans problème, et qui ne comporte que de rares faiblesses durant les trois-quarts d’heure d’écoute, dont la totalité a été enregistrée directement en une seule journée et n’a été aucunement retouchée ensuite.
Du coup cette production organique se trouve parfaitement en raccord avec le résultat voulu, où l’énergie se ressent réellement et n’a pas besoin d’artifices pour être puissante et contagieuse. D’ailleurs avec le prévisible et réussi « Conquest For What ? » qui ouvre les hostilités on est mis de suite dans le bain tant l’ensemble monte progressivement en température avant d’exploser totalement, permettant ainsi d’obtenir un relatif mélange entre vitesse et lourdeur qui sera la base globale de cette galette. On retrouve celui-ci sur les excellents « Bulldozing Skulls », « Lost And Insane », « Privileged Prick » et « It Will Never Happen » où la plupart du temps les parties remuantes et énervées prennent le dessus sur celles plus posées et massives, sans pour autant les étouffer complètement. Cependant on remarque rapidement un schéma de construction assez similaire d’un morceau à l’autre qui donne la sensation qu’ils sont facilement interchangeables, et il ne faut pas se leurrer c’est effectivement le cas avec une relative constante même quand le tout se fait encore plus dépouillé. Que ce soit avec les très bons « Uglification », « Mushroom Cloud Altar » et « Violence In The Air » qui ne débandent pas un instant, ou bien avec le surprenant et ultra-court « Diatribe » aux légers relents tribaux, et enfin avec « Trapped And Blinded » au chant militant qui harangue la foule et le public, le résultat est le même à savoir une simplicité extrême au niveau du riffing et de la construction générale, mais à l’accroche totale malgré ses plans identiques ou presque.
Mais heureusement les gars savent aussi sortir de leur cadre balisé pour offrir des titres différents du reste, tout en restant bien calés dans leur terrain de jeu favori, comme c’est le cas avec la redoutable doublette « Born Into Hate » - « Violence In The Air » plus axés mid-tempo et remuants à mort, qui se révèlent parfaits pour headbanguer dignement. Pour « Escalation ‘Til Extermination » c’est l’ombre des vieux ENTOMBED que l’on entend avec plaisir et où se glisse de légers passages mélodiques plus doux, pour un rendu là-encore impeccable. Par contre quand la bande se décide à lever fortement le pied ça se montre moins engageant, car le côté Doom se montre vite linéaire et moins inspiré, à l’instar de « Torture Lab » et « Short Fuse » qui malgré leur durée tournent relativement à vide et manquent un peu d’idées. Ceci se répète également sur le glacial « The Cold Room » au nom prédestiné mais qui ne varie pas d’un iota et traîne un peu en longueur à cause d’une durée de quatre minutes (la plus longue de l’opus) assez inutile, et qui aurait pu facilement être raccourcie.
Mais réduire la qualité globale de ce premier projet en commun des gars à ces petites erreurs de parcours serait franchement dommage, tant le tout mixe intelligemment les influences notamment de S.O.D. et DISCHARGE, avec un soupçon de Swedeath pour densifier tout ça. Bref le genre de disque défouloir parfait pour affronter la rentrée et qui s’appréciera régulièrement au fil du temps par son côté frontal, et qui ne se pose pas de questions. Alors oui c’est basique au possible, c’est assez semblable voire même carrément répétitif par moment, mais on se laisse totalement happer par l’œuvre des bataves qui s’apprécie et se digère tout aussi facilement (tout en ressentant instantanément le vécu et l’expérience de ceux-ci qui malgré les années conservent une motivation et une foi intacte). Et quand en plus on sait qu’ils ont signé pour trois albums chez Metal Blade on se dit que la suite risque de faire encore plus mal tant ce coup d’essai se révèle presque un coup de maître, et il serait vraiment dommage de passer à côté de cela.
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