ULTHA, groupe allemand formé en 2014, avait déjà sorti deux albums dont un
Converging Sins qui avait su convaincre Thrashocore, devenant « album de l’année » en 2016. Dysthymie était tombée sous le charme des compositions lourdes et sombres, et vantait la capacité de la formation à sonner moderne tout en restant dans un black metal sorti des tripes.
Deux années ont passé, et c’est désormais chez le célèbre Century Media qu’apparaît
The Inextricable Wandering. 6 pistes, 68 minutes de jeu. C’est beaucoup, et avouons-le tout de suite, c’est trop. Dysthymie avait déjà trouvé quelques longueurs dans l’album précédent, mais elle arrivait à les excuser. C’est plus difficile à pardonner cette fois-ci tant certains passages nous sortent totalement des ambiances. Ça part pourtant d’une bonne intention, celle d’étirer les parties instrumentales, celle de placer des intermèdes pour souffler entre deux pistes. Mais c’est mal géré. Il aurait déjà fallu totalement enlever « There is No Live, High Up in the Gallows ». C’est le titre le plus court, avec 7 minutes tout de même, mais il semble interminable du fait qu’il se révèle une piste ambiante. Sans aucun intérêt. De l’ambiant de pauvre. Immanquablement, à chaque écoute, j’ai envie de changer de disque au bout de 4 minutes. Je suis sorti de l’atmosphère qui avait été créée sur les deux premières pistes.
Dès lors on craint durant tout le reste de l’album ce genre de passages trop longuet, et on en trouve. Deux pistes plus loin avec « We Only Speak in Darkness ». Calme, contemplative, elle essaie de nous bercer dans les Ténèbres, mais voilà, elle n’apporte là encore rien de neuf, rien qui ne donne envie d’être écouté plus de deux fois. Elle irrite même. Piste à jeter... La deuxième sur six...
Ce qui est extrêmement dommage car sur le reste
ULTHA confirme son talent pour jouer du black toujours aussi bien influencé par la tradition que par des éléments neufs. Dysthymie allait jusqu’à mettre l’étiquette de Post black metal, on n’en est effectivement pas loin, mais uniquement parce que le groupe mêle avec ingéniosité du black orthodoxe à du black atmosphérique et y ajoute quelques gouttes core. La recette passe très bien sur les deux morceaux qui ouvrent l’album, « The Avarist » et « With Knives to the Throat and Hell in your Heart » sont un début idéal, qui prouvent de surcroît que des morceaux de plus de 10 minutes peuvent passer comme une lettre à la poste s’ils évoluent à la fois intelligemment et efficacement. « Cyanide Lips » est aussi à mettre du côté des bons points de l’album, mais la dernière piste, « I’m Afraid to Follow Yout There » est plus difficile à apprécier. Elle combine les qualités et les défauts de
ULTHA. Sa durée le montre : 19 minutes. 19 minutes qui vont commencer mal avec près de 4 minutes instrumentales ambiant, qui enchainent jusqu’à la 7ème minute avec de l’agressif, mais là encore instrumental, et enfin le chanteur qui se réveille. Dès lors le morceau prend son envol et nous démonte la tête pendant une dizaine de minutes.
ULTHA a sans aucun doute voulu trop bien faire. Il a pensé qu’en peaufinant à l’extrême, qu’en évoluant progressivement il parviendrait à créer des atmosphères planantes, à nous ancrer lentement dans son monde, mais ainsi il ne va plus directement au principal et nous fait au contraire sortir de ses ambiances. Dommage...
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