Rank And Vile - Redistribution Of Flesh
Chronique
Rank And Vile Redistribution Of Flesh
Nouveau venu sur la scène grindcore, RANK AND VILE nous vient de Portland, Oregon mais aurait tout aussi bien émerger d’Helsinki en Suède (le premier lecteur à citer le nom du film dont est tiré cette énormité géographique gagne un an de point and click gratuit sur Thrashocore). Pour tout dire, une écoute succincte d’un de leur titre dans la jungle de notre section promos m’a rappelé au bon souvenir d’un certain ROTTEN SOUND, ce qui n’était pas pour me déplaire vu mon admiration pour la bande à Keijo Niinimaa. Mais si le grain des guitares et quelques riffs en béton armé légitiment la filiation, RANK AND VILE lorgne également du côté nordique de la force.
Premier effort longue durée (moins de 20 minutes au compteur, tout est relatif) après « Chameleon Bastard », un EP trois titres paru en 2018, « Redistribution Of Flesh » et son magnifique visuel à conseiller dans toutes les boucheries de France et de Navarre joue à fond la carte swedeath, ENTOMBED (« Grey Goo ») et BLACK BREATH (« Omb ») en tête. Rien de neuf sous l’épaisse couche de glace et de gras dont on se tartine les cornées depuis « Left Hand Path » ? Si les Américains n’inventent pas la poudre, la charge occasionne bien des dégâts, grâce en soit rendue à l’art de la synthèse dont ils font preuve sur 8 titres ô combien efficaces. Grindcore dans l’âme vu le format court développé ici, RANK AND VILE ne se prive pas de brûler la gomme au démarrage (« Killdozer », « Global Scaphism ») ) pour mieux freiner des quatre fers dans la seconde, égayant les festivités d’interludes doom du plus bel effet (« The Grigori »). Le coup du lapin façon beatdown ? On y a droit également sur le titre éponyme, l’ensemble étant ponctué par intervalles à l’aide de samples exhumant à leur tour le spectre des années 90 (Diablo premier du nom et son fameux « Hum ! Fresh meat » entré dans la légende). Et si le quatuor de brutes ne brille pas particulièrement par sa finesse, le growl inattaquable de Theo Spence et la basse bien présente de Leon West donnent tous les gages de traçabilité espérés.
Parfaitement autoproduit, « Redistribution Of Flesh » franchit donc tous les points de passage de trois genres codifiés à l’extrême, se jouant des gimmicks attendus façon créature de Frankenstein. Sous influence RANK AND VILE ? A l’évidence mais également bien malin dans ses tentatives de greffe de plusieurs genres/sous-genres fort appréciés ici bas. Très recommandable !
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