Profanatica - Rotting Incarnation of God
Chronique
Profanatica Rotting Incarnation of God
Je pense que comme moi, vous êtes civilisés, et que du coup vous arrivez à réfreigner vos envies parfois tordues : introduire un fouet électrique dans le vagin de votre copine et le mettre en route, placer la tête d’un nourrisson dans un étau et serrer lentement mais sûrement, voir si un chat retombe vraiment toujours sur ses pattes même lorsqu’on les lui a cassées auparavant... Et si vous ne le faites pas, si vous arrivez à vous retenir malgré l’envie de savoir ce que cela ferait, c’est parce qu’il y a des groupes comme PROFANATICA qui vous donnent une idée du résultat de vos pulsions tabous !
Le groupe est vilain, depuis toujours, depuis que le monde existe sans doute, mais plus particulièrement, en musique, depuis 1990. Sauf que ces Américains n’ont d’abord été actifs que deux années, reprenant du service en 2001, restant à nouveau cachés dans le profond underground. Mais ils se sont vite fait une réputation avec leur black froid, percutant, destructeur et totalement intolérant. Ils ont vite incarné un courant qui n’était plus assez représenté dans les années 2000 : le black metal sans fioriture. Et finalement, c’est en 2007 qu’ils ont sorti leur premier album, Profanatitas de Domonatia, chez Hells Headbangers Records. Et depuis, chaque sortie a permis de gonfler l’effectif de fans. Le groupe est une peste, une maladie qui se transmet peu à peu dans les esprits des amateurs de black extrême, et c’esten 2019 un 5ème album qui « voit le jour ». Ou qui « voit la nuit » plutôt. Un gros changement est à noter, mais elle ne vient pas de la musique : le label n’est plus américaine. C’est le premier changement d’écurie de PROFANATICA et c’est au profit d’un Français : Season of Mist !
On aurait pu être inquiet. Pas que le label soit mauvais, loin de là, mais de vieux souvenirs problématiques liés à un tel changement me reviennent souvent à l’esprit. Mais non, ouf, PROFANATICA est toujours égal à lui-même. La pochette laissait d’ailleurs bien imaginer que Paul Ledney n’avait pas eu une Révélation divine lui intimant de chanter l’amour et les oiseaux. Cette illustration est une oeuvre de l’Italien Paolo Girardi, qui a travaillé pour INQUISITION, BAISE MA HACHE (F.E.R.T) et une trentaine d’autres formations ! Très actif depuis quelques années, il s’est particulièrement laché sur cette pochette qui sait mélanger le gore à l’humour. En regardant bien on voit des animaux morts forniquer et un angelot avec une bite plus grande que lui ! Les trois personnages intrigants sont bien entendu les membres du groupe. Paul Ledney se reconnait à sa barbe, les deux autres sont les « sous-fifres », à l’allure similaire. Ce sont Adam Besserer et Richard Olsen, tous deux guitaristes au sein du groupe de death DISFIGUREMENT, même si chez PROFANATICA ils s’occupent respectivement des guitares pour l’un et de la basse pour l’autre. Ils viennent donc soutenir le grand méchant barbu, qui ne fait plus que les vocaux et la batterie. Et la composition des morceaux, bien entendu !
Ils sont massifs, ils sont destructeurs, ils sont oppressants. Tout a toujours été très lourd dans cette formation, et le restera sans aucun doute à tout jamais. Ensuite les compositions sont-elles inoubliables ? Non, mais PROFANATICA, ce sont plus des ambiances que des compositions. On écoute pour se prendre sa volée, pour se faire du mal, et c’est à nouveau le cas ! 10 nouvelles pistes ça fait toujours plaisir, même si le principe tourne assez vite en rond...
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