J’avoue que même s’il était d’un mauvais goût absolu et que l’album a pas mal divisé les amateurs, je fais partie de ceux qui ont apprécié le retour de
TORSOFUCK en 2023 avec son
« Postpartum Exstasy ». Le disque est d’une balourdise abyssale mais je lui reconnais une ambiance complètement dégueulasse qui a su touiller en moi des choses désagréables frôlant l’inavouable. Aussi, l’annonce d’un EP chez le toujours très sûr
New Standard Elite me redonnait foi en ce début d’année jusque-là plutôt morose.
Comme d’habitude, la pochette est une monstruosité de plus à mettre au crédit (ou au débit, c’est selon) de nos Finlandais joyeux, mais ce n’est pas cela qui m’a fait tiquer alors que je recherchais des détails sur le disque. Je regarde le
line-up, évidemment j’y retrouve l’inamovible
Mikko Friberg, en revanche
Jarkko Haapala a disparu de derrière la batterie au profit de…
Miro Friberg, le fils de
Mikko, à peine âgé de seize ans. Je vais y aller de mon commentaire de vieux gars, mais voir cet ado au regard vitreux (ou alors la photo mise sur
Metal Archives est particulièrement mal choisie) jouer dans un groupe qui traite aussi bien visuellement que textuellement de l’ensemble des perversions humaines possibles et inimaginables, tu m’aurais dit qu’il a tourné un gonzo en compagnie de son paternel et qu’il se tape en
threesome une naine obèse trisomique, je crois que j’aurais eu le même sentiment de malaise. En plus, il semblerait qu’il y ait aussi un petit gars de dix-huit ans à la basse,
Tarmo Aho, non crédité sur ce «
Feasting on Carved Remains », mais qui joue dans
LIMBLESS (
brutal death), où l’on retrouve la famille
Friberg ainsi que
Vesa au chant, un mec de l’époque de
TORSO. Il n’y a que moi qui trouve gênant que ces deux adolescents soient les nouveaux compagnons de jeu d’un type de quarante-deux ans ? Ah, je trouve ça tordu putain. Ou alors c’est moi qui suis trop con, un père qui joue avec son fils et l’un de ses camarades, n’est-ce pas l’une de ces belles histoires du
metal ? Cela laisse davantage perplexe que lorsqu’il s’agit de
Lauren Harris, la fille de
Steve Harris par exemple mais, après tout, c’est du Grand-Guignol ou non le
death metal ? Un petit théâtre bon enfant où je ne devrais pas penser à mal. Les « fils de » sont légion dans le domaine artistique, alors pourquoi en irait-il autrement dans le
slam brutal death goregrind ? Je m’agace avec mes pudeurs de chrétien blanc occidental fragile là…
À présent que j’ai dégluti, nous allons pouvoir nous intéresser à ces cinq titres. Comme si l’adulte responsable avait voulu protéger l’innocence des petits jeunes, aucun interlude salace ne vient se greffer aux compositions. Par conséquent, que reste-t-il ? Un
goregrind stupidement brutal faisant passer
MORTICIAN pour un groupe de baloche, avec une production de fond de chiottes à la limite de la dignité. Le premier titre, « Sickening Stench » n’a aucun final, les guitares sont globalement un immonde gargouillement, s’il y a une basse, ce doit être l’espèce de vrombissement permanent en arrière-plan et le chant aurait besoin d’un bon pansement gastrique. Quant à la batterie, même s’il faut que je m’ôte de l’esprit qu’elle est tenue par un gosse, elle est mixée trop en retrait pour se rendre réellement compte de sa pertinence. Ok, les blasts sont féroces mais j’entends pas mal de problèmes de constance concernant la force de frappe ou encore la soutenance d’un même tempo élevé plusieurs secondes d’affilée. Au moins, ce sentiment semble indiquer qu’elle est utilisée sans
trigger.
Mais même pour
TORSOFUCK et le style que pratique la formation, les morceaux me semblent avoir été bâclés et s’il s’agit d’une signature de prestige pour le label américain, j’espérais mieux pour débuter la collaboration. Heureusement, il semblerait que
Jarkko Haapala ait rebondi à la guitare avec son groupe
PUS puisqu’un single très prometteur («
Mutilated Beyond Recognition ») est paru en février de cette année chez
Pathologically Explicit Recordings, ce qui laisse à penser que quelque chose de propre est en préparation de ce côté. En revanche, j’ai l’impression que
TORSOFUCK est en passe de devenir trop malsain pour moi, pour des raisons extra-musicales qui plus est, j’en ai presque honte. Mais peut-être est-ce là le génie de cette formation, que d’incarner jusque dans son mode de vie des positions qui questionnent, qui dérangent, qui provoquent.
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