Après Turnstile en 2018, Roadrunner Records continue à s’intéresser de près à la scène Hardcore émergente en signant sur son roster l’un de ses plus récents phénomènes dont le succès du premier album sorti en 2017 (le prometteur
Soul Structure) n’a probablement pas été sans faire miroiter quelques dollars à son propriétaire, monsieur Monte Corner. Après des débuts remarqués sur Flatspot Records, label 100% street cred’ (Manipulate, Take Offense, Backtrack, Mizery...), le groupe anglais se retrouve désormais en première ligne à devoir défendre dans la cours des grands son deuxième album intitulé
27 Miles Underwater. Un défi par forcément évident à relever, surtout lorsque l’on fait le choix d’un tel artwork (finalement très révélateur de ce que l’on va pouvoir y trouver) avec notamment cette Golf 2 envahit de lierre et sortie d’on ne sait où...
Produit par le célèbre producteur Gil Norton remarqué depuis le milieu des années 80 pour son travail en compagnie de groupes tels qu’Echo & The Bunnymen, The Pixies, Foo Fighters, Jimmy Eat World ou Counting Crows (se retrouver sur un label de la taille de Roadrunner Records a forcément ses avantages),
27 Miles Underwater va reprendre les choses plus ou moins là où Higher Power les avait laissé presque trois ans auparavant (si la formule n’a effectivement pas changé, on sent malgré tout que le groupe n’hésite pas à y aller un peu plus franchement) avec un Hardcore aux teintes mélodiques empruntées à la scène alternative des années 90 (du Grunge à la Pop en passant par le Punk et l’Indie Rock). Un mélange acidulé qui a malgré tout le bon gout de ne pas se vautrer dans la niaiserie même s’il va sans dire que certains durs à cuir risquent encore une fois de grincer des dents en entendant ces lignes de chant sucrées.
Toutefois, à la différence de son prédécesseur qui souffrait d’un petit passage à vide une fois arrivé à mi-parcours,
27 Miles Underwater va faire preuve de davantage de constance et de régularité tout au long de ces trente-quatre petites minutes, prenant ainsi sans trop de difficulté l’ascendant sur un
Soul Structure certes efficace mais tout de même encore un peu vert. On retrouve donc ici tout ce qui faisait déjà le charme de ce premier album dans une version naturellement plus aboutie, plus élaborée et, oserais-je, plus mature. Incisif et nerveux, le Hardcore mélodique et hybride de Higher Power l’est donc toujours autant avec notamment un riffing particulièrement tranchant qui rappellera de bons souvenirs à tous ceux ayant été témoin de l’émergence du Post-Hardcore dans les années 90 (de Snapcase à Quicksand en passant par Handsome, Orange 9mm, Harvest, Far et bien d’autres encore...). Associé à une voix hurlée et un brin nasillarde capable également de refrains beaucoup plus mélodiques et surtout particulièrement accrocheurs et addictifs (mon petit coeur de rocker à bien du mal à ne pas reprendre à tue-tête ceux de "Seamless", "Shedding Skin" ou "Low Season"), difficile en effet de ne pas y voir toutes les similitudes que partage Higher Power avec ses aînés.
Si rien n’a donc véritablement changé du côté des Anglais, on remarque que le groupe est quand même beaucoup plus à l’aise avec sa formule, quitte à prendre quelques tangentes pas forcément surprenantes puisqu’assez représentatives de ce qui se faisait là encore dans les années 90 mais en tout cas plutôt inattendues. Cette ballade acoustique qu’est "In The Meantime" en est sûrement la preuve la plus flagrante. Positionnée en fin de parcours, juste avant le dernier morceau de l’album, on y entend un groupe décomplexé et désormais sûr de lui. Certes, ce titre ne bouleversera pas la donne et ne représente en aucun cas le point d’orgue de ce deuxième album mais ce qu’il évoque est finalement à l’image de ce que Higher Power laisse transparaître durant ces trente-quatre minutes grâce à une ambivalence savamment équilibrée, des riffs efficaces et très typés 90’s, des mélodies particulièrement entêtantes, légères et ensoleillées, un groove peut-être moins marqué que sur son prédécesseur mais toujours très présent et enfin une nature extrêmement accrocheuse.
Si
Soul Structure fût effectivement une bonne surprise à l’époque de sa sortie, l’album avait rapidement montré quelques signes de faiblesses au fil de mes écoutes successives. Pas de quoi me gâcher le plaisir mais face à des
Nonstop Feeling ou
Rock The Fuck On Forever, difficile de tenir la comparaison sur la longueur. Avec
27 Miles Underwater, Higher Power prouve qu’en l’espace de trois ans le groupe a pris du galon et qu’il est désormais en mesure de batailler à armes égales avec des Turnstile ou des Angel Du$t sans avoir à rougir de quoi que ce soit. Car une chose est sûre, si les Anglais piochent à droite à gauche dans ce qui se faisait pendant les années 90 en matière de Hardcore, de Punk ou d’Indie Rock, leur formule s’est ici affinée pour un résultat final qui évidemment n’en est que meilleur.
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