NyreDolk - Demo
Chronique
NyreDolk Demo (Démo)
Déjà deux ans que cette première démo de NyreDolk est sortie, qu'elle me fait toujours le même effet et que l'envie d'en parler sur Thrashocore me titille... C'est déjà si loin que le mystérieux duo danois a eu le temps de mettre en circulation en mars 2020 un EP intitulé Indebrændt (à peine plus long que la présente démo, mais passons), il était donc grand temps de mettre un coup de projecteur dans la tronche de ses anonymes voyous, dont l'un semble vouer un culte à notre Sakrifiss international.
J'affectionne particulièrement les "petits", les sans grades et les déclassés : ils n'ont rien à perdre qu'un peu - beaucoup - de leur temps et ont souvent bien plus à offrir en terme de sincérité que "les grands" qui l'ont abandonnée au profit d'une imagerie factice et/ou d'un enfermement marketing. Si NyreDolk est la résultante de l'"ensauvagement" (le terme est à la mode à ce qu'il paraît) de notre milieu musical, alors j'avoue un net penchant pour ces brigands bravaches, menton relevé et regard menaçant à travers les orifices de leur cagoule, qui ont posé sans ménagement leurs bourses sur une vieille table de mixage et mis leurs tripes à l'air pour ce premier méfait. On ne va pas se cacher derrière son petit doigt, ni même derrière son majeur outrageusement redressé d'ailleurs : ces gars sont loin d'être des musiciens virtuoses, le chant n'a rien de très original entre crachats et gargouillis ultra vaporeux, les compositions sont basiques sans être totalement indigentes, le tout semble avoir été enregistré dans la cave d'une porcherie du Jutland, en une seule prise live, pour ce résultat particulièrement saisissant d'authenticité : après une courte intro, s'ensuivent quatre titres aux saveurs destroy honteusement excitantes, syncrétisme peu subtil mais franchement heureux d'un vieux Punk des familles et d'un Black Metal bas du front. Le plus beau, c'est que ça marche, c'est que ça matche et c'est ça qui est bon ! Aucun artifice, quelques hectolitres de Carlsberg avalés puis régurgités, quelques virées en mode Orange Mécanique dans de sordides ruelles ruisselantes de pluie glacée ont certainement inspiré nos gugusses jonglant entre noirceur dépravée et gaieté malveillante (Blottet for Empati), faisant passer Athenar de MIDNIGHT (dont l'ombre plane malgré tout) pour un enfant de choeur bien sage et tout propre sur lui, qu'il s'agisse du contenu musical ou bien de l'attitude.
Viril sans tomber dans la démonstration de gonflette, méchant sans tomber dans l'ultra-violence, cradingue sans tomber dans l'immonde, guilleret (en version creepy tout de même) sans tomber dans l'allégresse : que demander de plus à une première démo de quatre titres torchés en treize minutes ? En ce qui me concerne, je m'en satisfais pleinement même si je dois reconnaître qu'une fois lancée, il m'est impossible de ne pas doubler voire tripler l'écoute ! Je ne dois pas être la seule à m'être laissée séduire par ces crapules déglinguées : disponible uniquement en format digital en septembre 2018, les sorties postérieures, en K7 chez Caligari Records et en vinyl chez Strange Aeons Records se sont arrachées comme des petits Rugbrød !
| ERZEWYN 26 Septembre 2020 - 779 lectures |
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