Ordinance - In Purge There Is No Remission
Chronique
Ordinance In Purge There Is No Remission
Si actuellement la scène Black Finlandaise voit l'émergence d'un grand nombre de nouvelles formations d'autres au contraire finissent par apparaître dans la lumière après des années d'existence confidentielle, c'est exactement ce qui se passe ici pour le duo d'Helsinki dont on sait peu de choses, hormis qu'il a été très peu productif depuis sa première sortie officielle en 2007. Car après cette démo originelle il s'est écoulé sept années avant l'apparition de nouvelles compos sous forme d'un long-format, et encore six autres avant que son successeur ne voit aujourd'hui le jour. Du coup avec à peine trois réalisations en presque quinze ans il n'est pas étonnant que le groupe soit resté totalement inconnu au bataillon, tant ce qu'il a produit a été diffusé en petite quantité via des labels locaux obscurs et peu réputés, tout cela complété par une musique sympathique et agréable à défaut de marquer les esprits.
Car on est en plein ici dans le son typique de la Finlande porté à la fois par un son rugueux et organique, ainsi que par des morceaux aux riffs simples et froids joués de manière presque hypnotiques, mais qui n'atteignent pas le niveau de ses glorieux aînés locaux. En effet si cela ne va pas être flagrant lors du démarrage de cette galette (où l'on retrouve à la batterie l'instrumentiste de DESOLATE SHRINE), on va vite s'apercevoir que celle-ci est beaucoup trop longue, la faute à des titres qui ont tendance à s'éterniser inutilement sans raisons valables, donnant de fait un sentiment de redondance dommageable tant le résultat global contient pourtant des choses intéressantes. Le binôme a d'ailleurs décidé d'entrée de frapper fort avec sa plage la plus "courte" et aussi la plus radicale (« Obstructed Paths »), où le blast est présent de façon quasiment continue au début et à la fin afin d'emmener l'auditeur en pleine tempête de neige nocturne, seulement interrompue en son centre plus rampant et sombre. Aidée par des notes guitaristiques basiques et primaires où la primalité n'est jamais absente ce démarrage qui défoule sera le moment le plus énervé de ce second chapitre (à l'instar de « The Kingdom Of Nothing » primitif et occulte, et tout aussi réussi), car la suite bien que classique et dans l'esprit du Metal noir va montrer deux acolytes levant le pied de façon plus (voire trop) intensive.
Sur le très bon « Diabolopathia » celui-ci nous embarque dans une balade tempétueuse à travers les forêts de sa région via une rythmique lente et étouffante aux accents occultes, où se greffent quelques éclairs épiques entraînants afin de maintenir une certaine violence, montrant que même en ralentissant l'allure les deux compères arrivent à rester cohérents. Même constat sur « Gathering Wraiths » où l'alternance est de mise avec des accents Punk affirmés lors de rares moments explosifs, vu que tout reste majoritairement basé sur la lourdeur via un tempo bridé, qui met ainsi en exergue les deux opposés musicaux des nordiques, qui se greffent parfaitement au reste. D'ailleurs avec l'étonnant « Gesticulation Of Death » on va s'apercevoir que ceux-ci n'hésitent pas à sortir des sentiers battus, en proposant une musique plus triste et mélancolique, où les arpèges doux et nappés de glace servent de base à un tempo presque Doom qui n'évolue en aucune manière. Parsemé de plans de basse écrasant et de notes acoustiques bienvenues, cette surprise est totalement à part formant une facette quasiment Gothique et romantique sans pour autant laisser l'obscurité de côté, vu que jamais la mélodie ne prend le dessus sur l'occultisme et la froideur.
Ce moment est d'ailleurs le dernier réussi de ce « In Purge There Is No Remission », vu que « Credo Sceleratum » bien qu'équilibré se montre nettement moins inspiré et surtout redondant de par sa longueur excessive, à l'instar de la clôture intitulée « Purging Kremanation » et ses onze (interminables) minutes au compteur. Reprenant tous les éléments entendus jusque-là l'ensemble n'est pas un échec en soi mais se révèle être néanmoins trop passe-partout et plan-plan pour marquer durablement les esprits, et ainsi conclure ce deuxième volume de façon décevante. Il est évident en effet que celui-ci sera vite oublié tant ses géniteurs n'ont pas encore le niveau des ténors nationaux, même si tout n'est pas à jeter heureusement (bien qu'étant parfois encore un peu léger et immature). Osant sortir des clichés tout en conservant son classicisme ORDINANCE donne l'impression d'avoir le cul entre deux chaises et de naviguer un peu à vue, hésitant à prendre la bonne décision quant à son orientation musicale. A lui d'être désormais plus clair et direct à l'avenir, et de ne pas étirer inutilement ses prochains inédits s'il ne veut pas rester confiné dans la deuxième division locale où il est actuellement, au risque d'y rester ad vitam eternal.
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