Deathstorm - For Dread Shall Reign
Chronique
Deathstorm For Dread Shall Reign
Peut-être ne connaissez-vous pas Deathstorm. Si c’est le cas, sachez qu’il n’y a aucune honte à avoir puisqu’en ce qui me concerne, ma rencontre avec ces derniers remonte à quelques mois seulement. Formé en 2010 en Autriche sur les cendres de Damage, le groupe qui a toujours fonctionné sur la base d’un trio compte aujourd’hui à son actif quatre albums dont ce For Dread Shall Reign sorti en juillet dernier sur Dying Victims Productions (Hexecutor, Savagery, Megaton Sword, Tøronto, Töxik Death...). Les Autrichiens n’en sont donc pas à leur premier coup d’essai et surtout ils n’ont pas attendu ce nouvel album pour convaincre. Entre As Death Awakes sorti en 2013 sous l’étendard d’I Hate Records (Antichrist, Entrench, Hellish Crossfire, Nifelheim, Protector...) et les deux albums suivants (Blood Beneath The Crypts et Reaping What Is Left) parus chez High Roller Records, cela fait déjà un petit moment que Deathstorm est entre de bonnes mains.
Après Linda Nygren et Velio Josto, les Autrichiens ont cette fois-ci fait appel aux talents de Timbul Cahyono aka Bvll Art, artiste indonésien ayant déjà collaboré par le passé avec des groupes tels qu’Avulsed, Defeated Sanity, Gutted, Jig-Ai, Monstrosity, Nocturnus AD, Trauma et bien d’autres encore. Le moins que l’on puisse dire c’est que son travail nous transporte d’un simple regard à la fin des années 80, époque marquée par tout un tas d’illustrations aujourd’hui un brin désuètes mais possédant cependant un charme fou !
D’ailleurs cette évocation aux années 80 n’est pas fortuite puisque Deathstorm marche allègrement dans les pas de groupes tels que Kreator, Sodom ou Slayer. De fait, les Autrichiens n’ont jamais prétendu vouloir bouleverser le petit monde du Thrash mais plutôt y apporter leur modeste contribution le temps d’albums réservant effectivement bien peu de surprise mais dotés à chaque fois d’une efficacité et d’une immédiateté particulièrement redoutables. Personne n’ira donc crier au génie à l’écoute des trente-huit minutes de For Dread Shall Reign mais personne n’ira non plus crier au scandale dans la mesure ou tout est ici conforme à l’attendu. Un Thrash énergique, exécuté bien souvent le couteau entre les dents (mais pas que) par un trio de musiciens soucieux d’allier intensité et riffing exemplaire.
Et pour le coup, Deathstorm s’en sort particulièrement bien, déroulant avec aisance tout un tas de riffs ultra nerveux et incisifs dans la plus pure tradition allemande de la fin des années 80. Si vous êtes ainsi clients des premiers albums de Kreator ou Sodom, je vois mal comment vous pourriez ne pas succomber face à des titres tels que "Unforgotten Wounds", "Blades Of Delusion", "Ripping And Tearing", "Toxic Devotion", "Stygian Black" ou "Human Individual Metamorphosis" sur lesquels ont va retrouver cette urgence explosive et ce sens de la mélodie caractéristique du Thrash teuton. Si à la guitare Ferdinand Reinbacher régale le plus clair du temps (on verra un peu plus bas que ce n’est pas toujours le cas), Manuel Röxeis ne fait pas non plus semblant derrière ses fûts et autres cymbales. Aussi les accélérations sont naturellement propices à dispenser tout un tas d’attaques menées bien souvent à base de blasts plutôt soutenus (sans pour autant friser l’hystérie), de double-pédale punitive et de tchouka-tchouka toujours aussi endiablés.
Pour contraster avec cette intensité débordante, on va trouver tout au long de For Dread Shall Reign tout un tas de passages mid-tempo fort bien sentis qui en plus d’en faire dodeliner vigoureusement plus d’un grâce à un sens du groove des plus affûtés ("Blades Of Delusion", "Bloodlusted", "Toxic Devotion", "Stygian Black") vont apporter également un soupçon de nuances et de variété à cet album de Thrash définitivement encré dans une autre époque... On appréciera également les références fugaces mais évidentes faites ici à Metallica ("The Mourning", très chouette interlude acoustique), Slayer ("Funereal Depths") et Death ("Human Individual Metamorphosis") le temps de titres ou de passages attestant que Deathstorm à tout de même plus d’une corde à son arc.
Finalement, les seuls véritables défauts de ce For Dread Shall Reign (car non, la question de l’originalité ne se pose pas) sont l’absence de basse dans le mix final et ces étranges solos (les plus lents) dispensés par Ferdinand Reinbacher. Des solos qui manquent cruellement de feeling ("Unforgotten Wounds" à 1:46, "Ripping And Tearing" à 2:35, "Human Individual Metamorphosis" et 3:24) et paraissent exécutés par un apprenti guitariste tant tout paraît forcé et peu naturel. C’est d’autant plus surprenant qu’à vitesse élevée celui-ci s’en sort particulièrement bien, dispensant ici et là tout un tas d’autres solos beaucoup plus inspirés et convaincants... Pour le reste, les amateurs de Thrash à l’ancienne ne devraient pas manquer de se régaler, Deathstorm ayant suivi à la lettre un cahier des charges depuis bien longtemps rédigé. Original, non. Efficace et réussi, assurément !
| AxGxB 16 Novembre 2020 - 905 lectures |
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2 COMMENTAIRE(S)
citer | Leur disque le plus abouti. Quels progrès |
citer | Keyser 16/11/2020 13:13 | note: 8/10 | Très bon effectivement ! |
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2 COMMENTAIRE(S)
16/11/2020 17:14
16/11/2020 13:13