Johansson & Speckmann - The Germs Of Circumstance
Chronique
Johansson & Speckmann The Germs Of Circumstance
Si l’on en fait des tonnes au sujet du Covid-19 il y’a un autre sujet qui occupe l’espace médiatique de façon délirante c’est l’actualité de l’hyperactif vétéran Rogga Johansson, qui revient ici avec son compère Paul Speckmann pour signer un cinquième album en commun en à peine plus de sept ans. Si l’Américain est resté relativement discret depuis le très bon dernier opus de MASTER le Suédois au contraire bat tous les records de productivité en cette année 2020, car outre ce projet international on a pu (ou on va) l’entendre également dans REEK, MEGASCAVENGER et FURNACE (qui a carrément fait deux long-format à quelques mois d’intervalle), ce qui est totalement dingue. Si comme toujours avec le blondinet on sait où l’on met les pieds musicalement (avec un rendu relativement constant qualitativement), là on a quand même l’impression que lui et son acolyte d’outre-Atlantique ne se sont franchement pas foulés, tant ça tourne presque au foutage de gueule par moments.
En effet outre une production qui manque cruellement de puissance (il faut sacrément monter le son pour avoir un rendu correct) et une durée globale réduite au strict minimum (26 minutes montre en main), on a vraiment le sentiment que tout a été écrit et enregistré dans la foulée, donnant de fait une redondance encore plus présente et rapide que d’habitude. Car si le départ donné avec le primitif et expéditif « The Germs Of Circumstance » se montre encore intéressant avec son alternance de parties enlevées et blastées (où se greffent quelques courtes cassures lentes), pour un rendu basique qui ne débande pas, dès la plage suivante via « One World One Leader » les choses vont commencer à se gâter. Car dès ce deuxième morceau on a l’impression d’entendre strictement la même chose, tant les plans de batterie sont foutus pareil et les riffs sonnent identiques, surtout que là-encore ça reste calé à fond les ballons en récitant ses gammes. Si l’enchaînement dans la foulée via « Take The Lions Share » commence à provoquer de l’urticaire à force de se répéter (même si un peu plus de lourdeur se fait entendre), un léger regain d’intérêt arrive sur « I Was Left To Stare » aux accents mid-tempo et tribaux plus affirmés, sans pour autant faire sauter au plafond. Néanmoins hormis la conclusion variée et sympathique (« Devour Engage The Hour The Rage ») qui redonne un peu le sourire, le reste va être d’un ennui sans nom tant le court et radical « Generations Antidote » se montre d’une monotonie presque insoutenable. Et que dire des ennuyeux « Confessions Of A Vital Leader » et « Provoke The Collective » qui trouvent le moyen d’être encore plus linéaires en reprenant en boucle les mêmes idées, sans folie ni passion.
Ne connaissant qu’un tempo unique ou presque (en mode speedé quasi-permanent) cette galette n’est finalement qu’une vaste repompe de ce que propose le binôme depuis ses débuts, mais en franchement moins bon et inspiré. Ne se donnant même pas la peine d’essayer de varier un peu son propos celui-ci s’est apparemment contenté de repiquer ses fonds de tiroir pour donner du "nouveau" son aux rares courageux qui continuent de le suivre, et qui vont l’être de moins en moins si ça continue de décliner comme ça. Autant dire qu’avec une blague pareille on retournera largement écouter PAGANIZER ou MASTER, qui sans atteindre des sommets contiennent au moins de bons moments parfaits pour headbanguer ou taper du pied, sentiment qui ici est totalement absent et dont le rendu final énerve carrément et finit par donner plus mal à la tête qu’autre chose.
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