Nouvelle notification sur son smartphone, ah c’est l’heure de l’Armageddon. Le duo britannique misanthrope et stakhanoviste Anaal Nathrakh, référence du film « Excalibur » (Boorman) que certains ont sûrement réentendu dans « Ready Player One » (formule magique pour activer l’orbe d’Osuvox), revient deux ans (quasiment jour pour jour) après
The Whole Of the Law pour une nouvelle immondice necro black metal. En 2016, la moue dessinée, il s’agissait pour moi de leur album le plus faible à date, correction faite avec ce
A New Kind Of Horror.
Pas de surprise, pour ce dixième ( !?) opus, Anaal Nathrakh reprend ce qu’il avait laissé sur
The Whole Of The Law, qui lui-même reprenait
Desideratum, qui lui-même… Bon vous m’aurez compris, les gaillards de Birmingham (enfin de Californie désormais pour Mick) ne changent pas leur tambouille hybride black/grind (
Passion de côté), Mick jouant à chaque offrande à ajuster les contrastes mélodiques/brutaux et les condiments indus. Pour ce
A New Kind Of Horror le compositeur annonce la couleur : « I'm going to write a headbanger ». Soit. Comme pour
The Whole Of The Law, une découverte pourtant pas désagréable, un très classique « Obscene as Cancer » (tout droit sorti du précédent album) suivi du « tractopelle » « The Reek Of Fear » (aux éléments monolithiques écrasant façon Hans Zimmer) jusqu’à la purge « Forward! » (premier morceau dévoilé et conspué dans les commentaires). Effectivement la musique paraît plus épurée, aux refrains mélodiques plus prononcés et aux riffs « power chord » sans-gêne (« Jump muthafuka » sur « The Apocalypse Is About You! »), non sans rappeler un
Hell Is Empty, and All the Devils Are Here… La qualité et les hits en moins.
Petit aparté donc pour les morceaux « Forward! » (pire offrande de la bande) et « The Horrid Strife » ou le vide intersidérale en terme de composition, sauvés du précipice par les quelques éléments électro et le son massif outrancier. Pour le reste, les adeptes d’Anaal Nathrakh retrouvent leurs marques, des mélodies et des refrains titilleurs sur chaque titre avec une puissance de feu brutale. Mais pour trouver ces moments de grâce malgré quelques microscopiques étincelles, on pourra chercher en vain... Des références black 90’s timides comme le Dark Funeral « Mother Of Satan » (2:36) voire symphoniques sur (« New Bethlehem/Mass Death Futures » (1:49) ou alors le thème de la « Carmina Burana » repris sur « Are We Fit for Glory Yet? (The War to End Nothing) ». Des idées plutôt intéressantes mais au rendu bâclé quitte même à faire de l’auto-repompe par ci par là, je pense au riff d’intro de « Vio Coactus » comme un vilain arrière-goût de « Forging Towards The Sunset ». Tout cela pour un total de 32 minutes, soit l’album le plus court de leur discographie, contradictoire pour une galette qui prétend à être la plus mélodique et facile d’accès.
Néanmoins comme à son habitude, pas grand-chose à reprocher au monstrueux frontman V.I.T.R.I.O.L.. Sur une thématique empruntant toujours à la haine du genre humain mais cette fois aussi à la Première Guerre Mondiale et aux lettres de l’auteur D.H. Lawrence, des refrains au chant clair (« New Bethlehem /Mass Death Futures ») ou la puissance des hurlements (« The Apocalypse Is About You! ») à vous tenir les tripes (« Are We Fit for Glory Yet? (The War to End Nothing) » à 2:42). Même le décérébré « Satan ! » beuglé de « Mother Of Satan » ou les délires heavy grand guignolesques imitant King Diamond fonctionnent. On regrettera peut-être des modulations plus timides ici.
The Whole Of The Law annonçait malheureusement un Anaal Nathrakh en pilotage automatique pour un atterrissage raté et ça n’a pas loupé… Malgré toutes ces tares, les compositions étaient peaufinées pour ce dernier, ici sur ce
A New Kind Of Horror il n’y a quasiment rien à ronger. Des bribes de morceaux inachevés et inadmissibles de la part d'un groupe de ce calibre. Avec déjà neuf albums dans une discographie quasi sans points noirs (chroniqués par votre serviteur), impossible de ne pas se taper le front. Leur plus mauvais album. Peut-être un long séjour d’hiver dans un bar miteux anglais pour aider à trouver l’inspiration et la rage d’antan à Mick ?
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