Catapultés en 2006 par leur mémorable
Eschaton, les nihilistes britanniques ont désormais cassé leur image underground des débuts, la musique d'Anaal Nathrakh est devenue plus accrocheuse et la bande a cessé de jouer les misanthropes, enchaînant désormais concerts et festivals (dont ce passage au Hellfest 2008 quelque peu frustrant). Deux ans après le controversé
Hell Is Empty, And All the Devils Are Here marquant un ancrage encore plus mélodique, le duo V.I.T.R.I.O.L (Dave Hunt) / Irrumator (Mick Kenney) revient donner sa définition du « Jugement Dernier » grâce à sa cinquième œuvre
In The Constellation Of The Black Widow. Pour convertir de nouveaux disciples, le groupe signera avec un tout nouveau label, à savoir l'imposant Candlelight Records. L'annihilation de la race humaine peut enfin débuter.
Là où
Domine Non Es Dignu et la concrétisation
Eschaton ne pouvaient pas mieux marier leurs racines brutales et ce nouvel aspect mélodique, Anaal Nathrakh a moins bien négocié sur l'inégal
Hell Is Empty, And All the Devils Are Here. Ainsi malgré des titres absolument furieux et des passages plus qu'entêtants, l'auditeur trouvera de la même façon des refrains au chant clair mal placés ou trop poussifs, ce côté « jumpy » grinçant et une atmosphère au final assez éloignée des adjectifs noirs liés à Anaal Nathrakh. Les Britanniques annonceront donc un nouvel album renouant plus avec la furie antérieure et ma foi ils n'ont pas totalement torts. Pas de fausse joie cela dit pour les détracteurs du chant clair et des jolies mélodies brûlant des cierges pour un
The Codex Necro-bis, le duo usera encore de sa force « accrocheuse » comme en témoigne le titre éponyme d'ouverture. Sauf que cette fois, la balance brutalité/mélodie semble aussi bien maîtrisée que sur
Eschaton.
Ceux qui trouvaient le précèdent opus un peu trop « carré » devraient sûrement être aux anges, Anaal Nathrakh est redevenu aussi taré qu'à ses débuts avec en ligne de mire le frontman V.I.T.R.I.O.L. Pas besoin de chipoter, de tous les hurleurs metal je crois que je n'ai jamais entendu des vocaux aussi puissants et variés (chose confirmée en concert). Les hurlements sont encore plus inhumains (« The Lucifer Effect » et « Blood Eagles Carved On The Backs Of Innocents »), le bonhomme crachant ses tripes à chaque poussée voire à la limite de la folie (« I Am The Wrath Of Gods And The Desolation Of The Earth Music ») ou modulant ses vocaux comme bon lui semble (l'ultra guttural sur « More Of Fire Than Blood » ou le porcin sur « The Unbearable Filth Of The Soul » par exemple). Et puis évidemment le chant clair somptueux qui viendra garnir quelques refrains. Refrains plus poignants que sur son aîné (« More Of Fire Than Blood », « So Be It » ou « Oil Upon The Sores Of Lepers »). A l'instar d'
Eschaton, son usage est plus limité (4 titres sur 10) et placé à meilleur escient.
L'autre pilier et tête pensante d'Anaal Nathrakh, Mick Kenney, jouera encore mieux et plus intensément. Que ce soit sa B.A.R écrasante toujours aussi bluffante de naturelle ou ses riffs démoniaques lorgnant entre black, death et grind. La bande peut d'ailleurs se payer le luxe de jouer à un niveau de brutalité égale à celui d'un
The Codex Necro, je vous laisse le soin de juger sur « Blood Eagles Carved On The Backs Of Innocents » (V.I.T.R.I.O.L. n'est pas humain sur ce titre). Les compositions sont de plus en plus fouillées à chaque album et ce
In The Constellation Of The Black Widow ne déroge pas à la règle. Le nombre de riffs, d'arrangements, effets, samples (trop peu nombreux, faisant regretter les savoureux extraits de films) ou de recherche de mélodies à vous dresser les poils (« Satanarchrist ») sauront assurément rassasier l'auditeur.
Le grand Anaal Nathrakh semble avoir repris ses marques,
In The Constellation Of The Black Widow est un nouvel hymne à l'armageddon. Néanmoins quelques inégalités subsistent (repris au vol par un passage chaotique ou une jolie mélodie) et il manque encore ce petit brin de noirceur, de folie, d'émotion ou simplement de « surprise » pour hisser cette nouvelle œuvre au dessus des autres. Reste que ce
In The Constellation Of The Black Widow peut se placer inéluctablement parmi les meilleures sorties de cette année 2009 et ravira les adeptes de l'ultra violence, en particuliers ceux déçus par le pétard mouillé que fut le nouvel album de 1349.
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