Sortie initialement en 2000 chez Leviaphonic Records,
Total Fucking Necro est une compilation regroupant les deux premières démos d’Anaal Nathrakh dévoilées en 1999 (
Anaal Nathrakh et
Total Fucking Necro du même nom). Elle sera rééditée et remasterisée en 2002 via Rage Of Achilles (nouvel artwork et track-list différent) avec deux titres bonus (la reprise « Carnage » de Mayhem et « Necrogeddon » issu de la démo
We Will Fucking Kill You de 2001 qui ne sera jamais sortie). Le label n’étant plus, c’est Feto Records (propriété d’Irrumator) qui se chargera de la distribution en 2011 (avec encore un artwork différent). Genèse du « Necro Black Metal ».
Pour les fins connaisseurs sadiques possédant déjà une bonne partie de la discographie du duo de Birmingham, seuls deux morceaux se retrouveront sur
The Codex Necro : « The Supreme Necrotic Audnance » et « The Technogoat ». D’autres seront repris beaucoup plus tard : « Necrogeddon » sur
Eschaton ou « Satanarchrist » sur
In The Constellation Of The Black Widow (soit 10 ans d’écart !). Et si ce ne sont pas des titres entiers, ce seront des riffs qui seront remaniés (« The Technogoat » basé sur « Necrodeath » par exemple). Impossible donc de ne pas comparer les deux périodes. Une musique ici beaucoup plus « brute » et « impulsive », sans les arrangements et évidemment la production que l’on connaît. Le son de cave ultra saturé de
The Codex Necro semble d’ailleurs bien « propret » comparé à ces démos enregistrées sur une cartouche 8 pistes. L’aura black metal est clairement perceptible (et s’effacera peu à peu par la suite). Les deux reprises de Mayhem étant un signe fort quant à leurs influences principales. Des riffs typiquement « raw melodic black » norvégien (Gorgoroth, Kvist, Urgehal, Ulver…) plongés dans une atmosphère glaciale et post-apocalyptique des plus dérangeantes. L’univers d’Anaal Nathrakh était déjà créé.
La jeune (19 ans) tête pensante (« Soul Tearing Necro Attack ») Irrumator programme sa boîte à rythmes infernale (quelle maîtrise déjà à cette époque) ainsi que ses nuées de riffs abrasifs redoutables pour un black/grind d’une densité et intensité extrêmes. Le frontman possédé (« Vomiting Of Utter Blasphemic Puke ») V.I.T.R.I.O.L impose déjà ses hurlements inhumains et imitera merveilleusement bien son maître Attila sur la reprise fantastique « De Mysteriis Dom Sathanas », aux vocaux complètement aliénés (rappelant son acolyte Brooke Johnson de The Axis Of Perdition). Des compositions et un chant qui pourront certes sembler approximatifs mais dont la sincérité, clairement black, saura toucher l’auditoire. Bien que la brutalité des démos égale (voire surpasse) celle d’un
The Codex Necro (« Necrogeddon » saura perforer nos tympans), les mélodies scandinaves (aux teintes mélancoliques) semblent plus marquées ici et permettent d’atténuer l’hémorragie auditive. Parmi elles, l’inédit « Anaal Nathrakh » (sample d’Excalibur en boucle et sa conclusion épique : imparable), le célèbre refrain de « The Supreme Necrotic Audnance » (2:01), le hit indécrottable « Satanarchrist » (ou l’un des morceaux les plus accrocheurs des Anglais) ou bien « L.E.T.H.A.L.: Diabolic » (un final absolument dantesque, frissonnant au plus haut point).
Introduction au vénéré concentré de haine
The Codex Necro, cette compilation des prémices d’Anaal Nathrakh n’est certainement pas un brouillon (malgré cette production méchamment « raw »), elle annonçait déjà un groupe au potentiel immense et à la musique ode à l’Armageddon. Tous les ingrédients du succès du duo étaient déjà présents. Définitivement un « must-have » pour ceux vénérant les débuts « ultra violents » (doux euphémisme) jusqu’à
When Fire Rains Down from the Sky, Mankind Will Reap as It Has Sown des Anglais. Pour auditeurs avertis.
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