Anaal Nathrakh - Hell Is Empty, And All The Devils Are Here
Chronique
Anaal Nathrakh Hell Is Empty, And All The Devils Are Here
Délaissé par les adeptes de leurs prémices brutaux suite à l’évolution mélodique de leur « Necro Black Metal » sur le jalon
Domine Non Es Dignus, Anaal Nathrakh aura su en rallier beaucoup d’autres (merci Season Of Mist) et même en contenir (moi inclus).
Eschaton confirmera leur talent en surpassant de loin de son prédécesseur (l’un de leur meilleur album pour ma part). Les Britanniques abandonnent les Français de Season Of Mist au profit du label créé par Mick Kenney et Shane Embury (à la basse en « guest » ici), Feto Records (Napalm Death et Lock up parmi l’écurie). L’hyperactif Mick Kenney n’attendra pas bien longtemps avant de se remettre à la composition,
Hell Is Empty, And All The Devils Are Here sortira un an tout juste après l’excellent
Eschaton.
Point de retour à leurs débuts brutal black, Anaal Nathrakh ira accentuer la transformation entamée depuis
Domine Non Es Dignus. En résultent des mélodies méchamment « catchy » et refrains au chant clair sur quasiment l’ensemble des morceaux. Parfaitement calibré pour vous titiller les tympans pendant 35 minutes, ce
Hell Is Empty, And All The Devils Are Here regorge de passages entêtants et « bouge crinière ». Pourtant aux premières écoutes cet album m’aura déçu à l’époque. Les refrains au chant clair paraissent en pilotage automatique, moins mémorables qu’à l’accoutumé (« Do Not Speak » et « When The Lion Devours Both Dragon And Child » comme références), donnant une impression d’être souvent forcés… Ce qui colle assez mal au reste (« Der Hölle Rache Kocht in Meinem Herzen », « Virus Bomb », « The Final Absolution ») malgré les prouesses vocales indiscutables de Dave. Bien heureusement la dominante demeure évidemment des hurlements totalement inhumains. Comme à chaque sortie ces derniers progresseront, des modulations toujours aussi bluffantes et des cris suintant la haine (« Castigation and Betrayal » et « Shatter the Empyrean » en tête de liste, son break à 2:26 me laissera toujours le cul au plancher). Les vocaux porcins sur « Genetic Noose » (épaulé de Joe Horvath de Circle Of Dead Children) ou les refrains à vosciférer à son voisin (« Sanction Extremis (Kill Them All) » et « Lama Sabachthani » : “Eloi, Eloi, lama sabachthani?" en araméen, dixit Jésus de Nazareth) enfonceront indubitablement le clou.
Outre le chant clair moins convaincant de Dave, un aspect presque « jumpy » se fera sentir. Certains diront « neo metal » (Max Cavalera aux aguets)... Constat fait dès « Der Hölle Rache Kocht In Meinem Herzen » (le break à 2:37) et qui reviendra assez souvent, particulièrement sur les breaks (l’exception « Genetic Noose » à 0:35). Une moue sur le début qui s’effacera au fil des écoutes, la faute à une usine à tubes portée par les riffs imparables de Mick. Simplissimes mais redoutables « Screaming Of The Unborn » et « Shatter the Empyrean » ou quelques mélodies à vous hanter pendant un bout de temps (le hit « Lama Sabachthani »). Anaal Nathrakh livre sans conteste son œuvre la plus mélodique et « accessible » l'heure où j'écris cette chronique. Pour contrebalancer cela et ne pas effrayer une bonne partie de son auditoire, le duo de Birmingham placera l’un des titres les plus extrêmes de son histoire : « Castigation and Betrayal » ou comment donner une suite à « Pandemonic Hyperblast » (un synonyme au terme « apocalypse »). Un contraste plutôt prononcé donc, à la fois point fort et point faible de la galette. Malheureusement ça ne suffira pas à nous faire retrouver l’ambiance Armageddon et malsaine de leurs débuts. La saveur du « Necro Black Metal » semble absente.
Plutôt déçu après un
Eschaton royal, balance parfaite entre mélodie et brutalité, il m’aura fallu du temps pour apprécier ce
Hell Is Empty, And All The Devils Are Here, leur œuvre la plus mélodique à ce jour. L’album est bon, voire « très bon » (7.75) mais entre
Eschaton et
In The Constellation Of The Black Widow, le jugement se voudra plus critique car quelque peu inégal (le chant clair de Dave particulièrement) et l’absence de réelle ambiance noire. L’enchaînement de titres imparables (particulièrement en live) ainsi que l’ultra violent « Castigation and Betrayal » sauront néanmoins combler ces points faibles.
| Mitch 23 Juin 2013 - 2805 lectures |
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