Convertissant de nombreux disciples à leur cause « necro black metal » (nouveau genre de metal extrême) en l’espace de deux œuvres, le duo dégénéré britannique rejoint l’imposant Season Of Mist et dévoile son deuxième album, un an et demi après avoir anéanti nos tympans sur le fou furieux
When Fire Rains Down from the Sky, Mankind Will Reap as It Has Sown. Ce
Domine Non Es Dignus est un disque important et cher aux adeptes d’Anaal Nathrakh (ceux n’ayant pas boudé leur musique post-2003) car beaucoup auront découvert le groupe de Birmingham grâce à ce brûlot (label plus conséquent oblige) et suivi leur évolution mélodique.
« If you want a picture of the future, imagine a boot stamping on a human face – forever » (« 1984 », George Orwell). Impossible de débuter cette chronique sans citer l’hymne d’Anaal Nathrakh par excellence : « Do Not Speak ». Outre une efficacité absolue, il demeure l’archétype du nouveau style « rudimentaire » du groupe : couplets brutal black/grind « fin du monde » suivis d’un refrain mélodique au chant clair « théâtral » et de breaks « headbang ». Dave (« Hunt », pas notre idole néerlandais) avait commencé à expérimenter ses lignes claires sur
When Fire Rains Down from the Sky, Mankind Will Reap as It Has Sown (le génialissime titre éponyme). Un aspect minime en comparaison du reste de leur discographie (deux morceaux, dont l'anecdotique « This Cannot Be The End ») mais déclencheur d’un nouveau souffle du reptile anglais.
Ces deux titres de côté, Anaal Nathrakh repropose un véritable remède contre son agressivité et son aigreur, libérateur de ses pulsions enfouies. Les riffs (simplissimes et pourtant imparables) aux teintes black abrutissant de violence apparaîtront dès l’ouverture « The Oblivion Gene » (ses notes leitmotivs pour invoquer les cénobites), « Revaluation Of All Values » (à 00:58), le hit éprouvant « The Final Destruction Of Dignity » (ou comment casser la cloison de son salon avec sa tête) ou encore la conclusion dantesque « Rage, Rage Against The Dying Of The Light ». Au centre, les vocaux enragés et aliénés ahurissants de Dave (les vitrines du chant aux modulations inhumaines : « Procreation Of The Wretched » et « Rage, Rage Against The Dying Of The Light »).
La production « raw » de leurs débuts laisse désormais place à un son étonnamment propre et imposant. L’ambiance malsaine et gorgée d’immondices n’est pourtant pas effacée. « I Wish I Could Vomit Blood on You... ...People » (utilisant l’enregistrement du vomissement d’un ami du duo), « Procreation Of The Wretched » (son break à 2:00), « Revaluation Of All Values » et son sample d’Hellraiser (« Jesus wept », la scène culte où Frank est déchiqueté par les crochets de Pinehead… Traumatisant l’ayant vu gamin pour la première fois) et les cris torturés parsemés de Dave sauront faire effet. Malgré tous ces points positifs, la brutalité demeure en deçà de leurs débuts (quintessences même de haine et d’ultra violence), des riffs efficaces certes mais globalement nettement moins percutants qu’auparavant (« To Err Is Human, To Dream – Futile », « Swallow The World » entre autres). L’atmosphère psychotrope est palpable mais bien moins dérangée que sur leurs méfaits antérieurs. Finalement l’album est trop inégal pour pouvoir prétendre égaler ses prédécesseurs.
L’épreuve du deuxième album est toujours complexe à surmonter après un premier effort (ainsi qu’un EP) salué par la critique et vénéré par bon nombre. Peaufiner le style entamé ou le faire évoluer pour surprendre son auditoire. Anaal Nathrakh prend le risque de la seconde option. Plutôt discret ici, il reste un choix décisif car
Domine Non Es Dignus demeure le jalon de la discographie d’Anaal Nathrakh. Le jeune duo affinera en effet son style sur les bases de cet opus, perdant une partie de ses premiers adeptes mais en gagnant beaucoup d’autres. La maîtrise n’est pourtant pas entière, l’album à le cul entre deux chaises : pas aussi défouloir que son aîné et pas aussi accrocheur que son successeur (l’excellent
Eschaton, bien plus mémorable pour ma part). Ma note aurait été tout autre si j’avais chroniqué la galette en 2004.
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