Anaal Nathrakh - Eschaton
Chronique
Anaal Nathrakh Eschaton
Je sais pas si vous avez remarqué, mais 2006 semble être l'année des pochettes moches, surtout pour les bons groupes : Agalloch, Secrets of the Moon, et maintenant Anaal Nathrakh. Enfin jusqu'à présent, ça n'a pas empêché les deux autres groupes nommés de nous pondre de grands disques. Deux ans après un Domine Non Es Dignus dévastateur mais un brin décevant par rapport à The Codex Necro, nos deux illuminés d'Anglais préférés nous reviennent avec un nouvel opus sous le bras, Eschaton. Et vu la laideur de la pochette, je peux vous dire tel Nostradamus (ou Jean-Paul Gauthier, ça dépend qui vous préférez) que cet album est une tuerie.
Si l'on regarde les chiffres, Eschaton est un 3e album comportant 9 morceaux pour une durée totale de 35 minutes et 25 secondes précisément. On s'en fout ? Totalement. Je ne sais même pas pourquoi je vous dis ça, et Dieu l'ignore également. Dans tous les cas, ça vous donne une idée de la durée de l'orgie sonore qui va vous éclater à la tronche ; car il faut le clamer haut et fort : cet album est un condensé de brutalité, de violence, de destruction, de haine, de méchanceté, de bananes et autres joyeusetés, le tout réunis en un seul mot d'ordre : puissance. Il est vrai que jusqu'ici, ça doit vous paraître logique, et vous devez certainement être entrain de marmonner « Oui bon, c'est du Anaal Nathrakh quoi. » avec le sentiment de l'avoir dans l'os. Et il est vrai que d'un certain point de vue, vous n'avez pas tout à fait tort. Eschaton se veut très rapide, très agressif, et semble totalement incontrôlé, comme ce à quoi nos rosbifs nous ont habitué jusqu'à présent : un disque très dense et très fouillé.
Seulement, tout en continuant dans la même lignée, Anaal Nathrakh évolue dans la manière de nous présenter leur musique. Bien que très dense et fouillé comme je viens de vous le dire (je répète au cas où vous ne suivez pas : ce disque est très dense et fouillé), il semblerait que Eschaton soit beaucoup moins indigeste que Domine Non Es Dignus : on a toujours l'impression qu'on se prend une sodomie faciale par Peter North, rassurez-vous. Sauf que cette fois, le tout est moins monolithique : là où sur le précédent, aucun morceau ne semblait posséder sa propre âme au détriment de celle de l'album, ce qui finissait par lasser l'auditeur, cette fois-ci, chaque piste possède sa propre identité. J'entends par là (mais pas par ici par contre) qu'elles possèdent toutes une caractéristique (ou plusieurs) qui les font se distinguer les unes des autres, et qui permet de rafraîchir et de redonner un intérêt à l'écoute. Ainsi, Eschaton rappelle plus dans la forme The Codex Necro que Domine Non Es Dignus. Il n'empêche quand même que Eschaton possède une tonalité plus « joyeuse » que les deux albums précédents. Alors que ces derniers ne semblaient n'avoir pour but autre chose que la destruction de l'humanité, ici, on s'en est éloigné. Ce n'est plus le sujet qui nous préoccupe, et la musique se retrouve logiquement être moins sombre.
Vous vous souvenez certainement du morceau Do Not Speak sur le précédent album, que beaucoup ont taxé de sodomite car proposant une voix claire sur le refrain dans un passage qui semblait être une éclaircie au milieu de la tempête. Si vous vous êtes reconnu, il vous reste une solution : legalisa… euh pardon. Je voulais dire : partez loin, très loin, et ne revenez jamais ! Pourquoi ? Parce que cet album comporte justement plusieurs passages en chant clair du même accabit (et accessoirement parce qu'il défouraille le cul de mamie). Je pense notamment à When the Lion Devours Both Dragon and Child, ou encore à Between Shit and Piss We are Born par exemple. D'un (porc) épique à toute épreuve, ces passages font partie de ceux qui tirent la musique du combo vers le haut : alors qu'on s'attendrait à ce que le rythme s'affaiblisse un peu, c'est tout le contraire qui se passe ; vous n'en reviendrez pas tellement ça donne un aspect dément et puissant à la musique, plus que n'importe quel autre partie. On peut appeler ça, je crois, de la sournoiserie. Mentionnons également des morceaux comme The Yellow King, au final totalement fou et dantesque, ou bien Regression to the Mean, piste qui conclut l'album de manière totalement annihilatrice et apocalyptique, et ce bien que n'étant pas le morceau le plus rapide.
Tout en gagnant en mélodie, Eschaton n'en reste pas moins un album violent, très violent même, pour un groupe qui est certainement ce qui se fait de plus extrême par les temps qui courent. Vous savez donc ce qu'il vous reste à faire. Du moins j'ose l'espérer, car si vous n'avez pas compris, vous avez un sérieux problème. Et pire encore, il se peut que vous n'aimiez pas, auquel cas je vous propose ceci : prenez un disque de Dorothée, sortez le de sa boîte, insérez le dans votre lecteur de disque, et écoutez ; il se peut que vous aimiez.
| Krow 15 Octobre 2006 - 4575 lectures |
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