Fukpig - 3
Chronique
Fukpig 3
Parmi les formules-types du chroniqueur se voulant crédible, bien planqué entre le secouement du spectre du hipster et la critique molle (quel salaud, ce gros tas suant tombant sur toi à chaque concert hé ?) se terminant par « À bon entendeur », se trouve l’argument « une bonne idée ne fait pas un bon disque ». …Ah ? Mais si l’idée est vraiment bonne, la répéter sur plusieurs titres ne devrait pas déranger, non ?
Et donc la bonne idée de 3 (leur troisième album, pour ceux qui n’auraient pas deviné et Von Yaourt), c’est quoi ? Le grotesque, cette chose ridicule qui pourtant fait ressentir un impalpable effroi. Le grind aussi idiot qu’ennuyeux de Fukpig fait ici plier la balance du côté de la franche trisomie en poussant à l’excès ce qui constitue Belief Is The Death Of Intelligence : les trois riffs nécro utilisés jusque-là dans ses ahem… « compositions » sonnent enfin vraiment nécro, les effets apocalyptiques sont enfin vraiment apocalyptiques et même constat pour les voix de sodomites ou la production opaque unissant des accords à peine distincts les uns des autres sous des sonorités de bombes tombant plus ou moins proches des oreilles. Tempo abaissé (permettant de voir que les Anglais connaissent autre chose que le d-beat), absence des soli youplaboum inappropriés à part pour faire valoir la présence d’un membre studio d’Anaal Nakthrakh dans le line-up (Mick Kenney ne participe d’ailleurs pas à l’essai nous intéressant) : pas de doute, on tient le disque extrémiste que la formation a voulu écrire depuis ses débuts, celui qui, malgré ce qu’il évoque de Discharge voire His Hero Is Gone sur certains titres (« Archaic Beliefs » notamment), donne l’impression d’écouter un Fas – Ite, Maledicti, In Ignem Aeternum interprété par un gamin de cinq ans massacrant deux pots de yaourt usagés avec, en fond, des chœurs sponsorisés Harmonia Mundi beuglés par la chorale du village interprétant son opérette de fin d’année. Des effets si présents et si bien utilisées qu’il ne reste qu’eux ainsi que le double chant haineux de Duncan Wilkins en mémoire donnant au tout un air avant-gardiste pour de rire.
Fukpig pue, Fukpig craint, Fukpig fait plus de bien que tous les Totalt Jävla Mörker qu’on pourra trouver et même si les guitares s’ébrouent un peu trop dans une boue sans reflets finissant par faire piquer les nez les plus vaillants (à part le temps de quelques refrains donnant furieusement envie de zouker, cf. « Fascist Moron », ou un « The Eulogy Of A Crushed Romantic » dévoilant qu’une coquine basse lourde se cache derrière les autres instruments, l’absence de changement majeur lobotomise jusqu’à la dernière trace de substance blanche), 3 est sauvé par une cruauté le parcourant de son long causant une obscène Katharsis. Ce qui est suffisant pour rappeler que si discuter théologie entouré d’invertis entrainera certainement des discussions plus profondes que celles entendues ici, un bon fist dans le cul d’un bon prêtre sera toujours plus explicite.
« À bon entendeur. »
| lkea 30 Décembre 2012 - 1812 lectures |
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