J’exprimais dans ma chronique de
Mors Salis – Opus I quelques craintes sur la possibilité qu’avait Saltas de perdre son étrangeté s’il accumulait les créations sans réfléchir. Il faut dire que Niklas Rudolfsson avait déjà pêché par excès par le passé, notamment avec son projet doom / death Heavydeath, passant de sympathique à anecdotique au fil de sorties présentant peu d’évolutions les unes par rapport aux autres. Ainsi, quelques mois après la parution de son premier album sous la bannière de Nuclear War Now! Productions, voici la formation remettre le couvert avec un deuxième opus qui arrive si vite qu’il laisse penser que le duo n’a pas appris la leçon.
Pourtant, on ne peut pas reprocher à Saltas d’être statique dans son style si particulier. En effet,
The Seize – Opus II n’est pas un décalque de son prédécesseur, prenant une direction plus crue et rachitique. Porté par un concept présentant, dans ses titres, une envie de longue montée s’étalant sur trente-quatre minutes de la maladie à l’emprise, l'album reste dans ce parti-pris de faire du death metal une musique ambient, tout en allant vers une exécution plus formellement concrète. Guitares et voix omniprésentes, batterie déroulant en arrière-plan ses rythmiques mécaniques, le tout peignant une transe progressive flottant près du sol sans jamais prendre forme : voici ce qui paraît être l’atmosphère que souhaitent développer ici C.J. et N.R., l’écoute se passant sans pouvoir saisir un sentiment particulier, une émotion sensible, un tangible qui s’échappe constamment.
Le souci est que, là où
Mors Salis – Opus I nous plongeait dans une torpeur bien identifiable, ne laissant aucun doute sur le talent de Saltas,
The Seize – Opus II peine à emporter dans ce qu’il déploie. Moins travaillé, trop linéaire dans un développement qui n’en a que le nom, il n’accroche que par une volonté personnelle de l’auditeur, qui ne trouvera ici qu’un batteur toujours aussi hypnotique et convaincant dans son jeu à la froideur industrielle, où les répétitions se font annonciatrices d’horreurs, proches des productions du label Cold Meat Industry. Certes plus abordable dans la forme, ce deuxième opus questionne trop durant son écoute pour convaincre, tant on se demande si les images d’enfer caverneux et prenant lentement possession des lieux ne sont pas plus dues à une fuite d’un cerveau ennuyé qu’à une véritable suggestion de la part des Suédois.
Il est toujours compliqué de dire pourquoi telle ou telle musique volontairement minimaliste marche, là où une autre ne donne qu’un sentiment au mieux mitigé. Un retour vers la compilation
Death•Spirit•Continuum et l’album
Mors Salis – Opus I ne laisse pourtant aucun doute : Saltas a raté le coche avec
The Seize – Opus II, œuvre intrigante mais trop avare pour donner envie d’être généreuse avec elle. Si quelques éléments permettent de garder intact l’intérêt pour le projet, on est en droit d’attendre mieux de sa part après un premier opus et une compilation réalisant pleinement des visions qui, ici, sont bien trop subjectives. Prenez votre temps, Messieurs !
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