Ruttokosmos - Kärsimys
Chronique
Ruttokosmos Kärsimys (Compil.)
Je n’ai pas envie de dire que cet album est une compilation. Ça ne fait pas très envie cette appellation parce qu’on a l’impression de se retrouver face à quelque chose d’ancien, qui existait déjà sous une autre forme. Et du coup, ça pourrait porter préjudice à cette sortie qui est pourtant ultra recommandée et finalement « nouvelle » ! Car en fait Kärsimys (le cousin de Casimir) contient les titres de deux démos parues en 2006 et 2007 en autoproduction, et dans une intimité telle que rares sont les heureux à les avoir entendues. Donc, au lieu de présenter une « compilation », j’ai envie de dire que voilà enfin « l’ intégrale » des morceaux créés jusqu’à maintenant par les Finlandais de RUTTOKOSMOS ! Non, ne pars pas à cause du nom du groupe ! Il n’est pas du tout révélateur du contenu. Sache plutôt que les groupes qui viennent à l’esprit sont BILSKIRNIR et BLACK CIRCLE ! Ça fait rester ça, hein !
Deux parties composent donc cette sortie. Les morceaux 1 à 6 viennent de la deuxième demo et les 4 derniers de la première. Et en bonus, on trouve une onzième piste, une version de 2006 du morceau sorti l’année suivante : « Kuoleman symmetria ». C’est donc dans l’ordre inverse que l’on découvre l’univers du trio maléfique composé de Forgul à la batterie, de Kastaja aux vocaux et à la basse, et d’Orm aux guitares. Ce dernier est le seul à ma connaissance à avoir eu une activité parallèle, et c’était au sein de DIVINA INFERIS, dont on n’a plus de nouvelles non plus depuis son premier et seul album de 2007.
La musique de RUTTOKOSMOS est assez simple à définir, puisqu’elle reste très primaire, prenant un son raw dégueulasse pour jouer un trve black congelé et dans lequel les mélodies sont très présentes, bien que volontairement étouffées et en retrait. Les vocaux sont arrachés, très harsh, et parfaitement adaptés au style. L’ensemble se mèle pour créer un sentiment constant de fruastration nerveuse et de haine crue, explosive et donc mal contrôlée. Le rythme n’est donc pas toujours envolé et vindicatif, mais parfois plus sournois et rampant.
Le vent qui souffle durant 68 minutes est ainsi toujours froid, qu’il souffle fort ou doucement... Par contre on constate un son différent entre les deux démos. Les titres de 2007 ont un son plus strident, très acéré, renforçant un aspect coupant. Ceux de 2006 ont un son plus ouvert, un poil plus lumineux même, et donc moins inquiétant. Ce qui est sûr, c’est que même si la texture est diffétente, l’on reste dans un monde de souffrances. C’est d’ailleurs le sens du titre de l’album. Kärsimys signifie « souffrance » en finlandais. Et je suis vraiment emballé par la forme donnée à ces compositions. J’aime ce qui est aussi cru tout en cachant des mélodies. La torture et la peine brutes. Par contre, le fond est un peu en-dessous des meilleures formations du style. Je parlais de BILSKIRNIR, on peut aussi avoir les oreilles qui se rappellent MOONBLOOD par moments... Mais un cran plus bas si l’on tient vraiment à comparer.
En tout cas le résultat me parle bien, et je tiens à remercier Werewolf Records de l’avoir déterré !
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