Амезарак - Daemonolatreia
Chronique
Амезарак Daemonolatreia
Les chroniques les plus lues, sur n’importe quel webzine, sont celles qui parlent de groupes connus. C’est normal puisqu’on a toujours envie de savoir si les chroniqueurs partagent ou non notre opinion sur un skeud qu’on a écouté. C’est ainsi même si parfois j’aimerais que ce soit l’inverse et que les albums inconnus attirent plus le lecteur. Car ce qui me motive avant tout, c’est l’envie de faire découvrir des formations et de guider les curieux vers des sons qui pourraient leur plaire. L’underground n’est pas la file d’attente du pauvre et je m’attarde alors fréquemment sur des groupes qui ne finissent chroniqués en français que dans nos pages. Et j'imagine qu'il sera compliqué de trouver le nom d’Амезарак, qui se lit en fait Amezarak, ailleurs qu’ici. Il s'agit d'un one man’s band russe, tenu par un nommé Lord Dead particulièrement productif puisqu’il signe là, en 2014, son quatrième album en trois ans ! Mais si l’homme s’occupe aussi bien des instruments que des vocaux, il est tout de même aidé d’un ami parolier, présenté comme Lord Ghost : « All texts taken from the black Bible Lord Ghost ».
Lord Dead est cependant le compositeur et il a toute la liberté de jouer ce qu’il aime. Et ce qu’il aime, c’est le black metal survitaminé, très influencé par les vieux GORGOROTH. il en reproduit la rythmique entraînante et les ambiances démoniaques mais aussi et surtout les vocaux stridents. Ceux-ci devraient d’ailleurs en agacer beaucoup... Personnellement j’adore, je les trouve très expressifs. GORGOROTH inside donc, mais avec des mélodies plus généreuses, plus envolées. Chaque titre contient des riffs éclairés utilisés certes un peu trop en boucle, mais d’une efficacité certaine, qui ravira les amoureux du black à mélodies. L’originalité ? Non, ça y'a pas. Ou alors quelques influences heavy dans les mélodies, mais comme la production propose un son étouffé, les ambiances restent sagement blackellisé.
Il ne faut pas s’attendre à une pépite merveilleuse, mais à un album de passionné qui parvient à transmettre ses émotions et sa dévotion durant 9 morceaux et 50 minutes très égales. Un titre sort cependant du lot et est parvenu à me faire user la touche replay, c’est la septième piste, « Стань злом ». Elle se traduit par « Soyez le Mal », mais c’est elle qui fait très mal. Avec un tempo plus lent sur sa première moitié, elle balance des effets de guitare excellents sur la deuxième pour une fin en apothéose et un moment de jouissance extrême, transcendant. Raaah, ça tue. Le dernier morceau, « Исход » (Exode) joue aussi avec cet enchaînement mid-tempo / accélération, toujours maîtrisé, toujours efficace, toujours sans prétention.
Rage, mélodies, nostalgie, agressivité, le cocktail est bon. Dans la famille des groupes qui respectent un style sans rien chambouler, voici Амезарак. Du trve black mélodique plaisant qui s’écoute sans modération et qui atteint le haut du panier.
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