Ah enfin. Le retour de
PURE après... 2 ans d’attente. Seulement ? Ah oui. Ah ! J’ai compris, c’est parce que c’est l’attente la plus longue qu’on a connu entre deux albums du groupe Suisse.
Kingdom of Wrath et
And the Waters Turned to Blood sont sortis la même année, en 2014, et
Art of Loosing One’s Own Life un an après. C’est rapide, et pourtant la qualité a toujours été au rendez-vous. C’est que le seul maître à bord est expérimenté. Ormenoz a sorti 7 albums pour
BORGNE (chez lequel il se fait appeler Bornyhake) et a aussi joué pour tout un tas d’autres formations, suisse ou pas :
ENOID,
KAWIR,
RAVNKALD...
Vu son talent, on est heureux de le voir s’activer autant. D’autant qu’il ne reste pas sur ses acquis et sait apporter des changements, plus ou moins important. Et cette fois-ci, la décision qui nous attend est encore plus forte que lorsqu’il a décidé d’abandonner les chiffres romains pour nommer les albums de
BORGNE ! La langue française ! Oui, il faisait appel à l’anglais jusqu’à maintenant, il se recréé totalement en employant la langue de Molière. L’album est ainsi titré
J’aurai dû, et les pistes sont toutes dans le même esprit : « Je tuerais le monde pour ta lumière », « Le jour où je suis mort », « Le silence mortel »...
Pas gai, pas gai, pas gai du tout. Oh,
PURE ne l’a jamais été d’ailleurs. Mais
PURE restait dans ma mémoire comme un groupe assez extrême, tourmenté mais avec une rage explosive. Cette fois-ci, comme les titres l’indiquent, l’homme est devenu encore plus désabusé. Et c’est peut-être ce qui lui a fait choisir le français comme mode d’expression. Il reste encore dans un black agressif et pur, mais s’attarde plus qu’avant sur la douleur, le doute et la mélancolie. Le rythme faiblit fréquemment, l’acoustique s’invite à plusieurs reprises, des mélodies à la guitare viennent trouer les épaisses couches de neige.
Et tous ces éléments mis ensemble donnent forcément envie de faire des comparaisons avec des formations de chez nous. Je trouve des ressemblances avec
EPHELES, voire avec
MORTIFERA, en moins clair tout de même, et certains riffs font penser à nos amis de
FORTERESSE du Québec. Quoi qu’il en soit, les changements apportés ne dénaturent pas complètement le projet et c’est même une petite renaissance agréable. Elle n’était pas nécessaire tant
PURE était déjà de qualité, mais elle se savoure et s’apprécie même de plus en plus au fil des écoutes. Et surtout, attention, beaucoup de passages restent dans l'esprit rentre-dedans du passé.
Petit bémol histoire de ne pas être traité de trop gentil ? J’aime pas l’utilisation du passé simple dans le chant. C’est une forme qui doit rester écrite, je ne la trouve jamais assez naturelle et donc insuffisamment crédible à l’oral : « Un jour tout bascula (...) Un jour tout s’écroula ». Oui, oui, c’est de la petite critique de merde surtout que c’est à peu près la seule partie au passé simple ! Pardon ? Une critique plus dure ? J’aime bien la pochette mais on dirait vraiment qu’il y a une fille sans pantalon qui fait caca dans la forêt. Ça casse un peu le rêve, et on en vient à se demander si le titre « J’aurais dû.. » ne devait pas se poursuivre par « ...aller chier avant de partir. ». Ah oui, ah oui, ah oui ! C’est encore plus de la critique de kéké ! Mais bon, ça vous montre à quel point je n’ai rien à redire sur la musique hein ! Allez soutenir le Suisse, il le mérite amplement.
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