Baptism - As the Darkness Enters
Chronique
Baptism As the Darkness Enters
BAPTISM est l’un des plus grands groupes représentant la scène finlandaise, aux côtés de SARGEIST, SATANIC WARMASTER ou HORNA et cela se confirme d’album en album. La raison en est simplement que Lord Sargofagian n’a pas peur de jouer avec les frontières du trve black et qu’à chaque nouvel essai il va encore plus loin que le précédent. En 2002 il carburait peut-être à l’essence de sueur démoniaque, il a ouvert dès Morbid Wings of Sathanas (2005) les vannes de la mélodie. Il les a ensuite bien agrandies sur Grim Arts Of Melancholy (2008), et l’on se doutait bien qu’il continuerait sur cette voie pour son 4ème album.
Et effectivement l’embrasure sur As the Darkness Enters est encore plus large, nous vomissant sans aucune retenue des ambiances encore plus envolées. Alors plus que jamais BAPTISM flirte avec les limites du genre et pourrait inquiéter les gros bras du "grand méchant black". Il incorpore sans vergogne des mélodies sautillantes sur lesquelles on se mettrait presque à entonner des lalala lalala printanniers (« Chalice of Death », « Spell of Pentence »), il ajoute des sons spatiaux proches d’un In Times Before the Light version 2002 de KOVENANT ou bien il utilise des vocaux clairs comme beaucoup d’autres formations démoniaques tels BLOOD RED FOG s’y sont mis aussi (« Bringer of Misery », « The Prayer »). Bref, il nous prend pour des tafioles pendant près de 46 minutes... et il a bien raison vu qu'on tombe dans le panneau à fond les manettes !
Le fait est que ces ajouts sont excellents et que malgré les apparences ils ne rendent pas les morceaux gras du bide ou faiblards comme un noob sur Warcraft parce que BAPTISM n’en abuse finalement pas tant que ça parce qu'il sait varier, et parce qu''il est peut-être enjoué, il n'est pas joyeux ! La différence est sans doute difficile à cerner pour certains et pourtant elle m’apparaît évidente. C’est à dire que ces passages ont beau être ceux que l’on garde en mémoire, ils ne bouffent pas les ambiances. Le groupe garde encore beaucoup d'obscurité en lui, et il y a toujours de longs passages qui nous ramènent sous terre. Il y a elors de la marge avant d’arriver à l’excès d’un GOATMOON, et les fans de trve pourront apprécier ces 8 nouvelles offrandes.
Le pied vient de l'évidence que chaque passage est utilisé au meilleur moment et pour une durée idéale. BAPTISM ne nous rabâche pas les oreilles avec une idée durant 6 minutes, il sait faire évoluer un titre et la dernière minute ne ressemblera pas à la première. On ne se dira jamais « Tiens, troisième passage pour ce riff », mais au contraire on sera toujours heureux de retrouver « l’élément qui tue ». Exemple avec « Casus In Tenebris » qui ruisselle dans mes esgourdes en ce moment-même : il propose des changements de rythme, des vocaux caverneux, des râles de souffrance, un riff mélancolique à en tirer une larme et des paroles déclamées sur sa fin... A chaque écoute, j'attends chaque passage avec le même plaisir. Le groupe évite de tourner en rond et la lassitude est inimaginable !
Alors évidemment, il y a bien une perte d'agressivité, mais c'est logique puisque l'approche a évolué. Cela évite d'avoir la redite de l'album précédent qui avait de très bons titres, mais était un peu inégal. Non, le seul reproche évident à faire à ce dernier album est d’être sorti un poil trop tard pour que je le chronique à temps en 2012. Comment ça, c'est ma faute... En tous cas, c’est non seulement le meilleur BAPTISM mais aussi l’un des albums mélodiques les plus réussis de cette année qui tournera encore longtemps.
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