JUNO BLOODLUST est à la base un one man's band. Sa musique peut sembler être, au premier contact, un hommage un peu trop poussé à ANOREXIA NERVOSA, mais en écoutant bien on découvre quelques touches personnelles.
Mais c'est l'histoire de Juno qui est avant tout intéressante car il s'agit d'un cas typique de l'homme passionné par un style de musique qui n'est pas assez populaire dans son pays. S'il joue seul, c'est bien parce qu'il n'a pas pu faire les rencontres intéressantes. Heureusement Internet est là et des sites tel que Myspace l'ont aidé à assouvir ses envies et besoin. Découvrons lesquelles dans cette interview où il ne se montre pas très bavard, mais jamais réticent pour présenter sa situation.1. JUNO BLOODLUST est à la base un One Man’s band. Quelle est l’origine de la formation ?
J’ai commencé la guitare à 14 ans. J’ai d'abord fait des reprises de groupes dans différents styles et naturellement je me suis mis à la composition.
2. Bien que tu sois seul aux commandes on a l’impression d’entendre un véritable groupe. A part la batterie tu t’occupes des guitares, des claviers, du chant… Dans quel ordre as-tu appris tout cela ?
Quand j’étais gamin j’ai fait du piano. J’étais pas un élève très sérieux mais bon… C’est grâce à ça que j’ai appris les bases de la musique. Et ça m’a permis d’avoir aussi l’oreille musicale, ça me sert énormément quand je compose maintenant. C’est ensuite à 14 ans que j’ai commencé la guitare, et je me suis mis au chant quand j’ai créé
JUNO BLOODLUST. C’est assez récent du coup. Mais je n'ai pas vraiment eu le choix vu que je ne connaissais personne qui puisse s’en charger à ma place…
3. Tu peux nous parler de la première fois que tu as écouté du black ?
La première fois c’était en 1996 avec
Dusk and her Embrace de
CRADLE OF FILTH. Ça a été un véritable électrochoc. Ensuite je suis devenu fan de BM symphonique, avec
EMPEROR et
DIMMU BORGIR. Je pense que ce style me parle énormément pour la simple raison que j’ai grandi en étant bercé par la musique classique.
4. Quand j’ai chroniqué l’album de JUNO BLOODLUST, j’ai dit que la musique ressemblait beaucoup à ANOREXIA NERVOSA. Mais il y a aussi des parties qui rappellent les Japonais de MALICE MIZER ou MOI DIX MOIS. Tu confirmes ?
C’est exactement ça. J’ai été très influencé par
ANOREXIA NERVOSA et
MALICE MIZER. Mais à mon avis
JUNO BLOODLUST fait une musique un peu plus mélodieuse, un petit peu plus proche de la musique classique.
5. Personnellement j'écoute du black depuis une vingtaine d'années. Jusque vers 2002 / 2003, il y avait beaucoup de groupes qui utilisaient du synthé mis très en avant, comme toi. TVANGESTE, ABYSSOS, ANCIENT… C’était bon mais maintenant la mode est passée depuis un moment. Certains groupes ressemblent plutôt au DIMMU BORGIR du début des années 2000. Sinon on a SAILLE, on a CARACH ANGREN… Mais toi, c'est ce qui me plaît chez JUNO BLOODLUST, tu t'en fous de ce qui marche. Tu fais la musique que tu aimes. Tu écoutes quand même du black actuel ?
Oui, bien sûr, j’en écoute encore. Mais pas que du BM sympho. J’écoute tous les styles de Black. Par exemple j’aime bien le dernier
BEHEMOTH aussi. Mais le son idéal pour moi, c’est bien le sympho. Je n’ai pas changé depuis 1996, absolument pas.
6. En parlant de bm japonais sympho, je pense à TYRANT et ETHEREAL SIN, tu les apprécies ? Tu as d’autres groupes japonais à conseiller ?
Oui, je les aime bien, et en plus on est potes avec
ETHEREAL SIN. Je vais parfois les voir en concert. Sinon, j’aime bien
SIGH,
ARKHA SVA,
HAKUJA et beaucoup d’autres…
7. En 2010 deux titres de JUNO BLOODLUST se sont retrouvés sur la compile Oriental Abyss. Comment t’es-tu débrouillé pour faire partie de cette compile de Zero Dimensional Records ?
A l’automne 2009, j’ai été approché sur Myspace par
AEK GWI, un groupe coréen. C’est lui qui m’a parlé de ZDR. A l’époque le label venait tout juste de naître et cette première sortie,
Oriental Abyss, avait pour but de fêter cette naissance.
8. C'est en 2012 qu'un premier album est enfin sorti. Mais les autres membres du groupe étaient… italiens ! Comment les as-tu rencontrés ? Pourquoi pas des Japonais ? Il n'y a pas eu de difficultés à travailler avec des étranges ? Pas de problèmes de communication ?
Alors en fait il y a juste le batteur Summum Algor qui a participé à l’enregistrement du premier album. On s’est rencontrés au printemps 2010 sur Myspace. Cela aurait pu être un Japonais, mais il se trouve que j’ai rencontré ce batteur génial avec qui j’ai sympathisé. Il est italien, mais ça ne change rien… Au final il a apporté une sensibilité personnelle, différente de celle d’un Japonais. C’était vraiment un plus pour
JUNO BLOODLUST. Summum Algor avait parfaitement compris mes compositions. Le travail s’est fait sans aucune difficulté. Je suis allé en Italie pour l’enregistrement et j’ai juste eu à lui faire deux ou trois recommandations en studio. C’est tout.
9. Juno, tu as recours au Corpse Paint. Cela a un sens particulier pour toi ?
Dans mon cas, cela représente des larmes de sang et la douleur. Il me semble qu’un musicien est une sorte de « porte-parole ». Il écoute les cris de tristesse et les gémissements de douleur qui se cachent dans le cœur des hommes et il les exprime en musique. Mon but est de mettre la lumière sur cette existence qui frétille dans lieux obscurs.
10. Pourquoi y a-t-il peu de groupes de black au Japon ? A cause des thèmes ? Parce qu’il n’y a pas d’occasion de le découvrir ?
Je ne peux pas être catégorique sur ce point-là… Ce qui est important dans le black c’est l’esprit anti-chrétien. Mais la plupart des Japonais ne connaissent pas bien le christianisme alors c’est peut-être difficile de se familiariser avec le style. Mais si de bons groupes apparaissaient et mettaient le feu à la scène, c’est sûr que la situation changerait…
11. En 2010, tu as participé à l’album de BORGNE. C’était quel genre d’expérience ? Il y a d’autres groupes avec lesquels tu aimerais jouer ?
Là encore c’est sur Myspace que j’ai reçu cette demande. J’ai fait quelques retouches pour les soli de guitare et le synthé. Il y a plein d’artistes avec qui je voudrais travailler… Et cela devrait d’ailleurs se concrétiser bientôt avec certains. Je ne peux pas en dire beaucoup plus, mais vous pouvez vous attendre à de bonnes surprises.
12. Un message pour finir ?
Merci de votre intérêt pour la scène BM japonaise. Certains doivent trouver bizarre que des Japonais fassent du black… Mais je suis persuadé que nous parviendrons à faire un black metal personnel, novateur, avec une sensibilité japonaise. J’espère pouvoir un jour rencontrer le public français ! Merci beaucoup.
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Traduction par
Sakrifiss
Par Keyser
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