Skelethal pour l'album "Of The Depths..."
Interview
Skelethal pour l'album "Of The Depths..." Entretien avec Gui Haunting (Chant, guitare) et Jon Whiplash (Basse, batterie) (2017)
#1 Selon Metal Archives, Skelethal se forme à Lille courant 2012. Est-ce que pour débuter cette interview sur de bonnes bases, vous pourriez nous en dire un peu plus sur votre histoire, votre rencontre et cette vision commune qui vous a permis de mener à bien depuis maintenant quelques années ce projet qu’est Skelethal ?
Gui Haunting : Jon et moi faisions parti d'Infinite Translation (Thrash Metal Old School), Jon était à la basse et moi à la guitare. Nous avons découvert que nous avions un goût commun pour le Death Metal notamment pour le Death Metal Suédois, et on a décidé de jammer après les répètes d'IT. Jon avait envie de s'essayer à la batterie et moi au chant, on s'est accordé très bas et on a commencé à jouer comme ça de temps en temps sans se prendre la tête. On s'est vite rendu compte que ça roulait et on a commencé à écrire nos morceaux dans le but de faire une démo. Avec le split d'IT et les bons retours à propos de notre démo, on à décidé de poursuivre notre route avec Skelethal de manière plus sérieuse et avec l'optique de faire des concerts. On s'est vite mis d'accord sur le fait de rester à deux afin de ne pas compromettre notre musique et d'employer des musiciens de session pour le live. Un autre point important, depuis le début on fait tout nous mêmes. Après avoir enregistré la démo on s'est dit qu'on avait aussi bien fait de s'enregistrer en home studio, Jon s'est mis au dessin et a pris la décision de s'occuper de nos artworks. Jusqu'ici on a toujours procédé comme ça, on a bien progressé et sans avoir la prétention de faire aussi bien qu'un vrai ingé son on est largement satisfait de notre résultat, surtout avec ce premier album.
#2 En dehors de l’exercice du live, vous fonctionnez depuis toujours sur la base d’un duo. Gui Haunting au chant et à la guitare et Jon Whiplash à la basse et à la batterie. Si cette configuration offre certainement davantage de liberté et de facilité, notamment dans les prises de décisions, quels sont les autres avantages mais aussi et surtout les contraintes que vous imposent d’une manière générale un tel fonctionnement ?
Gui Hauting : Comme je le disais au-dessus depuis le début c'était un choix, nous avons eu de mauvaises expériences avec notre ancien groupe où il y a avait toujours des problèmes pour se mettre d'accord, et d'interminables discussions à propos du moindre sujet. On s'est dit qu'a deux ça fonctionnerait plus facilement et jusqu'ici ça se déroule bien. Au niveau de la composition des morceaux c'est vraiment plus facile pour se mettre d'accord, nous sommes sur la même longueur d'onde et il est rare que nous ne soyons pas d'accord, lorsque cela arrive nous n'avons pas de mal à trouver un compromis qui nous convient à tous les deux. Pour ce qui est de la répartition des instruments lors de l'enregistrement en réalité nous nous partageons la basse sur les différents titres. Au niveau des contraintes je pense que la première est le fait que nous avons peut-être moins l'image d'un groupe étant donné que nous ne sommes que deux sur les photos. Nous n'avons pas eu trop de mal à trouver des musiciens pour jouer en live et jusqu'ici cela n'a pas été contraignant.
#3 D’ailleurs, depuis cinq ans que Skelethal existe, pourquoi ne pas avoir fait appel de manière définitive aux services d’autres musiciens ? S’agit-il d’un choix tout à fait assumé de continuer à porter cette entité sur vos seules épaules ou bien d’une routine qui, pour le moment, vous convient très bien ?
Jon Whiplash : Au niveau de l'aspect créatif du groupe, comme le dit Gui, c'est vraiment un choix. Concernant l'aspect "administratif" (promotion, organisation, merch etc...) on pourrait penser que plus il y a de membres et mieux le travail est réparti mais on sait d'expérience que cette tâche ingrate revient toujours aux plus motivés. De même au niveau de l'aspect décisionnel, c'est beaucoup plus simple à 2.
#4 Toujours sur la question du line-up et de votre fonctionnement, vous êtes rejoints en live par deux autres musiciens. Pouvez-vous nous en dire plus à leur sujet ? Qui fait quoi ? Pourquoi eux ? Et apportent-ils quelques idées afin de nourrir votre musique ?
Gui Haunting : Nous sommes accompagnés en live par Lucas (Mortal Scepter) à la guitare et Hélène à la basse. Ils ont plus ou moins les mêmes goûts que nous et ont su se montrer motivé et dispo pour faire un bout de chemin avec nous. Pour répondre à ta question ils n'entrent aucunement dans le processus de création musical et jouent les parties que nous leur donnons.
Jon Whiplash : J'ajoute juste qu'en revanche, ils apportent beaucoup en live. C'est cool de voir que même s'ils ne jouent pas leurs morceaux, ils ont toujours la hargne et envoient du bois sur scène.
#5 Après Iron Bonehead, Pulverised et Caligari, vous venez de sortir votre premier album intitulé Of The Depths... sur le label américain Hells Headbangers Records. Comment c’est passé cette rencontre et pourquoi ne pas avoir poursuivi l’aventure avec Iron Bonehead ?
Gui Haunting : Je suis rentré en contact avec HHR lors de ma recherche d'un label pour sortir notre CD compil'. Ils m'avaient répondu qu'ils aimeraient travailler avec nous mais plus sur un album. Nous sommes restés en contact suite à ça, jusqu'à la sortie de celui-ci. Nous n'avions rien à reprocher à IBP, c'est grâce à Patrick que nous avons pu nous faire un nom et avoir autant d'opportunités. Nous avons choisi HHR pour cet album parce que nous pensons que le label colle plus avec notre musique et aussi bien sûr pour le fait d'être sur un label américain, chose que nous n'aurions jamais imaginé possible à nos débuts.
#6 Est-ce que du coup, cette signature vous à assuré davantage de couverture voir des promesses d’opportunités futures, que ce soit aux Etats-Unis ou ailleurs ?
Jon Whiplash : Pour le moment, les retombées sont difficiles à percevoir. L'album vient de sortir et pour le moment on n'a pas plus de concerts programmés qu'avant. HHR nous ont déjà proposé de jouer à leur fest Hells Headbash à Cleveland mais se pointer aux Etats-Unis en tant que groupe de musique est très compliqué. Il faut passer la douane en mode touriste (ce qui implique de se faire prêter du matos sur place) sans quoi ils te demande un espèce de visa de travail qui est juste hors de prix pour un groupe de notre envergure.
En ce qui concerne l'Europe, c'est vrai qu'on compte sur HHR pour nous appuyer auprès des orgas de festivals. Je pense que c'est toujours mieux quand tu reçois une demande d'un label pour faire jouer un de ses groupes plutôt qu'une demande d'un énième groupe dont t'as peut être même jamais entendu parler.
#7 En tout cas, on ne peut pas dire que vous ayez particulièrement galéré pour trouver des labels dans votre carrière. Comme quoi, la vie est parfois bien faite non ?
Gui Haunting : C'est sûr que là dessus on n'a pas à se plaindre. Je précise quand même que ces labels ne sont jamais venu nous chercher, mais que c'est nous qui avons du faire la démarche de les contacter. Rien ne tombe tout cuit, par contre avoir une réponse positive c'est une autre histoire...
#8 J’ai vu que le chanteur d’Exumer avait posté sur Instagram une photo du LP en pleine séance d’écoute avec en sus un petit commentaire plein d’enthousiasme. C’est plutôt cool non ?
Gui Haunting : C'est vraiment excellent, étant un fan de Possessed By Fire ça m'a vraiment fait plaisir de voir ça, surtout que nous n'avons jamais eu de contact avec lui.
Jon Whiplash : Je vois souvent des musiciens de gros groupes de musique porter des t-shirts de jeunes groupes. C'est souvent en festival quand ces 2 groupes sont à l'affiche du coup, je ne peux pas m'empêcher de penser qu'un des membres du jeune groupe soit allé sucer un des vieux pour qu'il porte son t-shirt. J'ai pas de soucis si c'est fait de manière inintéressée mais quand c'est récurrent et que tu vois le même t-shirt à des fests et sur des musiciens différents, tu te dis qu'y a anguille sous roche et tu te poses même la question si le mec a pris le temps d'écouter la musique du t-shirt qu'il porte. Du coup quand un vieux de la vieille comme le chanteur d'Exumer poste une photo avec ton album sans que tu lui ai rien demandé, tu peux pas t'empêcher d'avoir une certaine fierté.
#9 D’ailleurs, en parlant de réseaux sociaux, vous avez récemment cédé à la contrainte d’une page Facebook. Comment se fait-ce après tant d’années passer à résister dans l’ombre ?
Jon Whiplash : Là j'avoue c'est ma faute. C'est vrai que pendant des années on s'est dit qu'on ne ferait pas de page Facebook mais comme on dit, y a que les imbéciles qui ne changent pas d'avis. A vrai dire, même quand on avait pas de page Skelethal, on communiquait sur le groupe via nos pages perso, à savoir que la majorité de nos contacts sont dans le milieu. On est en 2017, vu la masse de groupe qui existe aujourd'hui, je pense que c'est nous desservir de vouloir rester dans l'ombre plutôt que d'utiliser les moyens de communication de notre époque.
#10 Of The Depths... est, comme vos précédentes productions, un disque 100% fait maison. Quels ont été les différents obstacles que vous avez rencontrés lors de ce long processus qui embarque les phases de composition, d’exécution et de production ? Je crois savoir qu’en dépit de votre expérience en la matière, cette dernière partie (le studio/mixage/mastering) n’a pas été de tout repos.
Gui Haunting : En fait rien n'a été facile. La composition des titres a été longue et fastidieuse. J'ai retravaillé mes riffs de guitares un nombre incalculable de fois avant de les valider. L'écriture des paroles m'a aussi pris un temps considérable car j'ai essayé d'utiliser un vocabulaire moins "bateau" que ce qu'on trouve généralement dans le Metal extrême : alcohol, satan, blood, kill, destroy et compagnie, bon bien sûr on y revient toujours plus ou moins à un moment ou un autre haha. Je garde un bon souvenir de l'enregistrement des instruments, le vrai calvaire à été le mixage et mastering. Nous nous sommes rendu compte de la difficulté à avoir une production à la fois puissante, claire tout en restant crade... en bref d'avoir quelque chose de solide et qui sonne un minimum pro. On a vraiment passé des heures à peaufiner jusqu'à l'overdose puis à un moment on s'est dit stop, on aura pas mieux, il faut envoyer le bébé. Etant donné qu'on avait déjà le deal avec HHR on avait un peu de pression, on avait peur d'avoir un mauvais retour de leur part lorsqu'on leur enverrait les titres. Heureusement ils ont tout de suite accroché.
#11 D’ailleurs, y a t’il une quelconque différence pour vous en tant que groupe entre l’enregistrement d’un EP et d’un album ? Etiez-vous dans le même état d’esprit que lors de vos productions précédentes ou bien avez-vous fait face à une certaine pression (celle du premier album, d’être signé sur un label à la renommée internationale, la peur de vous planter et de mal faire, la qualité de vos compositions, etc) ?
Gui Haunting : Niveau qualité de nos nouvelles compos on était sur d'avoir passé une étape et n'avions pas trop de doute, sans être non plus prétentieux et tout en sachant que nous jouons un style ou presque tout à déjà été fait. Par rapports aux précédents EPs, nous avons investi dans du matériel d'enregistrement afin de pouvoir enregistrer correctement la batterie, nous avons été plus pointilleux durant tout le processus d’enregistrement et nous y avons surtout passé beaucoup plus de temps.
Jon Whiplash : C'est la première fois que j'enregistrais au click. Même si ça a facilité l'enregistrement des autres instrus, pour ma part c'était une vrai galère. On a toujours cherché à faire au mieux, dans nos capacités (que ce soit enregistrement ou compos) mais c'est vrai qu'avec ce premier album, on a cherché à passer au niveau supérieur. Pareil au niveau du temps d’enregistrement et Mix/Master, c'est la première fois qu'on enregistrait autant de titres d'un coup.
#12 C’est toi Jon qui a réalisé l’artwork. Félicitations car je le trouve particulièrement réussi. Dis moi si je me trompe mais j’ai le sentiment que celle-ci témoigne d’une certaine progression dans ton style et surtout de quelque chose de plus "sophistiqué" et aussi plus moderne (je trouve que l’on est ici pas très éloigné du travail des Suédois Pär Olofsson et Ola Larsson). Qu’est-ce que tu en penses ?
Jon Whiplash : Je ne connais pas Pär Olofsson (j'irai jeter un oeil). En revanche j'aime beaucoup le boulot d'Ola Larsson mais si tu me cherches une influence, je suis plutôt parti du côté de Dan Seagrave. Cette pochette m'a pris énormément de temps (encore plus que celle d'Hexecutor mais ça, c'est parce qu'ils ont été particulièrement casse couille mais ils le savent ;) ) Elle a sans cesse évolué, j'avais mon idée de base, une créature tentaculaire dans les profondeurs, mais je ne savais pas trop où j'allais, j'ai fait énormément de tests avant d'entrer dans les détails. D'ailleurs je me suis plutôt lâché sur cet artwork niveau détail, c'est peut être ça qui lui donne cet aspect "sophistiqué".
#13 Peux-tu nous décrire un petit peu ton parcours d’illustrateur ainsi que ta ou tes méthodes de travail ? Je crois savoir que tu n’a pas forcément suivi un cursus particulièrement orthodoxe.
Jon Whiplash : J'aimais déjà dessiner quand j'étais gosse mais j'avais pas l'impression d'aimer ça plus que d'autres. Bien plus tard, j'ai passé un concours pour entrer dans une école d'infographie. En apprenant qu'il y aurait une épreuve de dessin, j'ai acheté 2 semaines avant "le dessin pour les nuls" histoire d'avoir les bases et je m'en suis plutôt bien sorti. Pendant le cursus, on avait des cours de dessin traditionnel, j'adorai apprendre à dessiner du coup quand, avec Skelethal, s'est posée la question des artworks, j'ai pris les choses en main. Je bosse principalement en format numérique tout en m'efforçant de faire en sorte que ça fasse pas ordinateur, je suis pas fan des trucs ultra modernes photoshopés. Je me suis essayé à l'huile et à l'acrylique mais je prévois de m'y mettre sérieusement quand je serai installé et que j'aurai l'espace nécessaire.
#14 La concurrence est plutôt rude dans le milieu. Est-ce une activité que tu souhaites développer en parallèle de Skelethal ou bien réponds-tu uniquement présent pour les potes qui te sollicitent (je pense à Hexecutor ou Mortal Scepter par exemple) ?
Jon Whiplash : Pour le moment je ne cherche pas activement à développer tout ça. Je me considère encore en "apprentissage", même si je vais de plus en plus vite, chaque artwork me prend beaucoup de temps. C'est seulement après la réalisation de l'artwork du 2ème EP que d'autres groupes ont commencé à me solliciter à commencer par les Italiens de Final Fright (j'avais rencontré leur bassiste au Headbangers Open Air). Ils avaient accroché à mon style à la Druillet dont je m'étais énormément inspiré pour l'artwork d'Interstellar.... Puis ont suivi les gars d'Hexecutor, Mortal Scepter et Deathroned. J'ai également fais quelques artworks pour t-shirts. J'ai actuellement d'autres projets de groupes Français que je ne connais pas. Parfois je reçois également des messages d'autres groupes, d'autres pays, me demandant combien je prends pour un artwork mais ça n'a pour le moment pas été plus loin.
#15 D’ailleurs en travaillant pour des potes, cela ne rend t-il pas le travail plus compliqué (exigence de certains, attentes particulières, rémunérations) ?
Jon Whiplash : J'ai souvent 2 cas de figures qui reviennent. Soit les mecs savent exactement ce qu'ils veulent, dans ce cas ils peuvent être particulièrement chiants, mais je ne leur en tiens pas rigueur, c'est toujours dans un soucis d'amélioration pour servir le résultat final. Soit les mecs ne savent pas du tout ce qu'ils veulent et me donnent carte blanche en m'envoyant les paroles de leurs morceaux. Le problème c'est qu'on arrive souvent à des illustrations un peu "cliché". En revanche quand je bosse pour eux, pote ou pas, on est sur le même bateau. Moi ce qui compte c'est l'illustration donc s'ils ne sont pas satisfaits, je ne le suis pas non plus. Je réagi de la même manière avec les groupes que je ne connais pas.
#16 Pour en revenir à Of The Depths..., qu’elle est l‘idée principale derrière cet artwork et son lien (éventuel) avec les titres de ce premier album et les thèmes qui y sont abordés ? Après l’espace, les profondeurs marines ?
Gui Haunting : Le concept est celui d'une créature venue d'ailleurs matérialisée dans les abysses. Personne ne sait qu'elle est là, mais le jour où elle fera surface sera le dernier jour de l'Humanité. Il n'y a pas de texte qui parle directement de la pochette, mais tout est relié d'une certaine manière. Des forces inconnues de l'homme qui un jour ou l'autre se déchaîneront sur lui.
Jon Whiplash : Au tout début, je voulais faire jaillir la créature d'une faille sous marine qui donnait sur l'espace mais l'espace est un peu trop utilisé à mon goût ces derniers temps. J'ai pas du tout la prétention de dire que depuis Interstellar... plein de groupes ont fait comme nous, ahah, mais depuis, je retrouve des planètes, étoiles, galaxies sur pas mal d'autres pochettes, même ces tarlouses de Cadaveric Fumes ;) ont mis des planètes sur leur artwork. Trèves de plaisanterie, j'ai voulu changer un peu, c'est pourquoi je suis parti sur les abysses.
17# D’ailleurs, en ce qui concerne les paroles, c’est toi Guillaume qui te charge de l’intégralité de celles-ci. Tu peux nous en dire un peu plus sur le sujet ? Je crois que tu t’inspires largement de tes différentes lectures. Quelles sont-elles ? Des choses à conseiller (incontournables, perles mésestimées...) ?
Gui Haunting : Oui effectivement la presque totalité des paroles vient de mes lectures, et parfois de films. Lovecraft est clairement la plus grosse influence mais je puise aussi des idées dans d'autres auteurs. Sur "Pantheon Of The Abyss" les paroles sont inspirées des Aventures d'Arthur Gordon Pym écrit par Edgar Allan Poe dont la suite (et fin) a été écrite par Jules Verne dans le roman Le Sphinx des glaces. Les paroles de ce morceau sont aussi imprégnées de Lovecraft et de lectures sur le triangle des Bermudes. Pour le morceau d'ouverture "Sons Of Zann" j'ai imaginé comme un après à la nouvelle The music of Erich Zann de H.P. Lovecraft. Revenu à la vie par on ne sait quel moyen Erich Zann cherche à invoquer des abominations venues de l’au-delà. "
Spectral Cemetery" parle d'un homme se baladant dans des catacombes et qui se fait voler son corps par un spectre. Il se retrouve alors prisonnier du cimetière à tout jamais.
18# Si vos influences sautent assez facilement aux oreilles, je sais que le Thrash, le Punk/Hardcore des années 80 ainsi que le Grindcore tiennent une place de choix dans vos playlists personnelles. Au delà de ces deux reprises de Sepultura et Sacrilege, avez-vous le sentiment d’apporter un peu de ces genres dans votre Death Metal ou au contraire faites-vous bien le distinguo ?
Gui Haunting : Oui je pense que même involontairement nos influences personnelles peuvent influer sur nos compos. Je pense que le Thrash et le Crust/Punk sont des éléments que l'on peut retrouver dans pas mal de nos morceaux, tout comme on peut en retrouver dans les groupes pionniers en Death Metal.
Essayer se formaliser sur un seul style serait une erreur à mon avis, il faut savoir puiser des idées dans tout ce qu'on écoute mais les utiliser à bon escient pour ne pas faire n'importe quoi.
#19 Ce sont là trois styles de musique relativement différents mais qui possèdent néanmoins un point commun : l’expression d’un message souvent fort et très critique envers les sociétés dans lesquelles nous vivons. Est-ce quelque chose que vous vous verriez aborder dans le futur avec Skelethal ou bien pensez-vous que cela n’a pas forcément sa place dans le Death Metal et que vous concernant, il s’agit-là de sujets relatifs à la sphère privée ?
Gui Haunting : Je pense que dans le fond tout ce qu'on raconte reste une critique de la société, la formulation est juste moins directe. L'humanité mérite l’extinction, seulement nous aimons l'imaginer par des événements fantastiques et surnaturels.
20# Il y a quelques années, vous avez effectué une mini-tournée aux Etats-Unis en compagnie des excellents Rude. Comment tout cela s’est-il goupillé ? Il est quand même assez rare pour un aussi jeune groupe d’aller trainer ses guêtres là- bas ?
Gui Haunting : On a vraiment eu un coup de bol en fait. Je suis rentré en contact par Internet avec Yusef (vocals+guitar) de Rude. Il me disait qu'ils allaient tourner en Europe et nous avions pour idée de faire des dates ensembles. Suite à ça leur tournée étant annulée, Yusef m'a proposé d'organiser lui-même une tournée sur la côte Ouest, nous avions juste nos billets d'avion à payer et lui s'occupait de tout le reste, y compris de nous fournir des instrus. On a foncé en se disant qu'on aurait peut-être pas d'autre occaz de jouer là-bas. On avait fait qu'un seul concert à ce moment là donc c'était un peu rapide mais on a saisit l'occasion. C'était vraiment une super aventure, déjà découvrir ce pays c'était excellent mais partager le van, les affiches et les galères avec les types de Rude c'était un des meilleurs moment de ma vie. Récemment ils sont venus en Europe et on a eu la chance de partager l'affiche d'un fest ensemble, c'était excellent de se revoir 3 ans après. D'ailleurs je conseille à tout le monde d'écouter ce groupe.
#21 En tant que groupe européen effectuant la très grande majorité de vos concerts en Europe, quelles sont les plus grosses différences que vous avez pu constater en terme d’organisation et de public ? Il y a quelques années, on évoquait beaucoup la quasi absence de prise en charge des groupes par les différents organisateurs (hôtels, chambres, catering...). Est-ce quelque chose qui a changé ?
Jon Whiplash : Je ne savais pas que ça se passait comme ça aux Etats Unis, mais tu as bien résumé la chose. Chaque fois qu'on jouait quelque part, on reprenait la route après les concerts. On s'arrêtait quand Yusef (qui était seul chauffeur) n'en pouvait plus pour dormir quelques heures à 9 dans un van. Y en a même qui dormait sous le van pour être plus à l'aise. Et de toute la tournée, je me rappelle d'avoir eu une fois de la pizza par l'orga. Cela dit, on bouffait sur la route toute la journée, dès qu'on voyait un fast food, on le testait, du coup pour ma part, j'ai pas le souvenir d'avoir crevé la dalle. En ce qui concerne le public, j'ai pas vu trop de différence avec l'Europe. On a joué le week-end comme en semaine, évidemment avec toujours plus d'affluence le week-end.
#22 Sur la compilation Morbid Revelations, on trouve un live de 12 minutes capté sur KFJC Radio. Comment vous êtes vu vous proposer de participer à une émission de radio et surtout à jouer quelques titres live ?
Gui Haunting : En fait KFJC est une émission de radio qui propose très souvent du live. C'est Yusef qui avait programmé ça lors de la tournée, on savait pas trop comment ça allait se passer avant d'arriver. Finalement c'était assez simple, imaginez une salle de répète avec des micros pour les instruments et un type qui vous présente à la radio avant de jouer. Mention spécial pour Jon qui n'a pu s’empêcher de gueuler FUCK YEAH entre deux morceaux ! Eh oui on peut pas dire ça à la radio in the land of free, on a vu les visages décomposés des types de l'émission et les gars de Rude avec le sourire au lèvres.
Jon Whiplash : Et d'ajouter, "Aaaaah, on peut pas dire Fuck ?"
#23 Votre premier album est sorti depuis maintenant quelques semaines. En dehors de ce dernier, quelle est aujourd’hui votre actualité et les choses à prévoir dans les semaines/mois à venir ?
Gui Haunting : Pour l'instant on a pas grand chose de prévu niveau concert, on arrive pas encore à mesurer les retombées à ce niveau. On s'est remis sur la compos, peut-être pour un split, mais on en dit pas plus pour le moment.
#24 Je trouve que ces dernières années la scène française se porte particulièrement bien. Beaucoup de groupes de qualité, des albums signés sur des labels solidement implantés, des dates à l’étranger qui se font de plus en plus facilement. Bref, une véritable reconnaissance bien loin de cette longue période d’errance entamée à la seconde moitié des années 90 et qui a finalement longtemps perduré. Comment vous voyez les choses de votre côté ?
Gui Haunting : Je suis d'accord avec toi, je pense qu'en Death Metal la France à une scène très solide avec notamment des groupes comme Necrowretch, Cadaveric Fumes, Ritualisation, Venefixion... La seconde moitié des 90's a vu beaucoup des ses groupes de Death se tourner vers un style de metal plus moderne et parfois clairement merdique et je pense qu'avec les groupes cités et tous les autres qui montent, les vrais fans de Death Metal vont avoir de quoi se mettre sous la dent.
#25 Merci d’avoir joué le jeu. Je vous laisse le mot de la fin.
Gui Haunting : Merci à toi pour l'interview, ce fut un plaisir de répondre pour Thrashocore. Hello à tous les lecteurs !
Jon Whiplash : Coléoptère.
| AxGxB 25 Août 2017 - 665 lectures |
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