Deicide + Visceral Bleeding + Psycroptic

Viendra, viendra pas? C'est la grande question qui se posait ce soir. Je veux bien sûr parler de Glen Benton pour ceux qui hibernaient puisque le leader emblématique des Tueurs de Dieu avait dû soit disant rentrer précipitemment à la maison pour régler des problèmes avec son ex-femme. Une annonce du tourneur la veille affirmait que le gugusse était arrivé à Paris et qu'il donnerait donc bien le concert le lendemain. Finalement, il n'en aura rien été, Benton se trouvant encore en Floride d'après Ralph Santolla.

Enfin bon celà ne devait pas gâcher une soirée qui s'annonçait riche en blasts. Et ça commence dès 19h30 par les Tasmaniens de PSYCROPTIC et leur death ultra technique. Déjà vus au No mercy 2006, ils m'avaient impressionné mais ne connaissant pas très bien sur album, je m'étais ennuyé rapidement, perdu parmi ces riffs tordus et ces structures alambiquées. Là j'ai plus apprécié malgré un son beaucoup trop fort (la grosse critique de la soirée!) et des guitares difficilement audibles. Une bonne présence scénique assurée par le très versatile Jason "Tong-Po" Peppiatt, une technique admirable, un batteur monstrueux et un très bon accueil du public parisien qui commence déjà à bien s'agiter (merci l'alcool!). Une bonne entrée en matière!

Arrive ensuite VISCERAL BLEEDING, groupe qui partageait déjà l'affiche avec DEICIDE lors du dernier passage à Paris des Américains en octobre 2005. Et là c'est le carnage total! C'est sûr, si on ne connait pas les albums, on ne comprend rien à ce qui se passe et on a l'impression d'entendre toujours le même morceau, car si les riffs varient, le rythme reste toujours effréné, mais quand comme moi on connait les Suédois, c'est que du bonheur! VISCERAL BLEDING aura délivré un set ultra brutal qui aura laissé la foule pantoise et en sueur! En démarrant par l'énorme "Time To Retaliate", la cause était déjà entendue de toute façon! 2-3 morceaux du nouvel album Absorbing The Disarray ont été joués et croyez-moi, le combo n'a pas levé le pied, bien au contraire! A noter que Martin Pedersen s'est coupé sa longue barbe pour une petite moustache à la Tom Selleck pas tip top mais bon, personne n'est parfait!

21h15, Steve Asheim arrive sur scène, annonce ce que tout le monde savait déjà mais réussit malgré tout à motiver la foule qui ne faiblira pas tout le long du set! "Once Upon The Cross" en ouverture, on a vu pire! C'est donc Yaha le chanteur de Dissinter qui remplace Benton au micro et à la basse. Le Polonais a l'air d'un vétéran et a quelques traits physiques en commun avec lui ai-je trouvé. Pas forcément très à l'aise, il essaye surtout de reproduire la voix habituelle de DEICIDE, c'est du moins ce que j'ai pensé. Il n'a cependant pas le même coffre que l'ami Glen et même si le Slave fait ce qu'il peut, il manque clairement quelque chose. Saluons le tout de même car ça n'a pas dû être évident de tout apprendre en si peu de temps! Ralp Santolla, malgré un taux d'alcoolémie sans doute supérieur à 3g et une vingtaine de spliffs dans le cerveau, balance ses soli comme si de rien n'était et Jack Owen a l'air plus enjoué que d'habitude, parlant même quelques mots de français vers la fin du set et s'adonnant à tous les backing vocals criards! Steve Asheim, comme toujours en grande forme, ne fléchit malgré la tonne de blasts qu'il doit envoyer, quel homme!

Pas mal de nouveaux titres joués, "The Stench Of Redemption", "Desecration, "Homage For Satan", "Death To Jesus" et "Walk With The Devil In Dreams You Behold", des titres qui s'insèrent parfaitement dans la setlist habituelle des Floridiens, toujours occupée par les "Dead By Dawn", "When Heaven Burns", "Kill The Christians", "Scars Of The Crucifix", "They Are The Children Of The Underworld", "When Satan Rules His World", et autres "Serpents Of The Light"...bref que du lourd! On regrettera cependant un son trop fort pas très généreux envers les guitares.

DEICIDE se retire au bout de 45 minutes puis revient, avec cette fois Jason de PSYCROPTIC au micro pour "Bastard Of Christ". Jason est un très bon chanteur mais sur un morceau de DEICIDE j'ai trouvé que ça ne rendait pas du tout, sa voix étant beaucoup trop éloignée de celle de Benton. Au tour de Martin Pedersen de VISCERAL BLEEDING de prendre la place du maître avec un "Serpents Of The Light" beaucoup plus dans l'esprit originel! Le meilleur restait pour la fin: Jack Owen assurant avec sa voix criarde tout le chant sur "Sacrificial Suicide", culte!! Après la fin du concert vers 22h15, les musiciens, surtout Asheim, resteront pas mal de temps à saluer le public, visiblement ravi du très bon accueil qui leur a été réservé malgré l'abscence du gourou.

Si l'on peut évidemment regretter le comportement de Benton, irrespectueux à la fois avec ses fans et ses propres partenaires, ainsi qu'un son très approximatif pour tous les groupes, ce concert restera un bon souvenir, avec notamment un Nouveau Casino complet, ce qui n'a pas dû être le cas souvent pour des concerts de death sur Paris ces derniers temps!